(AOF) - BioMérieux (+4,07% à 102,40 euros) caracole en tête de l’indice SBF120, UBS ayant initié la couverture du titre avec une recommandation à l’achat et un objectif de cours de 129 euros. Le broker souligne que le spécialiste français des tests et du diagnostic est un "innovateur en série" qui porte la promesse d’une croissance supérieure à celle de son secteur. UBS prévoit un taux de croissance annuel moyen du chiffre d’affaires aux alentours de 8% sur la période 2024-2028 avec un taux de croissance annuel moyen du bénéfice par action proche de 13%.
Le titre se négocie à un PE de 23x pour 2024, "soit une décote de 10 % par rapport au secteur" et l'objectif se cours de 129 euros porterait le PE à 30,2x, soit une prime de 18 % par rapport au secteur. Ce chiffre "reflète notre conviction que les bénéfices sont sur le point de connaître une croissance plus rapide que celle du secteur, tirée par l'innovation transformatrice du marché", précise le broker.
UBS compte notamment sur la plateforme de détection des pathologies respiratoires Spotfire développée en interne par BioMérieux à partir d'une acquisition réalisée en 2014: cette innovation peut propulser le groupe à "une position de leader dans le sous-segment qui connaîtra la croissance la plus rapide au cours de la prochaine décennie, avec le potentiel de transformer également certains environnements non liés aux soins".
Par ailleurs, alors que l'activité Microbiologie de BioMérieux a toujours enregistré une croissance de 5 % en ligne avec le marché, UBS table sur une accélération de cette croissance jusqu'au point médian des perspectives à moyen terme de la direction (+6 à 8 %). Cette marge de progression serait portée par une nouvelle plateforme, qui marque l'entrée du groupe dans le sous-segment de la microbiologie affichant la croissance la plus rapide, à savoir les tests de sensibilité rapides.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Septième mondial du diagnostic in vitro et numéro un mondial de la microbiologie clinique, des applications industrielles et du diagnostic syndromique moléculaire des maladies infectieuses, créé en 1963 ;
- Chiffre d'affaires de 3,7 Mds€ provenant à 50 % des deux Amérique (dont Etats-Unis, 1er marché du groupe), à 33 % d’Europe-Afrique-Proche-Orient et à 17 % d’Asie-Pacifique ;
- Organisation en 2 divisions :
- les applications cliniques (39 % en biologie moléculaire, 34 % en microbiologie, 10 % en immuno-essais puis les autres gammes dont Biofire Defense et Applied Maths),
- les applications industrielles pour 16 % ;
- Modèle d’affaires visant à : renforcer le leadership en microbiologie clinique, consolider la position de référence en diagnostic syndromique via Biofire, se différencier dans les immuno-essais (système VIDAS) et développer la microbiologie industrielle ;
- Qualité du management et de la gouvernance pour la filiale à 59 % de l’institut Mérieux dont Alexandre Mérieux est président-directeur général du conseil de 8 administrateurs et, Pierre Boulud étant directeur général.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- rigueur de l’organisation industrielle dans le diagnostic in vitro, positionnement sur des niches aux revenus récurrents (réactifs), maintien d’un mix produit positif -automates, tests à forte valeur ajoutée- et montée en puissance de la biologie moléculaire ;
- innovation forte avec 12,4 % de R&D générée par 14 centres (700 familles de brevets), visant le maintien à 25 % des revenus de la part des produits mis sur le marché depuis moins de 5 ans, la lutte contre la résistance aux antibiotiques recevant 75 % des investissements,
- recours aux acquisitions stratégiques structurantes (type Specifc Diagnostics ou Oxford Nanopore) et aux partenariats de recherche notamment dans la bioproduction, le séquençage et l’antibiorésistance ;
- Stratégie environnementale 2050 de neutralité carbone :
- en 2030, repli de 50 % des émissions directes de CO2 vs 2019,
- éco-conception des produits,
- enveloppe de 30 M€ d’investissements dédiés ;
- Croissance externe ciblée -immuno-essais avec SpinChip ou lutte contre les antibiotiques... ;
- 3 autorisations de la FDA américaine en juin -BIOFIRE® SPOTFIRE®, Panel MINI, antibiogramme VITEK® REVEAL™ et VIDAS®TBI pour les traumatismes crâniens légers ;
- Rapidité de pénétration des pays émergents et récurrence des revenus à hauteur de 80 % ;
- Bilan sain avec 3,5 Mds€ de capitaux propres et 68 M€ de dette nette à fin juin.
Défis
- Sensibilité de l’activité aux programmes de santé aux ampleurs des pandémies hivernales et à l’impact négatif des changes, estimé à 40 M€ pour 2023 ;
- Confirmation des démarrages prometteurs de VITEK® REVEAL™, BIOFIRE® SPOTFIRE®, élargi au Japon après les Etats-Unis, de VIDAS® KUBE™ VITEK® MS PRIME) et de la plateforme de biologie moléculaire Spotfire aux Etats-Unis ;
- Après le visa de l’autorité américaine du médicament, commercialisation du panel BIOFIRE RST ;
- Après une hausse de 10 % des revenus au 1er trimestre, objectifs 2024 d’une croissance de 6 % à 8 %, des ventes et de 10 % du résultat opérationnel ;
- Plan GO 28 : investissements annuels de 8 à 10 % du chiffre d’affaires, hausse annuelle de 7 %
- Dividende 2023 de 0,85 € avec engagement de distribution au taux de 25 %.
En savoir plus sur le secteur Pharmacie
L'oncologie, priorité des géants pharmaceutiques
La déconvenue boursière de Sanofi enregistrée fin octobre 2023 souligne le nouveau cap pour le groupe, qui a dorénavant fixé l'oncologie comme priorité numéro 1. Les efforts sur ce segment, où les thérapies avancent le plus vite, impliquent notamment des investissements en R&D qui pèsent sur la rentabilité. Sanofi a donc annoncé une baisse de son bénéfice par action en 2024 et l'abandon de son objectif d'une marge opérationnelle de 32 % en 2025. Merck vient, lui, de dévoiler une nouvelle alliance. Il va verser jusqu'à 22 milliards de dollars au groupe japonais Daiichi Sankyo dans le cadre d'un partenariat sur des traitements expérimentaux contre le cancer. Si certains experts estiment que les États-Unis représentent près de la moitié des dépenses mondiales d'oncologie (médicaments et traitements), soient 196 milliards de dollars en 2022, les dépenses chinoises dans ce domaine ont plus que doublé en cinq ans, passant de 5 à 11,8 milliards de dollars.
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