(AOF) - Bayer (+1,94% à 49,70 euros) figure parmi les plus fortes hausses de l’EuroStoxx 50 après qu’un article paru la semaine dernière sur le site « Platow Borse » a indiqué que le groupe prévoirait d’autonomiser sa branche agricole (Crop Science) pour l’introduire en Bourse (« spin off ») plutôt que de la vendre à un investisseur. Selon le site, Bayer devrait « dans un premier temps conserver une part importante » de cette filiale, et l'introduction en Bourse devrait attendre encore "au moins trois à quatre mois" .
Jefferies estime que la suppression de la décote de conglomérat via la séparation des activités pharmaceutiques et agricoles est le plus important catalyseur de son scénario d'investissement sur Bayer, étant donné les synergies stratégiques limitées entre les deux activités hautement spécialisées.
Le broker ajoute que la probabilité d'une scission avait semblé faible à court terme, étant donné les commentaires initiaux du PDG Bill Anderson sur la nécessité de prendre le temps d'examiner les options stratégiques et de se concentrer sur l'amélioration de l'organisation.
Dans une note publiée aujourd'hui, JPMorgan estime pour sa part que la création de valeur au niveau de Bayer est plus liée au redressement de l'activité pharmaceutique qu'à la scission de l'activité agricole. L'analyste souligne que la pharmacie de Bayer affiche une décote de 46% par rapport à ses pairs dans le secteur.
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Rien ne va plus pour la chimie allemande
La chimie allemande, très dépendante du gaz russe, est en difficulté. Suite à des ventes en berne dans le secteur automobile et une demande en recul dans la construction, la production est en baisse de 8,5 % en 2022, avec un chiffre d'affaires global en repli de 1,6 % à 63,1 milliards d'euros. La chimie de spécialité s'en sort mieux. En revanche le taux d'utilisation des capacités de production dans la chimie de base a nettement ralenti pour atteindre moins de 80 %. Le troisième secteur industriel allemand est tenté par la délocalisation vers les Etats-Unis, où les coûts de l'énergie sont bien moindres. Avec l'Inflation Reduction Act, les Etats-Unis ont mis en place un environnement approprié aux défis actuels.
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Perte de vitesse de la recherche européenne
La recherche européenne perd du terrain face à la recherche américaine et chinoise. En vingt ans, la part de l'Europe a chuté de 41 % à 31 % dans la R&D mondiale. La part de la Chine a, elle, bondi de 1 % à 8 %. Quant aux Etats-Unis, qui ont supplanté l'Europe, en 2001 ils ne consacraient que 2 milliards d'euros par an de plus que l'Europe à la R&D, alors que désormais cet écart atteint 25 milliards ! Certains experts accusent les autorités européennes de ne pas avoir déployé des politiques efficaces. Il aurait ainsi fallu mieux cibler le financement de la recherche pharmaceutique via le programme " Horizon 2020 ". La France n'arrive qu'en dix-huitième position dans le financement européen en dépit de la qualité de sa recherche. A contrario les Etats-Unis concentrent les financements sur Boston et quelques centres d'excellence.
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