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La Banque Postale AM : "Nous restons prudents sur la dette française"
information fournie par AOF 17/12/2024 à 10:51

(AOF) - "La France a un nouveau Premier ministre. François Bayrou a reçu la lourde tâche de former un nouveau gouvernement. Sa première mission est de réussir à passer un budget pour 2025. Evidemment, les équilibres politiques n'ont pas changé et vu la fragmentation de l'Assemblée, réussir à construire une majorité ne sera pas simple", pronostique Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche chez La Banque Postale AM.

Surtout, le contexte est toujours celui de la nécessité d'ajustements budgétaires pour permettre à la France de réduire son déficit public afin de respecter ses engagements dans le cadre de la procédure de déficit excessif dans laquelle elle se trouve.

D'ores et déjà, l'agence de notation Moody's a annoncé qu'elle abaissait d'un cran la note de la France à AA3. Cette baisse met la note de Moody's à un niveau identique aux autres agences, S&P et Fitch. "La décision de Moody's s'appuie sur un diagnostic politique, soit la faible probabilité que la France puisse offrir une trajectoire crédible de baisse de son déficit public, au-delà de l'année à venir", souligne Sebastian Paris Horvitz.

Justement pour 2025, le gouvernement sortant a déjà soumis un projet de loi spéciale afin de permettre à l'Etat de continuer à percevoir l'impôt et émettre de la dette. Elle ne comporte pas de mesures fiscales, et reste donc dans le cadre de la loi de finances de 2024.

Néanmoins, la commission des finances de l'Assemblée l'a adoptée en y ajoutant des mesures incluant l'indexation à l'inflation du barème de l'impôt sur le revenu afin d'éviter qu'un nombre important de ménages ne deviennent imposables. Toutefois, il semble qu'il y ait des doutes sur la constitutionnalité d'une telle mesure. Il faut dire que cette loi spéciale n'a été que très rarement utilisée.

Le Sénat doit maintenant revoir le texte et le transmettre à l'Assemblée pour un vote.

"L'impasse budgétaire et l'abaissement de la note de la France par Moody's ne devraient pas avoir d'impact majeur sur la prime de risque que porte la France depuis la dissolution de l'Assemblée", précise, en outre, Sebastian Paris Horvitz.

En effet, d'ores et déjà l'écart de taux de la France avec l'Allemagne pour un emprunt à 10 ans, qui se situe en dessous de 80 points de base, est très important au regard des notations d'autres pays de la périphérie de la Zone Euro. Néanmoins, on ne peut pas écarter des surréactions du marché en cas de poursuite de l'impasse budgétaire. "Pour notre part, nous restons prudents sur la dette française", conclut l'analyste.

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