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L'UE mandate la Commission pour acheter en commun de l'énergie
information fournie par Reuters 25/03/2022 à 23:59

(Actualisé tout du long)

par Philip Blenkinsop et Marine Strauss

BRUXELLES, 25 mars (Reuters) - Les dirigeants des Vingt-Sept réunis jeudi et vendredi à Bruxelles ont donné mandat à la Commission européenne pour faire de l'achat conjoint d'énergie afin d'atténuer la flambée des prix du gaz et du carburant, sur le modèle de l'achat en commun de vaccins pendant la pandémie de COVID-19.

Les chefs d'Etat et de gouvernement européens n'ont pas réussi en revanche à s'entendre, au terme de vives discussions, sur d'autres questions telles que le plafonnement des tarifs, le paiement de contrats en roubles à la Russie ou l'instauration d'un embargo sur les hydrocarbures russes. La Commission a été chargée de réfléchir à ces questions dans les semaines à venir.

"L'achat groupé, la capacité à définir ensemble des contrats longs est le meilleur instrument pour faire baisser le prix de notre gaz", a déclaré le président français Emmanuel Macron, dont le pays occupe la présidence semestrielle de l'UE jusqu'à fin juin, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

"Nous devons diversifier nos approvisionnements et trouver des mécanismes" pour jouer sur la capacité de l'UE à mieux négocier les contrats, "parce qu'on est gros", a expliqué Emmanuel Macron, en critiquant à demi-mots les pays membres tentés par des négociations bilatérales.

"Le mécanisme le plus fort qu'on peut avoir, c'est l'achat conjoint", a-t-il souligné, "parce qu'il nous permet de peser".

"C'est cela qui doit nous permettre de faire baisser dans la durée les prix, ajouté à des négociations avec des partenaires qui partagent nos valeurs", a poursuivi Emmanuel Macron, citant l'exemple de la Norvège.

"TRAITEMENT SPÉCIAL" POUR L'ESPAGNE ET LE PORTUGAL

De vifs débats ont opposé les Vingt-Sept sur l'opportunité de plafonner les prix de l'énergie ou de réformer le système de fixation des prix du gaz et de l'électricité, notamment les pays du sud de l'Europe à l'Allemagne et aux Pays-Bas.

Le président socialiste du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a momentanément quitté la salle de réunion.

Les discussions, prolongées jusqu'en début de soirée, ont fini par aboutir à un compromis mais laissé un certain nombre de questions sans réponse.

L'Espagne, confrontée depuis douze jours à des blocages de transporteurs routiers, et le Portugal ont finalement obtenu l'autorisation temporaire de réduire le prix du gaz utilisé pour produire de l'électricité, un "traitement spécial" rendu possible, selon la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, par le fait que la péninsule ibérique est faiblement interconnectée au reste du continent.

Réagissant aux propos du président russe Vladimir Poutine demandant que les pays "inamicaux" payent en roubles les livraisons de gaz russe, Emmanuel Macron a par ailleurs estimé qu'il s'agissait d'une "formidable occasion de remettre tous les contrats européens sur la table", tout en ajoutant que les "textes signés sont clairs : c'est interdit".

"Ce n'est pas possible de faire ce qui est demandé, ce n'est pas contractuel", a-t-il souligné.

Cette demande du Kremlin représente un dilemme pour les pays très dépendants du gaz russe car en l'acceptant, ils concourraient à l'appréciation du rouble et des finances russes mais en la rejetant, ils assécheraient leurs approvisionnements.

Concernant l'embargo sur le pétrole et gaz russe, trois pays se sont particulièrement montrés réticents, l'Allemagne, l'Autriche et la Hongrie.

(Reportage John Irish, Bertrand Boucey, rédigé par Jean-Stéphane Brosse)

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