
Une bouteille de talc pour bébé Johnson & Johnson
La justice américaine entame mardi l'examen d'une offre de Johnson & Johnson (J&J) qui a proposé de débourser 10 milliards de dollars (9,56 milliards d'euros) pour mettre fin aux poursuites visant son talc accusé d'être cancérigène.
Le juge Christopher Lopez, à Houston, décidera au terme d'une audience qui devrait durer plusieurs semaines si cette troisième tentative d'accord, qui repose sur le placement d'une filiale du groupe sous la protection du chapitre 11 sur les faillites, est recevable.
Le groupe pharmaceutique cherche à mettre fin aux poursuites lancées par plus de 62.000 plaignants qui affirment que ses produits à base de talc contenaient de l'amiante et ont provoqué des cancers, notamment de l'ovaire.
J&J nie fermement ces accusations.
Après deux précédents échecs, J&J assure que cette troisième proposition pourrait aboutir grâce à un large vote des plaignants en sa faveur.
Le juge examinera la validité de ces votes et si le placement sous la protection de la loi sur les faillites d'une de ses filiales pour se protéger des poursuites était légitime.
J&J soutient que la faillite offre une solution plus rapide et équitable aux victimes, qui éviteraient ainsi un système judiciaire "semblable à une loterie".
Erik Haas, vice-président chargé des litiges, affirme que la proposition bénéficie d'un "soutien massif" des plaignants et offre des compensations supérieures à celles obtenues par un procès.
Les opposants estiment que ce règlement ne devrait pas contraindre ceux qui préfèrent porter leur affaire devant les tribunaux.
Ils accusent J&J de forcer les victimes à accepter des paiements insuffisants via un vote qu'ils estiment biaisé.
La loi américaine sur les faillites permettrait à J&J de lier tous les plaignants à l'accord, même ceux qui s'y opposent, et empêcherait toute poursuite future concernant le talc contre l'entreprise.
(Rédigé par Dietrich Knauth, version française Noémie Naudin, édité par Kate Entringer)
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