(AOF) - Emeis (+11,76%, à 14,35 euros) se distingue en tête du SBF 120 au sein d’une séance particulièrement calme au lendemain du week-end et à la veille d’un jour férié qui verra toutefois la Bourse de Paris garder ses portes ouvertes. Les investisseurs saluent l’annonce du refinancement et de l’allongement de la maturité de la dette. Emeis SA, avec ses principaux partenaires bancaires et des investisseurs financiers ont arrêté les termes d’un accord de principe portant sur le refinancement de la dette bancaire d’emeis SA et ses filiales Niort94 et Niort95.
Il doit encore obtenir l'obtention de l'ensemble des accords des comités de crédit des institutions concernées et de finalisation de la documentation contractuelle.
Allongement de la maturité de la dette
Le refinancement sera réalisé à travers de nouveaux financements d'un montant cumulé d'au moins 3,15 milliards d'euros et permettra d'augmenter la maturité moyenne de la dette de 2,5 années, la portant à près de 5 ans.
Commentant ces annonces, Laurent Guillot, directeur général d'emeis a déclaré : " Avec au moins 3,15 Md€ de nouveaux financements, d'une maturité moyenne de 5,5 années, le Groupe sera en situation de refinancer par anticipation les dettes résiduelles provenant des prêts octroyés historiquement dans le cadre du protocole de conciliation de 2022 et du plan de sauvegarde de 2023".
Le refinancement permettra également à emeis SA de sortir par anticipation de son plan de sauvegarde accéléré. Le groupe emeis entend par ailleurs poursuivre l'exécution de cessions, certaines opérations faisant l'objet de négociations très avancées, en Suisse notamment, où le groupe pourrait encaisser des produits de cession supplémentaires entre fin 2025 et le premier trimestre 2026.
Structure bilancielle pérenne et normalisée
Pour Laurent Guillot,"avec une structure bilancielle dorénavant pérenne et normalisée, une nouvelle étape majeure de la refondation du groupe est maintenant franchie, et emeis envisage avec confiance les exercices qui viennent. Le groupe peut poursuivre sereinement sa transformation au profit de la mission première de l'entreprise, au service de ses patients, résidents et de leurs proches, et accélérer le redressement de sa performance opérationnelle engagée depuis mi 2024".
Dans le cadre de cette opération, emeis SA s'engagera à respecter un covenant ratio de levier (dette dette sur Ebitda) de 12 à fin 2026, 9,5 à fin 2027, 8 à fin décembre 2028 et de 6,5 à compter de fin 2029) ; et à ne pas réaliser d'investissements au-delà de montants de l'ordre de 375 millions d'euros par an en moyenne. Le montant des seuls investissements de développement ne pouvant excéder 130 millions d'euros par an.
Enfin, emeis pourrait décider de procéder à la distribution de dividendes à l'avenir, dès lors que le ratio de levier du groupe est inférieur à 7,5 et inférieur au niveau des covenants à la dernière date de test et dans la limite de 40% du résultat net consolidé de l'exercice concerné.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
- Numéro 1 européen de la prise en charge globale de la dépendance avec près de 94 000 lits et 1031 établissements, créé en 1989 ;
- Chiffre d’affaires de 5,2 Mds€, réparti entre la France-Benelux pour 58 %, l’Europe centrale pour 26 %, l’Europe de l’est pour 10 %, la péninsule ibérique et l’Amérique latine (Brésil, Chili et Uruguay) pour 5,5 % puis la Chine et les Emirats arabes unis ;
- Cinq activités : maisons de retraites (résidents de + 80 ans), résidences services (résidents de + 70 ans), cliniques médicales et psychiatriques, services et soins à domicile ;
- Modèle de création de valeur fondé sur la sélectivité à l’international, la diminution de la détention des actifs immobiliers, le redressement de la situation financière et l’amélioration des conditions de travail débouchant sur une meilleure prise en compte des besoins des résidents ou malades ;
- Capital contrôlé à 50,2 % par 4 actionnaires agissant de concert : la Caisse des dépôts pour 22,4 %, la Mutuelle des instituteurs de France pour 14,8 %, la MACSF pour 7,4 % et CNP Assurances pour 5,6 % ;
- Renouvellement de la gouvernance, Guillaume Pepy présidant le conseil de 13 administrateurs, Laurent Guillot étant directeur général.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires menée par un comité exécutif reconstruit :
- recentrage sur France, Allemagne, Pays-Bas, Suisse, Irlande, Espagne et Autriche,
- mise en place des synergies entre métiers, simplification et unification de l’infrastructure d’information (budget 2024 de 3 % du chiffre d’affaires),
- restructuration financière -cessions de 800 Mds€ d’ici fin 2025, ratio LTV inférieur à 50,
- optimisation du portefeuille immobilier par prises à bail et cessions, y compris 8 cliniques rachetées en juillet pour 185 M€,
- innovation axée sur la digitalisation et l’optimisation des soins ;
- Feuille de route environnementale « Green building » 2030 :
- recul de 16 %, vs 2019, d’ici 2025 et de 30 % d’ici 2030 de la consommation énergétique et, pour les émissions de carbone, de 17 % puis de 30 %,
- audits énergétiques, production d’énergie renouvelable au niveau des établissements ;
- Après les restructurations financières de décembre à mars (augmentation de capital et apport en fonds propres), bilan encore tendu : ratio LTV de 55 % à fin 2023, capitaux propres de 1,9 Md€ et disponibilités de 856 M€.
Défis
- Redressement en France (taux d’occupation des maisons de retraite à 83,8 en septembre contre 85,6 % pour le groupe) dont il est attendu une contribution de 75 % au redressement de la marge ;
- Stratégie immobilière ralentie par les tensions du marché immobilier :
- objectifs : détention de 20 et 25 %, vs 46 % en 2022, du portefeuille d’une valeur de 4,8 Mds€ et création à moyen terme d’une foncière dédiée avec marge de promotion de 10 %,
- exécution : 340 M€ nets de cessions attendues en 2024, vs 449 M€ nets attendus et risque de cessions d’actifs opérationnels (y compris l’exploitation) pour améliorer la situation financière d’ici début 2025 ;
- Interrogations sur les suites de la reprise récente du patrimoine immobilier et des maisons de retraite en Allemagne, Italie et Luxembourg de l’ancien partenaire M. Lugano ;
- Après une avancée de 8,4 % des revenus à fin septembre, anticipations 2024 d’un excédent brut d’exploitation proche de 730 M€ ;
- Ambition 2025 : 5,23 Mds€ de revenus, en hausse de 9 % par an, et 20 % de marge opérationnelle ;
- Absence de dividende.

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