* Deux projets pour réduire les créances douteuses des banques * L'un et l'autre prévoient des structures de défaisance et des titrisations * 47% de créances douteuses dans les portefeuilles de prêts des banques par George Georgiopoulos et Lefteris Papadimas ATHÈNES, 20 février (Reuters) - Les autorités grecques souhaitent que les banques du pays accélèrent l'assainissement de leurs portefeuilles de prêts et elles ont, dans ce but, défini deux projets misant principalement sur la titrisation, parfois avec l'appui de la garantie de l'Etat. Les créances douteuses restent le principal handicap des banques grecques, un héritage douloureux des années de crise qui ont fait fondre d'un quart le produit intérieur brut (PIB) du pays et fait monter le taux de chômage à 28% au plus haut, en 2013. Les "expositions non-performantes" (non-performing exposures, NPE) atteignaient en septembre dernier 84,7 milliards d'euros, soit 46,7% de l'encours global de prêts des banques. L'équivalent de près de la moitié du PIB prévu cette année. "Des niveaux sans précédent de NPE dans le secteur bancaire constituent un handicap majeur pour l'économie, une incongruité de premier plan alors que la situation s'améliore", a déclaré Nick Karamouzis, président de l'association grecque des banques, lors d'un colloque à Berlin le mois dernier. Le gouvernement et la banque centrale ont élaboré chacun de leur côté des projets censés accélérer le processus en recourant notamment à la titrisation. Le premier, qui émane de la Banque de Grèce, prévoit un transfert des NPE des banques à un véhicule ad hoc (SPV) avec pour objectif de ramener le ratio de NPE sous 10% dans deux ou trois ans, les coûts liés à ces opérations étant couverts par des titrisations. Le second projet, dénommé APS, a été élaboré par le ministère des Finances et le Fonds de stabilité financière grec (HFSF), actionnaire de plusieurs banques du pays depuis qu'il a pris part à des recapitalisations. L'APS prévoit lui aussi la création de SPV qui émettraient des obligations bénéficiant de garantie de l'Etat pour les tranches seniors, un modèle déjà utilisé en Italie. Athènes a soumis le projet APS aux autorités de l'Union européenne en début de semaine, a-t-on appris de source gouvernementale. L'INTÉRÊT DU MARCHÉ DIFFICILE À ÉVALUER Le projet nécessiterait des garanties de l'ordre de cinq à sept milliards d'euros. "Notre objectif est que ces garanties ne soient pas considérées comme des aides d'Etat par la direction de la Concurrence de l'UE", a dit la source gouvernementale. Quelque 15 milliards d'euros de créances douteuses pourraient être titrisées via le modèle APS selon le directeur général du HFSF, Martin Czurda, ce qui rapprocherait les ratios des banques grecques de la moyenne européenne. Le SPV prévu par le projet de la banque centrale, lui, pourrait regrouper jusqu'à 40 milliards d'euros de créances. Quels que soient les choix à venir, leur mise en oeuvre devra être rapide pour apaiser les craintes des investisseurs, qui plombent les cours de Bourse des banques, a souligné le gouverneur de la banque centrale, Yannis Stournaras, lors d'un colloque le mois dernier. "L'une des deux plates-formes proposées verra le jour ou bien il y aura une combinaison des deux", a-t-il dit. "Le ministère des Finances veut commencer avec le schéma APS et inclure le notre par la suite." Les quatre premières banques du pays, Piraeus BOPr.AT , National NBGr.AT , Eurobank EURBr.AT et Alpha ACBr.AT , ont réduit leurs créances douteuses de 21% depuis mars 2016, époque à laquelle elles culminaient à 107 milliards d'euros. Mais elles se classent, en matière de rythme de réduction des NPE, au dernier rang des dix principaux pays de l'Union européenne selon un classement établi par UBS. Pour Fitch Ratings, les deux projets élaborés à Athènes sont de nature à accélérer l'assainissement des bilans des banques, à réduire la pression sur leur bilan et leur rentabilité, voire à améliorer leur profil de crédit, mais il est difficile pour l'instant d'évaluer l'intérêt potentiel du marché pour d'éventuelles titrisations. "Parmi les inconnues figurent l'appétit des investisseurs pour des obligations adossées à des NPE grecques, la conformité avec les règles en matière d'aides d'Etat et le calendrier d'éventuels transferts", explique l'agence de notation. (Marc Angrand pour le service français, édité par Juliette Rouillon)
La Grèce peine à accélérer la réduction des créances douteuses
information fournie par Reuters 20/02/2019 à 16:17
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