Les mauvaises nouvelles se sont accumulées pour les actions françaises, dont la sous-performance atteint des records, et la moindre bonne nouvelle pourrait être suffisante pour relancer la dynamique des actifs hexagonaux, estiment les gérants d'Edmond de Rothschild Asset Management (Edram).
L'économie européenne atone, le ralentissement chinois, les incertitudes liées à l'élection de Donald Trump et les inquiétudes autour de la situation politique domestique ont pesé sur les actifs français, constate Guillaume Laconi, gérant actions françaises chez le groupe.
Les valorisations le reflètent: les écarts de performance entre la France, le reste de l'Europe et les États-Unis, atteint un record depuis 1999, à -9% et -35%, respectivement.
En parallèle, les prévisions de bénéfices par action pour 2024 ont été revus en baisse de 11,5% pour le SBF 120 depuis l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, contre un abaissement de 3% pour le MSCI Europe - qui inclut des titres français.
"Schématiquement, les craintes liées à une hausse des taxes expliquent un quart de cette révision à la baisse, l'incertitude politique, un autre quart, et le ralentissement de l'activité ainsi que la composition sectorielle de l'indice, le reste", calcule Ariane Hayate, gérante actions françaises chez Edram, qui évoque aussi la "dispersion extrême" des performances des valeurs et des secteurs cette année.
L'un des principaux risques auxquels sont confrontés les valeurs françaises demeure celui d'une hausse des droits de douane aux États-Unis, ce alors que 28% des ventes du SBF 120 se réalisent dans ce pays, contre une moyenne de 22% pour les entreprises européennes cotées, selon des données Factset.
Une partie des entreprises françaises disposent d'usines aux États-Unis, ce qui limiterait l'impact des droits de douane et pourrait leur permettre de profiter des baisses d'impôts, tandis qu'un dollar plus fort soutiendrait les exportateurs, jugent les gérants.
Les secteurs exportateurs - le luxe, le pharmaceutique et l'aéronautique - disposent par ailleurs d'un pouvoir de fixation des prix permettant de répercuter une partie des hausses de tarifs.
Pour une année durant laquelle le SBF 120 recule de 5,3%, il est "difficile" de recommander un positionnement sur des valeurs françaises, reconnaît toutefois Guillaume Laconi.
"Mais une amélioration du sentiment, déclenchée par de bonnes nouvelles en Europe, sur la mise en place du programme de Donald Trump ou la relance en Chine, ou encore un élargissement de la performance des très grandes capitalisations européennes au reste des segments de marché, pourrait permettre un regain d'intérêt", conclut le gérant.
(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Kate Entringer)
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