(AOF) - Ryanair gagne 2,17% à 15,98 euros après l'annonce d’un retour au bénéfice sur l’exercice 2023. La compagnie aérienne irlandaise à bas coûts a enregistré une perte nette de 154 millions d’euros pour le quatrième trimestre, mais d'un résultat net positif de 1,43 milliard d’euros sur l’exercice. Elle avait enregistré une perte de 355 millions d’euros sur l’exercice précédent. La société invoque « la forte reprise du trafic sur l'exercice, l'amélioration des tarifs, la meilleure base de coûts du secteur et des couvertures carburant avantageuses ».
Le chiffre d'affaires a bondi de 4,80 à 10,78 milliards entre 2022 et 2023 tandis que le nombre de passagers s'est envolé de 74% à 168,6 millions.
" Nous sommes prudemment optimistes et pensons que le chiffre d'affaires de l'exercice 2024 augmentera suffisamment pour couvrir notre facture de carburant plus élevée de 1 milliard d'euros, tout en permettant une modeste augmentation des bénéfices d'une année sur l'autre " annonce la compagnie. Elle précise que ces prévisions " dépendent fortement de l'absence d'événements défavorables " au cours de l'exercice, tels qu'une aggravation de la guerre en Ukraine ou de nouveaux retards de livraison répétés de Boeing. Elle compte transporter environ 185 millions de personnes sur l’exercice.
UBS reste à l'achat avec un objectif de cours de 22,50 euros, en attendant la conférence téléphonique prévue avec les analystes, qui devrait fixer la tendance.
Le broker relève que la trésorerie nette s'élève à 0,56 milliard d'euros, contre une dette nette de 1 milliard d'euros au 22 décembre dernier, en raison des réservations et des retards d'investissement. Néanmoins, l'impact des retards d'investissement n'a été que de 0,45 milliard d'euros, de sorte que la société aurait été en situation de trésorerie nette positive même après les retards d'investissement.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Des résultats à nouveau fragilisés pour les compagnies européennes
Alors que le carburant représente jusqu'à 35% de leurs coûts, les professionnels estiment que les compagnies aériennes européennes ne devraient pas revenir aux bénéfices avant 2023 ou 2024 au plus tôt. Ces acteurs prévoient que les prix de l'énergie resteraient élevés au moins jusqu'en 2023. L'Association internationale du transport aérien (IATA) a annoncé une prévision de pertes cumulées de 9,7 milliards de dollars en 2022 pour les compagnies aériennes à travers le monde il faudra encore attendre 2023 pour voir le retour aux bénéfices à l'échelle globale du fait notamment de la flambée des coûts du pétrole et de la hausse des coûts de main-d'œuvre. Point positif : la demande de voyage semble résister aux incertitudes provoquées par la situation économique et politique internationale. Toutefois les incertitudes concernant le Covid, la guerre en Ukraine, ainsi que la hausse des prix renforcent les réservations de dernière minute. Selon l'Iata, seulement 8 % des réservations internationales passées fin mai allaient au-delà de septembre.
Le climat social se dégrade dans les compagnies low-cost
Ces compagnies bénéficient d'un redémarrage très fort. Elles avaient déjà réussi à accaparer 40% du trafic aérien en 2021, cette proportion pouvant même monter à 50% cette année. Toutefois des mouvements de grève ont affecté l'activité de Volotea, d'EasyJet et de Ryanair, avec des confrontations sur les rémunérations et les conditions de travail. De façon générale, le secteur se heurte à une pénurie de personnel. Après avoir coupé sévèrement dans leurs effectifs en 2020 et 2021, les compagnies et les aéroports doivent recruter urgemment pour accompagner le redécollage de l'activité.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer