(AOF) - Sartorius (-15,78% à 147,78 euros) affiche la plus forte baisse du SBF120 et du marché SRD ce vendredi après avoir revu à la baisse ses objectifs 2024 "en raison de la persistance d'une forte volatilité et d'une prévisibilité limitée". Le spécialiste des technologies de laboratoire affiche une baisse de plus de 35% depuis le début de l'année, ayant notamment chuté mi-avril en raison d'une performance trimestrielle décevante, après deux avertissements sur ses résultats l'année dernière. L'action avait touché un plus haut en septembre 2021 au-dessus des 551 euros.
Son activité avait été dopée par le Covid.
Sartorius Stedim Biotech s'attend désormais à ce que son chiffre d'affaires 2024 reste au niveau de 2023 alors qu'il devait initialement afficher une croissance "dans le milieu à la partie supérieure de la fourchette à un chiffre", avec une marge d'Ebitda courant de 27% à 29% contre plus de 30% précédemment.
L'acquisition de Polyplus devrait contribuer à hauteur d'environ 2 points de pourcentage à la croissance non organique des ventes.
" L'industrie des sciences de la vie continue de présenter un tableau contrasté, sans dynamique positive stable ", a commenté la société. " Alors que la normalisation de la demande pour certains produits a progressé, les clients continuent de réduire leurs stocks dans d'autres groupes de produits ou restent réticents à investir ". La direction de l'entreprise " ne s'attend pas à une augmentation de la dynamique de la demande avant le dernier trimestre ".
Le groupe affiche pour le premier semestre un résultat net de 104 millions d'euros, contre 244 millions d'euros il y a un an. Son Ebitda courant a diminué de 6,8 % pour atteindre 387 millions d'euros. La marge Ebitda courant est ressortie à 28,2% contre 29,7% au premier semestre 2023. Sur la période, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 1,37 milliard d'euros, en baisse organique de 3,8 %.
La maison-mère allemande Sartorius AG a également abaissé ses perspectives pour 2024, tablant sur des chiffres "délibérément plus prudents" "en raison d'une volatilité toujours élevée et d'une visibilité limitée".
UBS reste neutre sur le titre de Sartorius AG avec un objectif de cours de 260 euros contre 246,70 euros, malgré la révision à la baisse de ses objectifs. Berenberg reste pour sa part à l'achat avec un objectif de cours de 330 euros.
" Alors qu'un avertissement sur les bénéfices avait été largement anticipé par le marché à la suite des messages de prudence formulés par la direction lors des conférences de juin et de la journée des marchés financiers (CMD) de mai, le récent mouvement de hausse des actions (soutenu par les récentes discussions entre investisseurs) a contribué à ce qu'un nombre croissant d'acteurs du marché espèrent que la réduction des prévisions d'hier soir ne se concrétise pas ", explique le broker allemand.
AOF - EN SAVOIR PLUS
En savoir plus sur le secteur de la chimie
Rien ne va plus pour la chimie allemande
La chimie allemande, très dépendante du gaz russe, est en difficulté. Suite à des ventes en berne dans le secteur automobile et une demande en recul dans la construction, la production est en baisse de 8,5 % en 2022, avec un chiffre d'affaires global en repli de 1,6 % à 63,1 milliards d'euros. La chimie de spécialité s'en sort mieux. En revanche le taux d'utilisation des capacités de production dans la chimie de base a nettement ralenti pour atteindre moins de 80 %. Le troisième secteur industriel allemand est tenté par la délocalisation vers les Etats-Unis, où les coûts de l'énergie sont bien moindres. Avec l'Inflation Reduction Act, les Etats-Unis ont mis en place un environnement approprié aux défis actuels.
En savoir plus sur le secteur Pharmacie
L'oncologie, priorité des géants pharmaceutiques
La déconvenue boursière de Sanofi enregistrée fin octobre 2023 souligne le nouveau cap pour le groupe, qui a dorénavant fixé l'oncologie comme priorité numéro 1. Les efforts sur ce segment, où les thérapies avancent le plus vite, impliquent notamment des investissements en R&D qui pèsent sur la rentabilité. Sanofi a donc annoncé une baisse de son bénéfice par action en 2024 et l'abandon de son objectif d'une marge opérationnelle de 32 % en 2025. Merck vient, lui, de dévoiler une nouvelle alliance. Il va verser jusqu'à 22 milliards de dollars au groupe japonais Daiichi Sankyo dans le cadre d'un partenariat sur des traitements expérimentaux contre le cancer. Si certains experts estiment que les États-Unis représentent près de la moitié des dépenses mondiales d'oncologie (médicaments et traitements), soient 196 milliards de dollars en 2022, les dépenses chinoises dans ce domaine ont plus que doublé en cinq ans, passant de 5 à 11,8 milliards de dollars.
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