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La Chine, nouvel eldorado des investisseurs en bourse ?
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 04/02/2021 à 13:23

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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Les épargnants français ont tendance à privilégier les investissements domestiques, principalement orientés sur les pays de la zone euro. La Chine, pourtant en passe de devenir la 1 ère puissance économique mondiale, est ainsi très rarement présente dans les portefeuilles, si ce n'est la portion congrue allouée via les fonds internationaux. Pourtant, l'empire du milieu ne manque pas d'atouts…

De meilleures performances que les autres principaux marchés en 2020

En dépit de son statut d'épicentre de la pandémie mondiale, la Chine a surperformé les autres marchés ces derniers mois. « Après avoir sous-performées durant la première phase de la crise de la COVID, les actions des marchés émergents ont rattrapé les actions internationales, telles que mesurées par l'indice MSCI All Country World. Toutefois, l'indice MSCI China (qui regroupe les entreprises chinoises cotées à Hong Kong) a enregistré des performances nettement supérieures aux autres marchés émergents, et les actions chinoises domestiques (onshore) ont enregistré des performances encore plus élevées » relate Alex Cousley, analyste chez Russell Investments. En effet, la Chine a bénéficié d'un rétablissement économique bien au-delà de l'énorme trou d'air provoqué par le Covid, mais aussi de la bonne gestion de la crise sanitaire par les autorités du pays.

L'économie chinoise a même retrouvé des niveaux de production proches de ceux d'avant la pandémie. « Il s'agit d'un véritable exploit, compte tenu de l'ampleur du ralentissement au premier trimestre et des prévisions du FMI » estime Alex Cousley. L'instance économique prévoit en revanche une reprise économique mondiale difficile, estimant que les autres grands pays ne reviendraient pas aux niveaux antérieurs à la pandémie avant 2022.

Le poids croissant de la Chine dans les indices mondiaux

A l'instar des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) sur le marché américain, la Chine dispose du BATX avec ses géants du web (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi). Si comme aux Etats-Unis, la technologie est un secteur important en Chine, la situation y est, à plus d'un titre, différente selon BNP Paribas AM. « Alors qu'aux Etats-Unis, le marché est dominé par un petit nombre d'acteurs, le secteur technologique en Chine est plus diversifié. Dans chaque sous-secteur, il n'y a pas un seul acteur dominant. Il existe par exemple plusieurs entreprises de premier plan dans le secteur du e-commerce » expliquent le gérant actions chinoises David Choa et le stratégiste

A ce titre, des valeurs technologiques moins connues chez nous affichent désormais des capitalisations ahurissantes. L'exemple de Meituan Dianping, introduite en bourse en 2018, est frappant. « Initialement spécialisée dans la vente en ligne groupée, dans la même veine que Groupon, la société s'est ensuite diversifiée dans la livraison et la réservation liée à la restauration. Elle capitalise aujourd'hui 165 milliards $ » note Kiran Nandra-Koehrer, spécialiste des actions émergentes chez Pictet AM.

« Certaines sociétés aujourd'hui incontournables étaient inconnues il y encore un an ou deux et cela va continuer à être le cas car la cote se développe. C'est très différent de ce qu'on l'on retrouve sur nos marchés domestiques, où chaque introduction est analysée en profondeur car rare » ajoute Stéphane Vonthron, Directeur Commercial Distribution chez JP Morgan AM.

Et cette croissance se reflète par le poids des actions chinoises dans les indices émergents. « La Chine représente désormais 43 % de l'indice MSCI Emerging Markets, dont un peu plus de 20 % est représenté par six sociétés (Alibaba, Tencent, Meituan, JD.com, China Construction Bank et Ping An Insurance) » souligne Alex Cousley de Russell Investments.

Par ailleurs, il faut noter l'émergence des actions A, qui ne peuvent être achetées que par les investisseurs domestiques chinois et les institutionnels étrangers qualifiés. Seules 20% d'entre elles entrent actuellement dans la composition du MSCI EM, soient 5% de cet indice. Ce poids sera porté à 20% du MSCI EM dans quelques années. « Le potentiel de ce marché, encore largement détenu par des investisseurs domestiques, est très élevé » souligne Kiran Nandra-Koehrer. L'experte de Pictet AM ne manque pas de rappeler au passage le scepticisme qui dominait dans les marchés occidentaux sur la viabilité du système chinois, menacé d'un effondrement pour cause de surendettement.

Ainsi, « l'élément technique, qu'est l'inclusion plus importante de la Chine continentale dans les grands indices mondiaux, rejoint le fondamental, à savoir l'ouverture des marchés de capitaux chinois aux investisseurs internationaux (en phase d'accélération depuis l'an dernier) et la financiarisation de l'économie chinoise (où l'épargne des ménages est encore très peu investie sur les marchés) » résume Stéphane Vonthron de JP Morgan AM.

Un marché de plus en plus accessible pour les Français

Jusqu'à présent, la Chine était peu représentée dans la plupart des portefeuilles internationaux. « Mais cette tendance commence à s'inverser et ce n'est que le début » parient David Choa et Daniel Morris de BNP Paribas AM.

Bien conscientes de ce mouvement, les sociétés de gestion souhaitent l'accompagner en France en rendant disponibles dans les contrats d'assurance-vie de plus en plus de fonds spécialisés sur ce marché. « Nous disposons d'un track-record significatif d'une quinzaine d'année mais nous proposons activement nos 3 fonds d'actions chinoises depuis quelques mois » indique Stéphane Vonthron, qui invite les clients de JP Morgan AM à considérer davantage ce marché.

Même DNCA Finance, filiale de Natixis IM historiquement spécialisée en actions européennes et avec un fort ADN value à l'origine, vient de lancer il y a quelques semaines son fonds d'actions chinoises. « De plus en plus de choses vont se passer en Asie et le rapport de forces entre les Etats-Unis et la Chine est en train de basculer côté chinois. Nous pensons donc qu'il est important d'avoir une expertise sur cette zone géographique » justifie le Directeur Général Eric Franc. Preuve de cet engagement fort : l'ouverture prochaine DNCA d'un bureau DNCA à Shanghai.

Au bout d'un mois, le démarrage des fonds d'actions chinoises comme ceux de Russell Investments et BNP Paribas AM est déjà spectaculaire avec des performances supérieures à +13% début février. Reste à espérer qu'avec ces récents résultats il ne soit pas déjà trop tard pour s'y positionner. « La Chine se paye environ le prix de l'Europe, sauf que le niveau de croissance y est bien supérieur. Notre réflexion est justement d'aller chercher des thèmes de croissance moins valorisés par le marché. Et la Chine en fait partie. Même si la performance des 2 dernières années est très bonne, il y a un tel retard à l'allumage que le levier semble important » considère cependant Stéphane Vonthron.

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