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La Corée du Nord va-t-elle mettre fin à la hausse des marchés américains ?
information fournie par Boursorama 14/08/2017 à 17:30

Alors que l'Europe marque le pas, les marchés US sont restés très bien orientés sur les trois derniers mois. (crédit : CC-Brian Glanz)

Alors que l'Europe marque le pas, les marchés US sont restés très bien orientés sur les trois derniers mois. (crédit : CC-Brian Glanz)

Il flotte comme un vent mauvais sur les places financières mondiales depuis quelques jours. Vendredi, le CAC 40 a signé une troisième séance à la baisse, se rapprochant du seuil psychologique des 5000 points.

Même les marchés américains, insolents de réussite, ont marqué le pas la semaine dernière, finissant toutefois sur une note positive vendredi. Le Dow Jones, qui enchainait records sur records, a ainsi reculé de 0,93% jeudi, signant une troisième séance de baisse dans de gros volumes.

La sanction a été encore plus nette sur le Nasdaq : -2,13% et des replis marqués pour les valeurs emblématiques de l'indice : Netflix (-3,78%), Apple (-3,56%), Amazon (-2,55%) ou encore Tesla (-2,2%).

Alors que la volatilité était au plus bas, l’indice VIX, surnommé l’indice de la peur a presque doublé depuis le 7 août, passant de 9,93 à 16,30 points. L’or profite logiquement de cette brusque tension ainsi que les actions du secteur : Goldcorp prenait 2,8%  et Barrick Gold 2,2%.

Escalade verbale

Cause de toute cette agitation, la crise qui oppose les Etats-Unis et la Corée du Nord. Les investisseurs prennent très au sérieux l’escalade verbale qui fait rage depuis trois jours entre Donald Trump et Kim Jong-Un.

Loin de jouer l’apaisement, le président américain en a, au contraire remis une couche en revenant sur sa formule «le feu et la fureur», estimant qu’elle n’était peut-être pas «assez dure» et d’ajouter : «S’il fait quelque chose à Guam [l’île américaine menacée de frappe nucléaire par la Corée du Nord), ce qui arrivera en Corée du Nord sera un événement jamais vu jusqu’alors.»

Pour CM-CIC, « La démonstration de force des Américains vise probablement avant tout à éviter l’irréparable, à l’image de la confrontation contre la Russie dans le passé. Il est difficile d’imaginer les pistes d’une désescalade à court terme.(...) L’imprévisibilité du président américain reste un facteur d’incertitude important».

America First ?

Toute cette agitation est donc venue remettre en cause, au moins temporairement , la course en tête des marchés US depuis trois mois. Sur la période, le Dow Jones a progressé de 4,6% et a, au passage, établi un nouveau record historique à 22.179,11 points. Même combat pour les valeurs de technologies, dont on craignait pourtant la surchauffe : l’indice Nasdaq Composite a grimpé de plus de 4,5%, décrochant même un pic récent à 6460,84 points.

Dans le même temps, l’Europe, pourtant présentée comme la zone du moment, n’en finissait pas de consolider. Le CAC 40 a perdu 6%, l’Ibex 5,27% et le Dax cède un peu plus de 5,4%. On a vu mieux.

Pour le responsable de la recherche d'une société de gestion parisienne, l'épisode nord-coréen est donc peut-être un peu surjoué : "J’ai plus l’impression que ce dossier est une sorte de prétexte utilisé par les marchés pour redonner de la volatilité et des points d’entrée. Concernant la volatilité d’ailleurs, nous étions sur des niveaux tellement bas que la moindre nouvelle un peu anxiogène la ramène à des niveaux plus élevés mais qui sont loin d’être stratosphériques. Mon sentiment est qu’on assiste à un feu de paille qui va s’éteindre aussi vite qu’il s’est déclenché. Personne n’a intérêt à s’engager dans un conflit armé, ni la Corée du Nord, ni les Etats-Unis."

Et pour le second semestre, la balle de la hausse pourrait bien être repassée du côté des places financières américaines. L'économiste poursuit : "C’est un peu frustrant. Tous les voyants sont au vert pour la zone euro et pourtant elle a vu son avance fondre comme neige au soleil sur les trois derniers mois alors que les flux ont commencé à se rabattre vers les Etats-Unis. Les résultats semestriels sont pourtant loin d’avoir déçu mais l’appréciation de la monnaie unique est venue jouer les trouble-fêtes et brider toutes les surprises positives. Il faut ajouter à cela une politique monétaire asymétrique de part et d’autre de l’Atlantique. Celle de la Fed est déjà anticipée par les investisseurs alors que le potentiel de surprise est plus élevé en Europe : Mario Draghi a déclaré qu’il donnerait plus de précisions à l’automne sur le rythme de baisse des rachats d’actifs. Ce qui pourrait favoriser une nouvelle appréciation de l’euro…"

La monnaie unique est justement repartie à la hausse depuis trois jours et s'échange actuellement à un peu plus de 1,18 dollar. Le billet vert a de nouveau du plomb dans l'aile, notamment aujourd'hui alors que les chiffres du CPI publiés en fin de semaine dernière font ressortir une inflation toujours atone (+0,1% en juillet contre +0,2% attendu).

Une pierre dans le jardin de la Fed qui aura du mal à vendre le calendrier de son reserrement monétaire. Les marchés n'anticipent d'ailleurs qu'à 34% un troisième relèvement des taux de la banque centrale américaine en décembre. Devises, politique monétaire : plus que le feuilletion coréen (sauf si celui-ci devrait dramatiquement dégénérer), ce sont ces deux facteurs qui vont déterminer l'évolution des places financières sur le second semestre et pour le moment, l'avantage est côté américain...

Laurent Grassin (redaction@boursorama.fr)

4 commentaires

  • 14 août 18:53

    La réponse est dans les résultats de ce soir...-)))


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