(AOF) - LVMH (+11,05% à 761 euros) caracole en tête de l'indice CAC 40 après avoir dévoilé hier des résultats annuels robustes malgré un environnement perturbé. Dans le sillage de cette performance, les valeurs du luxe s'affichent en hausse au sein de l'indice phare de la place parisienne : Hermès (+3,75%), Kering (+4,57%), L'Oréal (+2,16%). Idem pour les valeurs européennes, Moncler (+5,51%) et Richemont (+4,79%). "Toutes les activités de LVMH présentent une croissance organique soutenue de leurs ventes à l'exception des vins et spiritueux" précise le groupe.
En outre, le propriétaire des marques Louis Vuitton et Dior a réalisé une croissance organique à deux chiffres en Europe, au Japon et dans le reste de l'Asie.
Sur cette année 2023, son résultat opérationnel courant s'établit à 22,8 milliards d'euros, en hausse de 8%. La marge opérationnelle courante est stable par rapport à 2022. Le résultat net part du groupe s'élève pour sa part à 15,2 milliards d'euros, en augmentation de 8%. Ses ventes s'élèvent à 86,2 milliards d'euros, en croissance organique de 13% par rapport à 2022 (79,1 milliards d'euros). Au quatrième trimestre, la croissance organique des ventes s'est élevée à 10%.
LVMH signe une performance remarquable de l'activité mode et maroquinerie avec une croissance organique de 14% de ses ventes (42 milliards d'euros). Le résultat opérationnel courant est en hausse de 7% (42 milliards d'euros).
Le groupe de Bernard Arnault a connu aussi une dynamique particulièrement forte du parfum et des cosmétiques dans toutes les régions : croissance organique de 11% des ventes, résultat opérationnel courant en hausse de 8%.
L'activité montres et joaillerie réalise une croissance organique de 7% de ses ventes en 2023. Le résultat opérationnel courant est en hausse de 7%.
Toutefois, ses ventes de vins et spiritueux ont reculé de 4% en organique en raison d'une base de comparaison et un niveau de stock élevés. Le résultat opérationnel courant baisse de 2 %. Mais LVMH souligne que l'année 2023 a été marquée par "une progression du champagne grâce à la stratégie de valeur et une année de transition pour le cognac après deux années de forte croissance".
Stifel : "une bonne maîtrise des coûts au second semestre 2023"
Commentant ces résultats annuels, Stifel reste à l'Achat sur le titre LVMH maintenant son objectif de cours à 775 euros. "Sur le front de la rentabilité, les investisseurs craignaient un échec, mais la bonne maîtrise des coûts au second semestre 2023 de LVMH a permis de battre le consensus de 2% au niveau du bénéfice d'exploitation. La marge opérationnelle du groupe de 26,5% a dépassé le consensus de 30 points de base, avec une rentabilité supérieure aux attentes pour la mode et maroquinerie, les vins et spiritueux (31,9%) et les montres et joaillerie, souligne le bureau d'études dans sa note d'analyse.
"Le directeur financier de LVMH Jean-Jacques Guiony a confirmé que le groupe veut maintenir le niveau actuel de rentabilité en 2024 grâce à de nouvelles mesures de contrôle des coûts, soutenant la valorisation plus élevée du titre par rapport à sa moyenne historique", indique en outre Stifel.
A l'occasion de la publication de leurs résultats annuels, LVMH a annoncé qu'il proposera un dividende de 13 euros par action lors de l'assemblée générale du 18 avril 2024. Un acompte sur dividende de 5,50 euros par action a été distribué le 6 décembre 2023. Le solde de 7,50 euros sera mis en paiement le 25 avril 2024.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Leader mondial du luxe né en 1987, regroupant 75 maisons de luxe, dont 25 centenaires (Louis Vuitton, Moët Hennessy, leaders mondiaux, Dior, Céline, Givenchy, Guerlain, Kenzo, Bulgari, TagHeuer, Tiffany…) ;
- Revenus de 79 Md€ réalisés entre la France pour 8 %, le reste de l’Europe pour 16 %, les Etats-Unis pour 27 %, le Japon pour 7 % et le reste de l’Asie pour 30 % ;
- Répartition des activités entre les 2 métiers historiques -mode & maroquinerie pour 42 %, vins & spiritueux pour 9 %- et la distribution sélective pour 19 %, les montres & joaillerie pour 14 % puis les parfums et cosmétiques ;
- Modèle opérationnel fondé sur 6 piliers : organisation décentralisée, intégration verticale de l’approvisionnement aux canaux de distribution (DFS en Asie, Miami Cruise, Sephora et Le Bon Marché), pérennisation des savoir-faire, équilibre des activités et des implantations, synergies et sélectivité de la croissance externe ;
- Capital verrouillé par le groupe familial Arnault (47,8 % du capital, directement et indirectement et les 2/3 des droits de vote), Bernard Arnault étant président-directeur général du conseil de 16 administrateurs ;
- Bilan sain avec une dette nette de 9,2 Md€ face à 56,6 Md de fonds propres et 10 Md€ d’autofinancement libre.
Défis
- Stratégie d’innovation au service de 3 enjeux :
- attrait des talents : Institut des métiers d’excellence de la mode, programme « inside LVMH » pour les étudiants, programme DARE pour les innovations en interne, accueil de 50 start-up dans l’incubateur « le LVMH Luxury Lab »,
- R&D dans la cosmétique (200 brevets et "centres de recherche"),
- digitalisation des réseaux de distribution et expérience client ;
- Stratégie environnementale « LIFE 360 » :
- engagement climat (100 % d’énergie renouvelable pour les sites en boutiques en 2030),
- circularité créative : écoconception à 100 % des produits et recyclage des matières premières à 70 % en 2030 (39 % en 2022),
- traçabilité de toutes les chaînes d’approvisionnement en 2030,
- biodiversité : certification de la préservation des écosystèmes (2026) et régénération de la flore et la faune sur 5 Mhas en 2030 (1,4 en 2022) ;
- Rotation prudente du portefeuille avec des cessions de petites marques et l’acquisition du lunettier de luxe italien Marcolin et du joaillier Pedemonte.
Défis
- Toujours une forte sensibilité du résultat à la mode & maroquinerie;
- Impact de l’inflation compensé par la capacité à augmenter les prix et par un effet de change favorable ;
- Après une fin 2022 marquée par les confinements, attente d’une reprise des ventes en Chine ;
- Après un exercice 2022 record en terme de ventes et profits, anticipations 2023 : accroître encore le leadership mondial ;
- Dividende 2022 de 12 € dont acompte de 5 € versé en décembre et rachats d’actions.
En savoir plus sur le secteur luxe et cosmétiques
Des performances contrastées dans la beauté
Pénalisé par le marché chinois, Estée Lauder a subi une chute de ses ventes de 10% à 15,9 milliards de dollars sur son exercice annuel 2022-2023, clos fin juin. Le bénéfice net du groupe américain a même baissé de 58% sur un an à 1,01 milliard de dollars. Sur un marché mondial de la beauté dynamique, le groupe affiche donc une contre-performance, alors que son rival, Coty, a publié de très bons résultats. Pour l'année 2022-2023, clôturée fin juin, ses ventes ont bondi de 12%, à 5,55 milliards d'euros, dépassant les prévisions des analystes. Son bénéfice d'exploitation a plus que doublé et son bénéfice ajusté a augmenté de 20%. Le groupe entend poursuivre sa montée en gamme pour dépasser les 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires d'ici 2026. Quant à L'Oréal, le groupe a enregistré un chiffre d'affaires de 20,6 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 12% sur un an. Son bénéfice net a progressé de 4% à 3,35 milliards d'euros. Toutefois au troisième trimestre la croissance d'activité du géant mondial des cosmétiques a ralenti (+4,5% sur un an), pénalisée par ses ventes en Chine. Ces acteurs bénéficient d'un marché de la beauté qui devrait croître annuellement de 6% en moyenne d'ici 2028 selon McKinsey,
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