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La chute du rouble empoisonne Moscou
information fournie par Newsmanagers 22/08/2023 à 10:15

(NEWSManagers.com) - La dépréciation du rouble n’a que trop duré pour Moscou. Mais si l’intervention en urgence de la banque centrale russe mardi a stoppé l’hémorragie, elle est loin d’avoir stabilisé la devise. Le rouble est l’une des trois devises de pays émergents les plus malmenées cette année, en baisse de plus de 20% depuis le début de l’année et de près de la moitié par rapport à son point haut atteint en juin 2022.Les autorités ont réagi immédiatement après que la devise a dépassé 100 roubles pour un dollar, niveau qu’elle n’avait pas atteint depuis le début de la guerre en Ukraine, avant de rebondir. Mardi, la banque centrale a relevé de 350 points de base (pb), à 12% son taux directeur, lors d’une réunion d’urgence. C’est la plus importante hausse depuis celles intervenues juste après le déclenchement du conflit il y a un an et demi. Le taux avait alors été porté à 20%. Cette deuxième hausse en trois semaines, la précédente ayant été de 100 pb, a permis de stabiliser le rouble sous 100. Celui-ci s’échangeait autour de 96 par dollar mercredi après un plus bas de 93 mardi.Intervention téléguidéeEn début de semaine, des officiels du Kremlin avaient fait connaître leur mécontentement vis-à-vis d’une politique monétaire trop accommodante, qu’ils jugent responsable de la faiblesse de la devise. Une faiblesse qui entraîne une hausse de l’inflation. Lors de sa réunion de politique monétaire précédente, la banque centrale avait justifié son relèvement de taux par la lutte contre les pressions inflationnistes dues à l’importance des dépenses publiques, liées aux dépenses militaires, aux conséquences des sanctions internationales qui réduisent le niveau des exportations, principalement d’hydrocarbures, et à des pénuries de main-d’œuvre depuis le début de la guerre.Le gouvernement russe veut aussi que la banque centrale relève ses taux pour attirer l’épargne et pour affaiblir la consommation qui alimente les importations et réduit l’excédent de la balance courante. Celui-ci est revenu à un plus bas de deux ans. Or Moscou n’a pas les moyens de financer un déficit.La banque centrale a précisé qu’il y aurait probablement d’autres relèvements de taux, alors que l’impact de l’annonce de la réunion d’urgence faisait long feu sur la devise. Pour la plupart des économistes et stratégistes sur les changes, remonter les taux ne suffira pas pour stabiliser durablement le rouble, dont la trajectoire reste baissière. Même si cela ralentit la dépréciation, ce sera aux dépens de la croissance économique. Les stratégistes de Goldman Sachs estiment que le pays ne peut financer un déficit courant en raison du gel des réserves et que la seule solution pour maintenir un excédent est de contraindre la croissance, ce qui est négatif pour le rouble.Le gel des réserves de changes de la banque centrale depuis le début de la guerre en Ukraine limite également les possibilités d’intervention sur le marché des changes pour soutenir le rouble. Moscou veut remettre en place une mesure qui avait fonctionné il y a un an et demi. Des discussions étaient en cours avec les exportateurs pour contraindre ces derniers à convertir 90% de leurs recettes tirées des exportations en roubles. Les transferts de comptes pourraient aussi être limités. L’accélération de la dépréciation de la monnaie russe ces dernières semaines semble être le signe que les contrôles de capitaux sont moins efficaces, et la menace d’un renforcement des contrôles pourrait accentuer davantage la baisse, d’autant que le relèvement des taux par la banque centrale ne devrait pas convaincre ceux qui veulent sortir l’argent du pays. A lire aussi: Le revirement monétaire est dans le camp des pays émergents

Xavier Diaz

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