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La persistance de l'inflation américaine déclenche une rotation des portefeuilles
information fournie par Reuters 11/04/2024 à 11:42

par Carolina Mandl, Davide Barbuscia et Lewis Krauskopf

Le rebond de l'inflation américaine pousse les investisseurs à se préparer à un risque jusqu'ici jugé marginal: que la Réserve fédérale n'abaisse pas ses taux cette année.

Le nombre de baisses de taux attendues par les marchés en 2024 décroît rapidement avec les dernières données: début 2024, les marchés pariaient sur 150 points de base (pb) d'assouplissement, contre seulement 40 pb depuis le rapport sur l'inflation CPI, publié mercredi.

"La probabilité qu'il n'y ait pas de baisses de taux en 2024, ou moins de baisses que ce que n'attend le marché, devient de plus en plus forte", explique Tara Hariharan, directeur au sein du hedge fund global macro NWI.

Face à l'incertitude, les gérants doivent se repositionner après s'être exposés à des actifs qui profitent des baisses de taux.

Certains investisseurs action achètent davantage d'options ou s'exposent à des secteurs protégés de l'inflation, comme l'énergie. Le S&P 500 .SPX est proche de ses records mais a perdu presque 1% mercredi, et certains opérateurs craignent que l'indice ne poursuive sa chute.

Le segment obligataire a déjà commencé à corriger, le rendement du souverain à 10 ans US10YT=RR ayant atteint son plus haut niveau depuis novembre mercredi, dépassant 4,5%.

Tim Murray, stratégiste chez T. Rowe Price, explique qu'il s'est désengagé de l'obligataire, car il craint que l'inflation n'érode les rendements des souverains.

"Les titres souverains protègent contre les risques de récession, mais pas de l'inflation", souligne-t-il.

Le gérant a par ailleurs augmenté son exposition aux actions liées à l'énergie, qui se sont envolées cette année grâce à la hausse du prix du baril et à leur rôle de couverture contre l'inflation. Le secteur de l'énergie du S&P 500 .SPNY a gagné 17% en 2024, contre 8,2% pour le S&P 500.

Rick Rieder, responsable des investissements obligataires chez BlackRock, le premier gérant mondial, déclare avoir réduit l'exposition aux taux de certains de ses portefeuilles en vendant certains titres obligataires à maturité courte et longues, plus sensibles aux variations de taux d'intérêts.

PIMCO, le géant de l'obligataire, a choisi à l'inverse d'augmenter la duration de ses fonds, estimant que les valorisations sur les marchés obligataires sont désormais plus cohérentes.

"Pour tout dire, nous réfléchissons au moment à partir duquel nous pourrions nous surexposer" à ces titres, relève Mike Cudzil, gérant chez Pimco.

Tara Hariharan estime que les rendements des Treasuries à long terme sont "trop faibles, au vu de l'offre importante de titres".

La nervosité croît aussi sur les marchés actions, Bank of America relevant dans une note que les acteurs de marché avaient vendu pour 3,4 milliards de dollars (3,2 milliards d'euros) d'actions la semaine dernière, les titres individuels enregistrant leurs plus fortes sorties depuis juillet 2023.

Scott Wren, stratégiste au Wells Fargo Investment Institute, précise que la banque a "entreposé" ses liquidités dans de l'obligataire à court terme et attend une correction sur les actions pour retourner sur la classe d'actif.

"Le prochain mouvement sur les taux de la Fed sera à la baisse, mais il va falloir attendre", ajoute-t-il.

Les investisseurs cherchent aussi de la protection sur les dérivés. L'indice VIX de volatilité, qui mesure la demande de couverture optionnelle, est proche d'un plus haut en deux mois.

Les stratégistes de Citi relèvent toutefois qu'il faudrait que les marchés diminuent leurs anticipations de baisses de taux de 50 à 75 pb et que le rendement du 10 ans américain progresse de 5 à 35 pb sur les prochaines semaines pour qu'un choc se matérialise sur les actions.

Bryant VanCronkhite, gérant de portefeuille chez Allspring, juge qu'une hausse continue du prix des matières premières représente un risque pour les actions, car elle pourrait pousser de nouveau l'inflation à la hausse. Le gérant estime qu'il est difficile de prédire la prochaine direction des marchés actions.

"Très honnêtement, je ne sais pas s'ils gagneront 10% ou perdront 10%", conclut-il.

(Reportage Carolina Mandl, Davide Barbuscia et Lewis Krauskopf, avec Saqib Iqbal Ahmed, version française COrentin Chappron, édité par)

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