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« La France parmi les 6 pays les plus touchés en cas de Brexit » (Euler Hermes)
information fournie par Boursorama 26/05/2016 à 18:02

Si le Royaume-Uni venait à quitter l'UE, ce qui semble désormais improbable, l'économie française ferait partie des plus fortement impactées en Europe affirme Euler Hermes, leader mondial de l'assurance-crédit, dans une analyse publiée jeudi 26 mai.

Malgré l'avance, dans les sondages, du camp favorable au maintien du Royaume-Uni au sein de l'UE, les spéculations vont toujours bon train sur les scénarios envisageables en cas de « Brexit ». Dernier cas en date : une étude d'Euler Hermes évoquant l'impact d'un hypothétique Brexit sur l'économie britannique mais aussi sur celle des autres pays de l'UE, se concentrant sur les risques de faillites d'entreprises.

En termes d'impact sur l'économie britannique, Euler Hermes envisage deux scénarios en cas de « Brexit » : « Dans l'hypothèse d'une sortie favorable (signature d'un accord de libre-échange avec l'UE), la croissance réelle du PIB du Royaume-Uni pourrait diminuer de -2,8 points entre 2017 et 2019, et 1500 faillites d'entreprises supplémentaires seraient enregistrées. En cas de sortie défavorable (sans accord de libre-échange avec l'UE), l'impact cumulé atteindrait -4,3 points de croissance réelle du PIB et 1700 défaillances d'entreprises supplémentaires ».

Le « Brexit » affecterait également les voisins européens

Pour le leader mondial de l'assurance-crédit, « La dépréciation de la livre sterling et la chute du PIB britannique découlant d'un Brexit entrainerait une importante baisse des importations du Royaume-Uni en provenance de la zone euro ».

Ainsi, « En ce qui concerne la zone euro, la croissance réelle du PIB pourrait chuter de -0,4 point d'ici 2019 en cas de sortie favorable . Les pertes cumulées à l'exportation atteindraient -17,4 Mds EUR pour les biens et services, -18,2 Mds EUR pour les investissements directs étrangers (soit 1,9 % du total), et l'impact sur la croissance des défaillances serait de +1 point. En cas de sortie défavorable, l'impact serait encore plus important : -0,6 % de croissance réelle du PIB (…) et +1,5 point de croissance des défaillances ».

« Les Pays-Bas, l'Irlande et la Belgique seraient les trois pays les plus touchés à cause de l'exposition de leurs exportations au Royaume-Uni et de leurs investissements croisés (…). Dans ces pays, un scénario défavorable aurait un impact sur la croissance des défaillances d'entreprises de respectivement +2,5 points, +2 points et +1,5 points d'ici 2019 (…). L'impact sur les économies allemande, française et américaine serait également considérable », estime Euler Hermes.

« En cas de scénario favorable , la France devrait perdre 2,4 milliards d'euros en exportations cumulées de biens et services, contre 3,2 milliards en cas de scénario défavorable », affirme Ana Boata, économiste Europe chez Euler Hermes. « Le Brexit pourrait aussi conduire à un désinvestissement des entreprises françaises au Royaume-Uni, et des entreprises britanniques en France », précise le communiqué de presse d'Euler Hermes accompagnant cette étude.

Les secteurs les plus impactés par une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l'UE seraient « les services financiers, l'industrie automobile, le secteur des machines et des équipements, l'industrie chimique et l'agroalimentaire ».

La menace économique, seul argument du camp pro-européen ?

L'étude d'Euler Hermes vient s'ajouter à la longue liste d'analyses économiques anticipant une contraction de l'activité économique britannique en cas de sortie de l'UE.

Ces analyses ont été largement reprises par les responsables politiques affichant leur soutien au maintien du Royaume-Uni dans l'UE : que ce soit George Osborne, ministre des Finances britannique (chancelier de l'Echiquier), ou Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, le mot d'ordre est le même : défendre le maintien au sein de l'UE en se concentrant uniquement sur les incertitudes économiques et financières que génèrerait un « Brexit ».

Or cette analyse, pragmatique et rationnelle, a le désavantage d'être ressentie comme une simple menace. Dans les débats, le camp pro-européen insiste finalement peu sur les avantages que présente le cadre européen pour le Royaume-Uni, et se concentre surtout sur les risques et les craintes en cas de sortie.

Le camp pro-européen pourrait pourtant disposer d'arguments plus enthousiasmants pour étayer ses positions, par exemple en rappelant ce que permet de réaliser l'UE en termes de programmes d'échanges universitaires, de projets culturels transfrontaliers grâce au cadre juridique européen (co-productions cinématographiques par exemple), ou encore en termes d'incitations financières pour la recherche et le développement de manière à ce que l'Europe reste à la pointe des innovations technologiques.

Quoi qu'il en soit, ces débats perdent de leur enjeu tant l'issue du scrutin du 23 juin semble désormais se dessiner avec netteté. Depuis quelques jours, le scénario d'un « Brexit » semble très improbable du fait de la forte hausse, dans les sondages, du camp favorable au maintien du Royaume-Uni au sein de l'UE (55% pour, 45% contre). Avec 10 points d'écart entre les deux camps, et à moins d'une improbable surprise, les jeux sont faits.

Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)

Retrouvez tous les articles de la rédaction de Boursorama dans la rubrique dédiée .

24 commentaires

  • 27 mai 11:15

    la GB est le porte avion européen des USA, c'est tout.


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