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La France sommée de délivrer un visa à un de ses ex-interprètes afghan
information fournie par Reuters 08/07/2019 à 17:09

    NANTES, 8 juillet (Reuters) - La cour administrative d'appel
de Nantes a sommé le ministère de l'Intérieur de délivrer un
visa d'entrée en France à l'interprète afghan Adib Khodadad,
l'une des figures médiatiques des auxiliaires de l'armée
française depuis son départ d'Afghanistan, a-t-on appris lundi
auprès de la juridiction.
    Ce traducteur avait servi en 2011 au sein du groupement
tactique interarmées français, dans la vallée de la Kapisa, qui
était alors "l'une des vallées les plus dangereuses" du pays,
avait souligné à l'audience son avocate.
    Il s'était fait connaître en aidant les personnels civils de
recrutement local (PCRL) comme lui à monter un collectif, dans
le cadre de leur processus de "relocalisation" dans l'Hexagone
après le départ des militaires français.
    Adib Khodadad avait sollicité en août 2015 un visa d'entrée
de long séjour en France, mais s'était heurté à un refus des
autorités consulaires. Le tribunal administratif de Nantes lui
avait donné raison en mai 2018, mais l'administration avait fait
appel de la décision, estimant qu'il pouvait "trouver refuge à
Kaboul".
    L'Etat mettait aussi en avant le fait qu'Adib Khodadad
n'avait servi "que cinq mois" auprès de l'armée, qu'il n'avait
"pas accompagné" les forces françaises lors de leurs patrouilles
dans des villages et qu'il n'avait été "exposé à aucun risque".
    "Les interprètes comme lui sont considérés comme des
traîtres et des espions par les taliban", avait répliqué à
l'audience son avocate. "Sa famille a encore fait l'objet en
mars dernier d'une attaque ciblée. Lui et son épouse déménagent
constamment, leurs enfants sont régulièrement changés d'école,
ils vivent dans un stress permanent."
    "M. Khodadad (...) a joué un rôle important dans la
représentation collective des traducteurs afghans souhaitant
bénéficier du processus de relocalisation (...), a témoigné dans
les médias sous son vrai nom et s'est affiché sur les réseaux
sociaux", souligne la cour administrative d'appel de Nantes dans
son arrêt, en date du 18 juin dernier.
    "Compte tenu de la dégradation de la situation sécuritaire
en Afghanistan observée à la date de la décision contestée  et 
du rôle qu'il a exercé (...), M. Khodadad doit être regardé
comme exposé à des risques réels (...) en lien avec son
engagement", conclut-elle. 
    L'Etat français devra également verser 1.500 euros à
l'interprète afghan pour ses frais de justice. 

 (Guillaume Frouin, édité par Yves Clarisse)
 

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