(AOF) - Biomérieux (+4,47% à 107,60 euros) affiche une des plus fortes hausses du SBF 120 ce jeudi après la présentation de très bons résultats au premier semestre 2024. Le groupe publie un chiffre d’affaires en croissance organique de 9,9% sur ce semestre à 1,902 milliard d'euros contre 1,77 milliard d’euros en 2023. Il s'élève à 937 millions d'euros au deuxième trimestre, en hausse de 10,1% à données comparables. Le résultat opérationnel courant contributif ressort à 306 millions d'euros pour le semestre, en hausse de 20% à données comparables sur un an.
Le résultat net part du groupe s'élève à 215 millions d'euros, en hausse de 33% sur un an.
Le chiffre d'affaires de la région Amérique (50% du total consolidé) a atteint 469 millions d'euros au deuxième trimestre 2024, une forte croissance organique de près de 12% par rapport à la même période en 2023.
Les ventes de la région Europe-Moyen-Orient-Afrique (33 % du total consolidé) se sont élevées à 312 millions d'euros au deuxième trimestre 2024, avec une solide croissance à données comparables de plus de 10%, alimentée par une très forte progression des ventes de panels respiratoires et non respiratoires Biofire, ainsi qu'une performance robuste des principales gammes en microbiologie et applications industrielles.
Commentant ces résultats au premier semestre, TP Icap Midcap salue un chiffre d'affaires "de haute volée" et reste à l'achat sur le titre avec un objectif de cours relevé de 106 à 115 euros (après être passé à l'achat en juillet). "La réalisation illustre pleinement la montée en puissance de la base installée et la bonne exécution de la stratégie de ventes croisées", précise t-il.
De plus, Invest Securities salue en écho la dynamique de ventes du groupe "qui est irréprochable et très satisfaisante".
En parallèle de la présentation de ses résultats semestriels, le spécialiste du diagnostic in vitro rehausse ses objectifs 2024. Le chiffre d'affaires est désormais attendu en croissance organique de 8 à 10% contre 6 à 8% initialement.
Le ROCC (Returns on corporate capital) est attendu en croissance de 12 à 17% à données comparables (contre au moins 10% initialement). La marge de ROCC a progressé de 155 points de base à taux de change constant au premier semestre sur un an.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Septième mondial du diagnostic in vitro et numéro un mondial de la microbiologie clinique, des applications industrielles et du diagnostic syndromique moléculaire des maladies infectieuses, créé en 1963 ;
- Chiffre d'affaires de 3,7 Mds€ provenant à 50 % des deux Amérique (dont Etats-Unis, 1er marché du groupe), à 33 % d’Europe-Afrique-Proche-Orient et à 17 % d’Asie-Pacifique ;
- Organisation en 2 divisions :
- les applications cliniques (39 % en biologie moléculaire, 34 % en microbiologie, 10 % en immuno-essais puis les autres gammes dont Biofire Defense et Applied Maths),
- les applications industrielles pour 16 % ;
- Modèle d’affaires visant à : renforcer le leadership en microbiologie clinique, consolider la position de référence en diagnostic syndromique via Biofire, se différencier dans les immuno-essais (système VIDAS) et développer la microbiologie industrielle ;
- Qualité du management et de la gouvernance pour la filiale à 59 % de l’institut Mérieux dont Alexandre Mérieux est président-directeur général du conseil de 8 administrateurs et, Pierre Boulud étant directeur général.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- rigueur de l’organisation industrielle dans le diagnostic in vitro, positionnement sur des niches aux revenus récurrents (réactifs), maintien d’un mix produit positif -automates, tests à forte valeur ajoutée- et montée en puissance de la biologie moléculaire ;
- innovation forte avec 12,4 % de R&D générée par 14 centres (700 familles de brevets), visant le maintien à 25 % des revenus de la part des produits mis sur le marché depuis moins de 5 ans, la lutte contre la résistance aux antibiotiques recevant 75 % des investissements,
- recours aux acquisitions stratégiques structurantes (type Specifc Diagnostics ou Oxford Nanopore) et aux partenariats de recherche notamment dans la bioproduction, le séquençage et l’antibiorésistance ;
- Stratégie environnementale 2050 de neutralité carbone :
- en 2030, repli de 50 % des émissions directes de CO2 vs 2019,
- éco-conception des produits,
- enveloppe de 30 M€ d’investissements dédiés ;
- Croissance externe ciblée -immuno-essais avec SpinChip ou lutte contre les antibiotiques... ;
- 3 autorisations de la FDA américaine en juin -BIOFIRE® SPOTFIRE®, Panel MINI, antibiogramme VITEK® REVEAL™ et VIDAS®TBI pour les traumatismes crâniens légers ;
- Rapidité de pénétration des pays émergents et récurrence des revenus à hauteur de 80 % ;
- Bilan sain avec 3,5 Mds€ de capitaux propres et 68 M€ de dette nette à fin juin.
Défis
- Sensibilité de l’activité aux programmes de santé aux ampleurs des pandémies hivernales et à l’impact négatif des changes, estimé à 40 M€ pour 2023 ;
- Confirmation des démarrages prometteurs de VITEK® REVEAL™, BIOFIRE® SPOTFIRE®, élargi au Japon après les Etats-Unis, de VIDAS® KUBE™ VITEK® MS PRIME) et de la plateforme de biologie moléculaire Spotfire aux Etats-Unis ;
- Après le visa de l’autorité américaine du médicament, commercialisation du panel BIOFIRE RST ;
- Après une hausse de 10 % des revenus au 1er trimestre, objectifs 2024 d’une croissance de 6 % à 8 %, des ventes et de 10 % du résultat opérationnel ;
- Plan GO 28 : investissements annuels de 8 à 10 % du chiffre d’affaires, hausse annuelle de 7 %
- Dividende 2023 de 0,85 € avec engagement de distribution au taux de 25 %.
En savoir plus sur le secteur Pharmacie
L'oncologie, priorité des géants pharmaceutiques
La déconvenue boursière de Sanofi enregistrée fin octobre 2023 souligne le nouveau cap pour le groupe, qui a dorénavant fixé l'oncologie comme priorité numéro 1. Les efforts sur ce segment, où les thérapies avancent le plus vite, impliquent notamment des investissements en R&D qui pèsent sur la rentabilité. Sanofi a donc annoncé une baisse de son bénéfice par action en 2024 et l'abandon de son objectif d'une marge opérationnelle de 32 % en 2025. Merck vient, lui, de dévoiler une nouvelle alliance. Il va verser jusqu'à 22 milliards de dollars au groupe japonais Daiichi Sankyo dans le cadre d'un partenariat sur des traitements expérimentaux contre le cancer. Si certains experts estiment que les États-Unis représentent près de la moitié des dépenses mondiales d'oncologie (médicaments et traitements), soient 196 milliards de dollars en 2022, les dépenses chinoises dans ce domaine ont plus que doublé en cinq ans, passant de 5 à 11,8 milliards de dollars.
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