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La pépite McPhy, vedette du plan France 2030, doit encore confirmer son potentiel
information fournie par Boursorama 19/10/2021 à 12:45

(Crédits photo : Site web de McPhy - Station hydrogène Sorigny Vallée de l’Indre )

(Crédits photo : Site web de McPhy - Station hydrogène Sorigny Vallée de l’Indre )

Depuis le début de l'année 2021, la capitalisation boursière du spécialiste français de l'hydrogène McPhy a été divisée par deux. Dans un secteur en pleine croissance, l'entreprise a annoncé une contraction de son chiffre d'affaires à 5,2 millions d'euros sur le premier semestre 2021. Elle devrait toutefois bénéficer du plan France 2030, qui alloue un demi-milliard à l'hydrogène vert, et atteindre son point mort d'ici à 2025.

En 2020, la crise sanitaire a donné un grand coup de fouet au secteur de l'hydrogène. Avec elle a débuté la valse des investissements en direction du plus léger des atomes. Mardi 12 octobre 2021, Emmanuel Macron a énoncé les ambitions du plan France 2030. Le chef de l'Etat compte faire de la France le leader européen de l'hydrogène vert. Pour cela, 500 millions d'euros seront alloués au secteur.

McPhy, qui compte parmi les rares valeurs hydrogènes françaises cotées en bourse, profite de cet emballement. Le 12 octobre 2021, la valeur prenait jusqu'à 16% après les annonces. En octobre 2020, l'entreprise avait déjà levé 180 millions d'euros en un jour pour financer son changement d'échelle. Sa capitalisation boursière avait dépassé le symbolique milliard d'euros en janvier 2021.

Des pertes doublées au premier semestre 2021

Mais malgré l'engouement suscité, McPhy n'a pour l'instant pas réussi à convertir son potentiel de croissance en rentabilité. Sa capitalisation boursière, divisée par deux au cours de l'été 2021, cristallise la déception des investisseurs. Elle était de 455 millions d'euros au 11 octobre 2021, mais est passée à 532 millions une semaine après, sous le coup des annonces du plan France 2030.

Au premier semestre 2021, le groupe a vu sa perte nette doubler à 8,6 millions d'euros, en raison d'une hausse de ses charges de personnel et d'éléments exceptionnels, tandis que ses ventes ont été pénalisées par le contexte sanitaire.

«Bien que la dynamique du marché de l'hydrogène décarboné soit toujours très favorable, les ventes du semestre ont été impactées par des délais dans la prise de décision de certains donneurs d'ordres», mentionne l'entreprise drômoise dans un communiqué.

Du retard dans les commandes

McPhy fabrique du matériel de production – appelé des électrolyseurs - et de stockage d'hydrogène. L'entreprise est en bout de chaîne dans les projets où elle est impliquée. Or, quand les valorisations sont tendues, le moindre problème se paye cher. Problématique pour McPhy qui accuse des retards dans ses prises de commandes.

«Ceux qui s'attendaient à ce que les projets sortent en deux trimestres et que le chiffre d'affaires explose ont été déçus», commente Xavier Regnard, analyste en recherche action chez Bryan Garnier. «Les investisseurs ont été confrontés à la réalité de la production industrielle. Il faut du temps pour que les mécanismes de subvention soient mis en place, que les contrats soient remportés et que la production commence.»

Dans un secteur où la tendance est à la hausse, les retards de McPhy font tâche. Le spécialiste est en effet l'un des seuls à avoir fait état d'une baisse de son chiffre d'affaires au premier semestre 2021, à 5,2 millions d'euros, contre 5,4 millions un an auparavant.

Produire plus pour devenir rentable

Le concurrent de la pépite française est le Norvégien Nel ASA. Bien qu'il soit de dix ans l'aîné de McPhy, ses comptes sont aussi dans le rouge. Le constat est le même pour le producteur d'électrolyses britannique ITM Power, qui affiche une trentaine de millions d'euros de pertes nettes en 2020. Les deux concurrents enregistrent toutefois une hausse de leur chiffre d'affaires sur l'année.

«Le secteur de l'hydrogène ne produit pas encore assez de volume pour que les prix baissent et que les technologies soient rentables », explique Nicolas Royot, co-responsable des analyses financières à Portzamparc (Groupe BNP Paribas) : «C'est là que réside tout l'intérêt des plans de relance européens : en investissant massivement, ils vont générer des commandes et faire baisser les prix à la production, rendant la technologie rentable sans avoir besoin de subventions. C'est ce qu'on attend sur un horizon de cinq ans.»

Jusqu'à présent, les projets étaient d'envergure modérée. Mais les sommes investies vont permettre de passer au niveau supérieur. «Il faut probablement une centaine de millions d'euros de chiffre d'affaires pour que McPhy atteigne son point mort. Ça ne se fera pas avant 2025», commente Xavier Regnard.

Dans les starting-blocks

Les fonds levés par McPhy en fin d'année 2020 vont lui permettre d'augmenter sa capacité de production. Au 30 juin 2021, sa trésorerie était de 185 millions d'euros, selon son rapport semestriel. De quoi poursuivre ses efforts d'investissement et gagner des parts de marché.

Fin 2020, le carnet de commandes de l'entreprise était de 23 millions d'euros, en hausse de 75% par rapport à l'exercice précédent. En début d'année, McPhy a été sélectionné pour équiper une unité de production d'hydrogène zéro-carbone de 20 MW aux Pays-Bas. Le 29 septembre 2021, McPhy frappe fort en annonçant équiper le plus grand projet au monde de centrale électrique, combinant énergie photovoltaïque et stockage sous forme d'hydrogène.

«En comparaison d'un TotalEnergies ou d'un AirLiquide, McPhy reste un investissement risqué. Mais l'entreprise possède des fondamentaux et l'arrivée de sa gigafactory en 2022 sera un élément important. Il faut simplement attendre que les chaînes de production se normalisent et que les coûts baissent », rassure Xavier Regnard. Bien que ses débuts soient tumultueux, McPhy est un incontournable pour investir dans l'hydrogène en France. Pour confirmer son potentiel, la valeur doit tout de même continuer à décrocher de gros contrats.

Auguste Grignon Dumoulin (redaction@boursorama.fr)

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2 commentaires

  • 19 octobre 14:05

    Pertes doublées,retard,on devrait produire plus,ETC ETC et ils appellent çà une pépite.C'est donc bien français.


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