La guerre et les conditions météorologiques mettent les chargeurs maritimes en garde contre une mer agitée en 2024

information fournie par Reuters •06/01/2024 à 07:00

par Lisa Baertlein

Les récentes hostilités en mer Rouge ont perturbé les expéditeurs mondiaux de marchandises vitales, mais ce n'est pas le seul problème auquel les grands transporteurs sont confrontés à l'aube de l'année 2024.

Des géants comme Maersk MAERSKb.CO affirment que le secteur, qui traite 90 % du commerce mondial, est confronté à la possibilité de perturbations significatives, qu'il s'agisse de guerres en cours ou de sécheresses affectant des itinéraires clés tels que le canal de Panama. Les horaires complexes des navires risquent d'être désynchronisés tout au long de l'année pour les porte-conteneurs géants, les pétroliers et les autres transporteurs de marchandises.

Cela augmentera les retards et les coûts pour les détaillants tels que Walmart WMT.N , IKEA et Amazon AMZN.O , ainsi que pour les fabricants de produits alimentaires tels que Nestlé

NESN.S et les épiciers tels que Lidl.

"C'est apparemment la nouvelle normalité - ces vagues de chaos qui semblent monter et descendre. Avant de revenir à un certain niveau de normalité, un autre événement survient et remet les choses en question", a déclaré Jay Foreman, directeur général de Basic Fun, une entreprise basée en Floride qui expédie des jouets depuis des usines en Chine vers l'Europe et les États-Unis.

Parmi les risques supplémentaires pour 2024, citons l'extension possible des attaques de la mer Rouge au golfe Persique, ce qui pourrait affecter les expéditions de pétrole, et l'aggravation des relations entre la Chine et Taïwan, qui pourrait également affecter d'importantes voies commerciales, a déclaré Peter Sand, analyste en chef chez Xeneta, fournisseur de données sur le fret. La guerre que mène la Russie en Ukraine continue d'affecter le commerce des céréales depuis qu'elle a envahi son voisin en 2022.

Vendredi, Maersk a rejoint d'autres grands transporteurs maritimes en détournant les navires de la mer Rouge afin d'éviter les attaques de missiles et de drones dans une zone qui mène au raccourci vital du canal de Suez entre l'Asie et l'Europe. Cet itinéraire représente plus de 10 % du total des expéditions maritimes et près d'un tiers du commerce mondial de conteneurs.

Alors que les pétroliers transportant du pétrole et du carburant pour l'Europe continuent de passer par le canal de Suez, la plupart des porte-conteneurs réacheminent les marchandises autour de la pointe sud de l'Afrique, car les Houthis yéménites attaquent les navires en mer Rouge en signe de soutien au groupe islamiste palestinien Hamas qui lutte contre Israël à Gaza.

Les coûts de carburant des armateurs ont augmenté de 2 millions de dollars par voyage aller-retour pour les détournements du canal de Suez et le taux spot Asie-Europe a plus que doublé par rapport à la moyenne de 2023 pour atteindre 3 500 dollars par conteneur de 40 pieds. L'augmentation des coûts pourrait se traduire par une hausse des prix pour les consommateurs, même si Goldman Sachs a déclaré vendredi que le choc inflationniste ne devrait pas être aussi grave que le chaos de la pandémie de 2020-22.

"Le premier trimestre sera un peu fou pour tout le monde" en ce qui concerne les coûts, a déclaré Alan Baer, directeur général d'OL USA, qui s'occupe des expéditions de fret pour ses clients.

Les traversées du canal de Panama, une alternative au canal de Suez, ont diminué de 33 % en raison de la baisse du niveau de l'eau, selon le fournisseur de logiciels pour la chaîne d'approvisionnement project44. Ces restrictions ont contribué à faire grimper en flèche les coûts de transport de marchandises sèches en vrac, comme le blé, le soja, le minerai de fer, le charbon et les engrais, à la fin de l'année 2023.

Les phénomènes météorologiques violents de plus en plus fréquents ont un effet plus immédiat que les tensions politiques. Le Brésil a subi une double peine: une sécheresse historique en Amazonie et des pluies excessives dans le nord du pays, qui ont contribué à allonger la file d'attente des navires au port de Paranagua à la fin de 2023, quelques mois avant la saison de pointe pour l'expédition du soja.

"On peut toujours dire que c'est un événement ponctuel, mais si les événements ponctuels se produisent tous les deux mois, ils ne sont plus des événements ponctuels", a déclaré John Kartsonas, associé directeur chez Breakwave Advisors, le conseiller en transactions de matières premières pour le Breakwave Dry Bulk Shipping ETF BDRY.P .