(AOF) - Marks & Spencer (M&S) affiche l'une des meilleures performances du Stoxx 600, en hausse de 8,61% à 222,33 pence. Ce mardi, le groupe britannique a revu à la hausse ses perspectives de bénéfice, s'attendant désormais à une croissance du bénéfice pour l'ensemble de l'exercice 2023-24, alors qu'il prévoyait auparavant une légère baisse.
Ses ventes alimentaires à périmètre comparable ont progressé de plus de 11% sur les 19 premières semaines de son exercice décalé, un rythme largement supérieur aux attentes des analystes (+8%).
Le groupe justifie la vigueur de son activité par les baisses de prix qu'il a consenties sur plus de 80 produits jugés essentiels (œufs, lait, viande, pain, pâtes, légumes, ...).
Les ventes hors alimentaire de ses magasins ouverts depuis au moins un an ont quant à elles augmenté de 6% sur les 19 semaines closes au 12 août, une performance là encore supérieure aux prévisions (+3,5%).
M&S a par ailleurs fait savoir que sa marge opérationnelle est restée "robuste", en dépit des incertitudes "considérables" qui entourent les perspectives économiques du moment.
Ses comptes au titre du premier semestre clos le 30 septembre prochain seront publiés le 8 novembre.
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Deux grands défis pour le secteur
Le chiffre d'affaires des enseignes de la distribution a progressé de 6,6 % au troisième trimestre 2022 selon le panéliste IRI. Une telle performance n'avait pas été enregistrée depuis les confinements de 2020. Toutefois, depuis fin septembre, les volumes reculent suite à la hausse des prix. Les résultats des acteurs français, plutôt épargnés jusqu'à présent, devraient donc en pâtir. D'ailleurs, aux Etats-Unis, Walmart et Target ont lancé des avertissements sur leurs résultats.
Autre défi : la désorganisation logistique. D'après les données de NielsenIQ, le taux de ruptures a encore progressé dans les rayons pour atteindre 5,8 % fin octobre. Cela représente un manque à gagner de 3,5 milliards d'euros depuis le début de l'année. D'après Système U, ces troubles n'ont jamais été constatés depuis plus de cinquante ans. Les raisons sont multiples : à la fois climatiques, géopolitiques, logistiques, inflationnistes, et également liées aux comportements des consommateurs, qui stockent certains articles. En revanche la grève dans les raffineries paraît avoir eu peu d'impact car les enseignes sont parvenues à s'organiser.
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Les inquiétudes subsistent
D'après la Fédération du commerce spécialisé, Procos, en octobre 2022, l'activité a reculé de 1,5% sur un an. Néanmoins l'activité de la beauté-santé (+ 5,2 %) et de l'alimentaire spécialisé (+ 3,5 %) sont dynamiques par rapport à octobre 2021. La fréquentation des points de vente a été très impactée par les problématiques de carburant et une météo défavorable. Par rapport à octobre 2019, année pré-covid, la baisse de fréquentation est très forte (- 20,9 % en octobre). Les centres commerciaux et la périphérie sont plus impactés que les centres-villes avec un écart de quatre à cinq points.
Plusieurs motifs d'inquiétude existent pour l'avenir. Les acteurs subissent un effet ciseaux très important compte tenu de l'augmentation de leurs coûts d'exploitation alors que l'évolution de la demande est très incertaine. Très peu d'enseignes peuvent répercuter sur les prix de vente la hausse de leurs coûts. La fédération demande donc, entre autres, de limiter l'indexation de l'Indice des Loyers Commerciaux à + 3,5 % pour les loyers de toutes les entreprises en 2023. Elle invoque également une urgence absolue : plafonner le prix de l'énergie pour 2023 et rétroagir sur les contrats déjà signés pour éviter que le rythme de défaillances s'accélère.
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