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La Fed résistera sans doute à la pression et gardera le statu quo
information fournie par Reuters 17/06/2019 à 08:59

    par Ann Saphir et Howard Schneider
    SAN FRANCISCO/WASHINGTON, 17 juin (Reuters) - La Réserve
fédérale ne touchera sans doute pas à ses taux directeurs
mercredi, au terme de sa réunion de politique monétaire, mais
elle aura peut-être préparé le terrain en vue de le faire dans
le courant de l'année.
    Elle publiera également ses nouvelles prévisions
économiques, lesquelles devraient montrer au mieux dans quelle
mesure la banque centrale a pris en compte le conflit commercial
sino-américain, les pressions exercées par le président Donald
Trump pour qu'elle baisse les taux et enfin des statistiques
économiques en demi-teinte ces derniers temps.
    Enfin, le graphique "dot plot", résumant les projections des
divers responsables de la Fed sur l'évolution du taux
d'intervention (taux des Fed funds) d'ici la fin de l'année,
devrait mettre en évidence que de plus en plus de banquiers
centraux sont ouverts au principe d'une baisse des taux dans les
prochains mois, mais sans atteindre l'ampleur que les marchés ou
Trump appellent de leurs voeux.
    Un autre élément plaidant pour une baisse des taux serait
que la Fed revienne sur sa promesse d'être "patiente" quant à
l'usage des taux à venir; la plupart des intervenants s'y
attendent, mais pas tous.
    Les risques augmentent peut-être mais "je ne crois pas
qu'elle (la Fed) veuille se mettre le dos au mur", observe Carl
Tannenbaum, chef économiste de Northern Trust. "Les marchés ont
dans l'idée qu'il y aura une baisse des taux en juillet mais si
ce n'est pas le cas, les conditions de financement vont se
resserrer".
    L'institut d'émission a défini un objectif de 2,25% à 2,50%
pour le taux des Fed funds.
    Le Federal Open Market Committee (Fomc) doit publier son
communiqué ainsi que ses dernières prévisions économiques
mercredi à 18h00 GMT, au terme d'une réunion de deux jours. Le
président Jerome Powell tiendra une conférence de presse peu
après.
    
    "MINIMISER LES 'DOTS'"
    Les projections économiques précédentes de la Fed révélaient
que la plupart de ses membres ne voyait aucun besoin de modifier
les taux cette année et qu'ils n'anticipaient que des
relèvements très progressifs ensuite. 
    (Pour un graphique sur l'écart existant entre les
projections de la Fed et les anticipations des marchés: https://tmsnrt.rs/2WzJ6tu)
    Mais depuis lors, les perspectives économiques se sont
assombries. 
    Certes les derniers chiffres des ventes au détail ont été
solides et le taux de chômage reste proche d'un plus bas d'un
demi-siècle de 50 ans mais les Etats-Unis n'ont créé que 75.000
emplois en mai. Quant à l'inflation, qui, pour Powell, est
faible en raison notamment de facteurs ponctuels, elle persiste
à rester en deçà de l'objectif de 2% de la banque centrale.
    La Fed d'Atlanta prévoyait vendredi que le produit intérieur
brut croîtrait de 2,1% en rythme annualisé au deuxième trimestre
contre 3,1% au premier trimestre.
    Sans parler de l'intensification et de la multiplication des
conflits commerciaux engagés par les Etats-Unis; les craintes
qu'ils ne freinent sévèrement la croissance économique mondiale
en général et celle des Etats-Unis en particulier expliquent en
grande partie que les traders des futures de taux anticipent
trois baisses des taux américains d'ici la fin de l'année.
    Répondre aux attentes des marchés impliquerait un changement
de cap radical pour la Fed. Neuf des 17 banquiers centraux
devraient revoir leurs projections de taux à la baisse pour que
la moyenne reflète une baisse des taux, sans même parler d'aller
jusqu'à trois.
    "Powell fera l'impossible pour minimiser les 'dots' surtout
s'ils ne montrent pas ce que les marchés veulent qu'ils
montrent", explique Roberto Perli, économiste de Cornerstone
Macro. "Ca ne va pas être du gâteau".
    Un dernier élément plaiderait a priori pour une baisse des
taux: l'inversion de la courbe sur certains segments du marché
des Treasuries, habituellement considérée comme le signe
précurseur d'une récession.
    
    LES CHIFFRES ÉVOLUENT VITE
    La majorité de la centaine d'économistes interrogés par
Reuters du 7 au 12 juin ne prévoit pas de baisse des taux avant
le troisième trimestre 2020. 
    Mais les chiffres évoluent rapidement.
    Quatre d'entre eux anticipaient au moins une baisse des taux
cette année contre huit seulement dans l'enquête précédente.
    Au sein même de la banque centrale, James Bullard, le
président de la Fed de Saint-Louis, est le seul à avoir dit
qu'une baisse de taux se justifierait peut-être "bientôt".
    Plusieurs autres ont laissé entendre qu'ils étaient prêts à
sortir de leur position de veille depuis que Powell a déclaré ce
mois-ci, à l'occasion d'une conférence à Chicago, que la banque
centrale agirait de façon "appropriée" face aux risques induits
par les conflits commerciaux et d'autres événements.
    Le mot "patient", employé régulièrement par la Fed depuis le
début de l'année pour attester de sa volonté de ne plus remonter
les taux pour le moment, ne figurait pas dans les propos tenus
par Powell sans que ce dernier aille jusqu'à inciter ouvertement
les marchés à penser qu'une détente des taux se préparait.
    Et il est probable qu'il en sera ainsi tant que la banque
centrale ne se sentira pas prête à agir, de l'avis de Bruce
Monrad, gérant de Northeast Investors Trust. 
    Néanmoins, poursuit-il, la banque centrale a peut-être déjà
les mains liées du fait qu'elle a laissé les anticipations des
marchés dériver aussi loin. "Elle a eu six mois pour maîtriser
le discours et elle n'a pas vraiment cherché à détromper le
marché".
    

 (Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc
Joanny)
 

2 commentaires

  • 17 juin 10:18

    Résultat : les analystes s'attendent à une baisse des taux en 2019... Ce qui d'ailleurs aura pour effet de faire partir à la hausse les marchés actions. Bah oui, les données sont mauvaises, donc c'est bon signe pour l'injection de liquidités gratuites pour faire du business avec de l'argent qui n'est pas à soi (mais les profits bien sûr que oui, les pertes seront refilées aux sans-dents).


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