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L'UE organise sa riposte face aux droits de douane américains
information fournie par Reuters 03/04/2025 à 15:22

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen fait une déclaration sur les plans visant à renforcer l'industrie européenne de la défense et les capacités militaires de l'Union Européenne, à Bruxelles

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen fait une déclaration sur les plans visant à renforcer l'industrie européenne de la défense et les capacités militaires de l'Union Européenne, à Bruxelles

par Philip Blenkinsop et Benoit Van Overstraeten

Les Vingt-Sept ont entrepris jeudi de planifier leur riposte aux droits de douane imposés par Donald Trump, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen assurant que le bloc européen se tenait prêt à contre-attaquer.

Ursula von der Leyen a déclaré que l'Union européenne (UE) était en train de finaliser un premier un "paquet" de droits de douane de 26 milliards d'euros sur les biens américains pour la mi-avril, en réponse à ceux imposés par Washington sur l'acier et l'aluminium qui sont entrés en vigueur le 12 mars.

"Nous préparons actuellement de nouvelles contre-mesures pour protéger nos intérêts et nos commerces si les négociations échouent", a annoncé la présidente de la Commission européenne depuis l'Ouzbékistan.

Un deuxième jeu de riposte sera prêt autour de la fin avril, a précisé pour sa part Sophie Primas, la porte-parole du gouvernement français, ajoutant que le mécanisme et les produits considérés n'étaient pas encore "décidés".

Les Etats membres doivent voter mercredi 9 avril sur les contre-mesures adoptées sur l'acier et l'aluminium américain, selon un dirigeant de l'UE.

La Finlande a appelé à l'unité, affirmant que toute l'Europe devait se coaliser pour affronter l'écueil des droits de douane américains.

"Je recommande à tous mes partenaires européens de dialoguer avec l'administration américaine", a déclaré le président finlandais Alexander Stubb. "Le dialogue est essentiel", a-t-il ajouté.

Certains responsables européens poussent pour des décisions très ciblées, à même de toucher le président américain, comme le ministre autrichien de l'Economie Wolfgang Hattmannsdorfer.

"Nous devons viser les Etats républicains et les amis de Donald Trump, les entreprises de la tech", a déclaré le conservateur, lors d'une conférence de presse.

D'autres comme le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez ont opté pour une réponse immédiate.

Le gouvernement espagnol va mettre en oeuvre un plan de 14,1 milliards d'euros pour limiter l'impact des taxes douanières américaines, a-t-il annoncé.

Il a en outre dit avoir demandé à la Commission européenne d'instaurer un fond financé par les recettes sur les droits de douane imposés aux importations en provenance des Etats-Unis.

Le Premier ministre tchèque Petr Fiala a affirmé que l'Europe se tenait prête à négocier avec Washington mais qu'elle était aussi préparée à fournir une "réponse claire".

La nature de la réponse apportée aux droits de douane américains sera au menu des discussions de la réunion des ministres du Commerce des Vingt-Sept qui doit se tenir lundi à Luxembourg.

Le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic a écrit sur X qu'il s'entretiendrait avec ses homologues américains vendredi.

"Nous agirons calmement, de manière progressive et unie tout en calibrant notre réponse et en prévoyant suffisamment de temps pour les discussions", dit-il. "Mais nous ne resterons pas les bras croisés si nous ne parvenons pas à un accord", souligne-t-il.

Les États-Unis et l'Union européenne entretiennent les relations commerciales les plus importantes au monde, avec des échanges de biens et de services d'une valeur de 1.500 milliards d'euros (1.550 milliards de dollars) en 2023.

LA TECH AMÉRICAINE DANS LE VISEUR

Dans l'hypothèse d'une guerre commerciale, Bruxelles a moins de cibles que Washington, puisque les importations américaines de biens dans l'UE ont totalisé 347 milliards d'euros en 2024, contre 503 milliards d'euros d'exportations de l'UE vers les États-Unis, selon l'agence de statistiques de l'UE Eurostat.

L'UE pourrait également être réticente à viser les exportations américaines de pétrole et de gaz, qui représentent près d'un quart de ses importations américaines, et les exportations de produits pharmaceutiques qui en représente 10%.

Mais l'UE pourrait trouver son salut dans le secteur de la tech américaine et dispose de moyens pour freiner les activités des grandes entreprises américaines du secteur, dont nombre de dirigeants étaient aux premières loges lors de l'investiture de Donald Trump.

L'UE mène actuellement des enquêtes contre Apple, Alphabet, X et Meta en vertu du règlement sur les marchés numériques (DMA), qui impose des obligations concurrence, et de celui sur les services numériques (DSA), qui recouvre la modération des contenus.

Il est également probable qu'elle ajoute Amazon à sa liste.

Le règlement DMA prévoit des amendes pouvant aller jusqu'à 10% du chiffre d'affaires mondial ou 20% en cas de récidive. Pour le DSA, l'amende maximale est de 6% du chiffre d'affaires.

La Banque centrale européenne a estimé que des droits de douane de 25% sur les importations européennes abaisseraient de 0,3 point de croissance la croissance économique de la zone la première année. Des contre-mesures européennes porteraient ce chiffre à un demi-point de pourcentage.

(Version française Zhifan Liu, édité par Sophie Louet)

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3 commentaires

  • 03 avril 16:21

    En attendant elle se balade en Ouzbékistan aux frais de la princesse appelée contribuable européen et français pour promouvoir on ne sait quoi ni qui. Mais assurément au profit d’un lobbyiste bien placé.


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