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La solvabilité des assureurs est menacée par les faibles taux d’intérêt (OCDE)
information fournie par Boursorama 24/06/2015 à 16:43

Les sommes gérées par les assureurs et les fonds de pension pâtissent des faibles taux d'intérêt, souligne l'OCDE.

Les sommes gérées par les assureurs et les fonds de pension pâtissent des faibles taux d'intérêt, souligne l'OCDE.

Malgré leur récent rebond, les taux obligataires restent faibles dans les grandes économies développées. Cela pénalise les revenus des assureurs et des fonds de pension. L'OCDE tire le signal d'alarme sur les risques que cela peut engendrer vis-à-vis de leur gestion.

« L'environnement actuel, caractérisé par des taux d'intérêt faibles, pose un risque significatif pour la viabilité financière à long terme des fonds de pension et des compagnies d'assurance, qui doivent générer des rendements suffisants pour tenir leurs engagement », explique l'OCDE mercredi 24 juin.

L'impact des taux faibles

Avec des taux obligataires souverains à 10 ans souvent situés entre 0,5% et 2,5% pour les grandes économies développées, la gestion « sans risque » est en effet très peu rémunératrice de nos jours. Or, les assureurs et les fonds de pension sont de grands porteurs d'obligations. Le faible niveau des taux est donc très pénalisant pour leur trajectoire financière.

« Les fonds de pension et les assureurs pourraient se trouver en difficulté à mesure que les obligations à haut rendement sont remplacées par des obligations à faible rendement dans leurs portefeuilles. La baisse des taux d'intérêt pèsera sur les rendements car les fonds de pension investissent environ 40 % ou plus de leurs actifs dans des titres à revenu fixe, y compris dans des obligations d'État à plus faible rendement. Si les taux d'intérêt restent bas à l'avenir, les fonds et les assureurs pourraient se retrouver avec des actifs insuffisants pour honorer leurs engagements, à moins de revenir sur leurs promesses de retraites ou de rentes », alerte l'OCDE.

Une recherche exacerbée de risque pour contrer les faibles rendements

Dans ce cadre, les institutions sont tentées de réallouer leurs actifs, en se détournant des actifs « sans risque » et peu rémunérateurs, au profit des actifs plus « risqués » et plus rémunérateurs. Or, ceci n'est pas anodin. L'OCDE poursuit : « la principale préoccupation tient au fait que les fonds de pension et les compagnies d'assurance-vie pourraient se lancer dans une "recherche de rendement" afin d'atteindre le niveau de rendement qu'ils se sont engagés à offrir aux épargnants et aux bénéficiaires lorsque les taux d'intérêt étaient plus élevés. Cette situation entraîne des risques, y compris d'insolvabilité ».

Dans ce cadre, Angel Gurría, secrétaire général de l'OCDE, insiste sur le fait que « dégager les ressources nécessaires pour relever le défi du vieillissement démographique impliquera de mieux orienter les liquidités vers les investissements les plus productifs, sans prendre de risques excessifs ».

De très importants montants en jeu

Le sujet est d'autant plus important que les montants en jeu sont extrêmement élevés. « Au cours des cinq prochaines années, les fonds de pension devraient croître de 26%, passant de 28,4 billions USD en 2014 à 35,8 billions USD en 2019, tandis que les actifs des compagnies d'assurance s'étofferont de 33%, passant de 28,2 à 37,7 billions USD, et ceux des fonds communs de placement progresseront de 38%, passant de 33,4 à 46,1 billions USD sur la même période », estime l'OCDE.

Les fonds de pension sont au cœur du mécanisme anglo-saxon des retraites par capitalisation. On remarquera que les problématiques qui se posent en France avec le système par répartition se retrouvent sous d"autres formes dans le système par capitalisation.

L'OCDE explique en effet : « pour diminuer les risques d'insolvabilité, les assureurs pourraient être amenés à proposer des rendements garantis plus faibles sur les nouveaux contrats en vue de réduire leurs engagements voire, dans les cas extrêmes, à renégocier les conditions actuelles. Les promoteurs de régimes de retraite pourraient modifier ou abroger des contrats existants et offrir des conditions moins intéressantes aux nouveaux souscripteurs. Les promoteurs de régimes de retraite à prestations définies pourraient augmenter les cotisations aux fonds ».

Banques et « shadow banking » : les risques existent toujours

L'OCDE s'est également penchée dans son rapport sur l'évolution des perspectives des établissements bancaires ainsi que du « système bancaire parallèle », également qualifié de « shadow banking » (activités financières menées dans des établissements n'ayant pas à respecter les mêmes réglementations que les banques, comme par exemple les hedge funds ).

« Il reste beaucoup à faire pour remédier à la sous-évaluation actuelle des risques et accroître la capacité du système à absorber les chocs futurs. Il s'agit notamment de renforcer l'assise financière des entreprises et de réduire les liens d'interdépendance entre les principaux acteurs du secteur financier, par exemple en séparant le système bancaire parallèle et les activités classiques de dépôt afin d'atténuer la vulnérabilité ou encore en mettant en place des mesures pour limiter un effet de levier critique », explique l'OCDE.

X. Bargue

4 commentaires

  • 24 juin 17:06

    On ne va quand même pas avoir pitié d'eux.


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