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La Banque du Japon peut-elle relancer l’économie nippone ? (Cercle des analystes indépendants)
information fournie par Boursorama 29/01/2016 à 15:04

Le Japon est de nouveau menacé par un risque de déflation malgré la croissance du bilan de la BoJ sous l'effet des relances monétaires. Source : RF Research.

Le Japon est de nouveau menacé par un risque de déflation malgré la croissance du bilan de la BoJ sous l'effet des relances monétaires. Source : RF Research.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, la Banque du Japon (BoJ) a décidé d'abaisser son principal taux directeur en territoire négatif, à -0,10%. Ce taux était maintenu à +0,10% depuis 2008. Pour Véronique Riches-Flores, la mesure risque d'être insuffisante contre le risque déflationniste.

« Le but est atteint : l'instauration de taux négatifs par la BOJ au terme de son comité de politique monétaire a permis de faire repasser le yen au-dessus de 120 USD ce matin » affirme Véronique Riches-Flores, membre du Cercle des analystes indépendants.

Avec une monnaie moins « forte », le Japon pourrait en effet légèrement regagner en compétitivité sur le plan international, tout en retrouvant davantage d'inflation. Un objectif poursuivi pour la banque centrale du Japon depuis 2013, alors que le yen, à 80 JPY pour 1 USD en 2012, était considéré comme un frein majeur à la dynamique économique nippone.

Le passage du taux directeur de la BoJ en territoire négatif peut-il avoir un effet positif durable sur l'économie japonaise ? Probablement pas. « En l'absence d'un accroissement de son programme d'achat de titres, la politique monétaire de la BOJ risque fort de n'avoir qu'un impact limité sur ce qui constitue, à l'évidence, son premier objectif, le taux de change du yen, notamment si la BCE revient à la charge comme M. Draghi nous l'a laissé entendre », évoque Véronique Riches-Flores.

La BCE poursuit en effet elle aussi une politique d'assouplissement monétaire à travers son plan de « quantitative easing », qui a participé l'an dernier à une baisse de l'euro face au dollar, et pourrait encore y participer à l'avenir. Or, la baisse de l'euro fait concurrence à la baisse du yen.

Suffisant pour contrer les risques de déflation ?

L'intérêt, pour la Banque du Japon, n'est pas seulement de jouer sur le taux de change du yen face aux autres monnaies. « Plus fondamentalement, cette décision confirme la recherche d'autres moyens pour contrer les pressions déflationnistes », sans passer par « l'accroissement "pur et simple" du bilan de BOJ, dont le montant est en passe de franchir la barre de 80% du PIB du pays », soulève Véronique Riches-Flores.

Le risque de déflation menace en effet de nouveau le dynamisme de l'économie japonaise, et ce risque n'est pas simple à contrer. « La partie n'est pas gagnée à en juger par les statistiques calamiteuses publiées cette nuit : contraction de 1,4 % de la production industrielle au mois de décembre, écrasement des dépenses de consommation de 4,4 % sur douze mois en décembre, baisse de l'inflation annuelle de 0,3% à 0,2% entre novembre et décembre quand, la région de Tokyo renouant avec un taux d'inflation négatif de -0,3% en janvier », soulève l'économiste.

Face à ces chiffres, la maigre modification du taux directeur de la banque centrale ne semble pas en mesure de créer à lui seul un véritable levier de relance pour le pays. En somme, « le passage en taux négatif (…) ressemble assurément plus à du bricolage d'une banque centrale dans l'impasse qu'à quoi que ce soit de convaincant », termine l'économiste.

X. Bargue (redaction@boursorama.fr)

4 commentaires

  • 29 janvier 18:28

    monjohn Pourquoi la croissance ne serait-elle qu'en faveur des riches ?


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