(AOF) - Bayer perd 0,71% à 52 euros à Francfort suite à des comptes dégradés au second trimestre 2023. La société pharmaceutique et agrochimique allemande accuse une perte nette à 1,88 milliard d'euros contre une perte de 298 millions d'euros il y a un an. Le bénéfice par action a diminué de 36,8% pour atteindre 1,22 euros. L'EBITDA avant éléments spéciaux a diminué de 24,5% pour atteindre 2,527 milliards d'euros. Ce chiffre inclut un effet de change négatif de 120 millions d'euros au deuxième trimestre contre un effet de change positif de 300 millions d'euros il y a un an.
Les ventes du groupe ont diminué de 8,2% pour atteindre 11,04 milliards d'euros. Il y a eu un effet de change négatif de 553 millions d'euros contre un effet de change positif de 915 millions d'euros au second trimestre 2022.
En revanche, Bayer a enregistré des revenus dans toutes les divisions pour un total d'environ 481 millions d'euros.
L'EBIT est négatif à hauteur de 956 millions d'euros contre plus 169 millions d'euros il y a un an après des charges spéciales nettes de 2,490 milliards d'euros (contre 2,111 milliards d'euros au second trimestre 2022) principalement liées à des tests de dépréciation non planifiés dans la division Crop Science.
Suite à ces résultats insatisfaisants, Bayer confirme revoir à la baisse ses perspectives pour l'année 2023, principalement en raison d'une nouvelle baisse significative des ventes de produits à base de glyphosate.
Lors de la communication de ses résultats du premier trimestre, le groupe s'était déjà orienté vers le bas de la fourchette des prévisions qu'il avait précédemment émises.
Sur une base monétaire ajustée (c'est-à-dire sur la base des taux de change mensuels moyens à partir de 2022), pour 2023, Bayer s'attend désormais à réaliser un chiffre d'affaires compris entre 48,5 et 49,5 milliards d'euros alors qu'il tablait précédemment sur des revenus annuels compris entre 51 et 52 milliards d'euros.
Cela correspond maintenant à une baisse de 2 à 3% sur la base des taux de change et du portefeuille (contre une augmentation de 2 à 3% selon ses précédentes estimations).
L'excédent brut d'exploitation (EBITDA) avant éléments spéciaux devrait s'établir entre 11,3 et 11,8 milliards d'euros à taux de change constants au lieu de 12,5 - 13 milliards d'euros mentionnés précédemment.
La société vise désormais un bénéfice par action de 6,20 à 6,40 euros à taux de change constants au lieu de 7,20 à 7,40 euros.
En outre, elle prévoit maintenant un flux de trésorerie disponible d'environ zéro euro contre 3 milliards d'euros et une dette financière nette d'environ 36 milliards d'euros au lieu de 32-33 milliards d'euros sur une base corrigée des variations monétaires.
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Les biotechs mises à rude épreuve
Ces sociétés pâtissent d'un cycle économique beaucoup moins favorable, qui se traduit notamment par une baisse du financement par le capital-risque des start-up. Ces entreprises sont donc obligées de mener des plans de licenciement. A cela s'ajoute un cadre réglementaire bien plus contraint. D'abord, aux Etats-Unis, les mesures liées à l'Inflation Reduction Act (IRA) pourraient avoir un fort impact sur les marges des intervenants. En effet, à partir de 2026, le programme fédéral Medicare va pouvoir renégocier le prix des médicaments commercialisés depuis neuf ans (chimiques) ou 13 ans (biologiques), avec des rabais qui pourraient aller de 35 à 60 % pour les biotechs. De même, en Europe, avec la nouvelle réglementation du médicament présentée à Bruxelles en avril, la durée de protection d'un brevet va être réduite si le traitement innovant n'est pas commercialisé dans tous les pays-membres sous deux ans.
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