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L’inflation pointe-t-elle le bout de son nez ?
information fournie par GreenSome Finance 02/03/2021 à 09:05

Arnaud  Riverain
Arnaud  Riverain

Arnaud Riverain

GreenSome Finance

Associé Fondateur

http://www.greensome-finance.fr/

C'est un mot qui avait presque disparu du vocabulaire des marchés, l'inflation. Et voilà que la dernière semaine de février on a vu les taux longs se tendre du fait du risque d'observer un retour de cette « belle endormie ». Il n'en fallait pas plus pour faire légèrement trembler les acteurs financiers car qui dit retour de l'inflation dit réduction progressive de la planche à billets de la part des banques centrales. Comme nous l'avons déjà dit, le marché est drogué aux liquidités qui font office de respirateur artificiel. Si on lui enlève d'un coup, il risque d'être sonné un certain temps. Pourtant dans un sens l'inflation est une bonne chose, si elle est maîtrisée, car son retour traduit un retour à la création de richesse par la production donc par du concret. En revanche c'est une moins bonne nouvelle pour les États qui se financent depuis trop longtemps à taux négatifs ce qui est juste une aberration.

Si l'on revient au comportement des marchés en février, on a pu constater la poursuite d'un vent d'optimisme avec un rattrapage marqué des larges qui étaient à la traine en janvier et notamment des cycliques et des bancaires. L'accélération des campagnes de vaccination a certainement contribué à cette bonne humeur car on voit enfin la lumière au bout du tunnel. De plus, au regard des liquidités accumulées, on se dit naturellement qu'elles finiront par revenir dans le circuit économique ce qui aura un effet de booster. Par ailleurs, les résultats des entreprises vont fortement progresser rien que du fait d'un effet de base particulièrement favorable.

Bref tout semble être là pour redonner le sourire à moins que cette satanée inflation vienne gâcher en partie la fête.

Performances des indices

Performances des indices (Source : Nyse Euronext, à la clôture le 26/02)

Performances des indices (Source : Nyse Euronext, à la clôture le 26/02)

Consensus

On prend les mêmes et on recommence avec des prévisions stratosphériques en termes d'évolution des résultats surtout pour les Small. Désormais le marché s'attend à ce que les résultats 2021 soient supérieurs à ceux de 2019 pour l'ensemble des indices : CAC 40 +2,6%, CAC Mid & Small +9,1% et CAC Small +27,8%.
Certes les résultats vont fortement progresser par rapport à 2020 mais de là à dépasser ceux de 2019 cela, en ce qui nous concerne, semble pour le moment difficile à valider à l'heure actuelle, trop habitués avons-nous été à voir le consensus se dégonfler plus l'année avance. Après, il est vrai que pour des secteurs tels que la consommation sur Internet, cette crise leur a fait gagner beaucoup de temps.

Estimations de variation des BPA

Estimations de variation des BPA. (source : InFront au 26/02) / * Révision des BPA par les analystes sur 12 mois

Estimations de variation des BPA. (source : InFront au 26/02) / * Révision des BPA par les analystes sur 12 mois

Valorisation

Rien de nouveaux de ce point de vue. Tant que l'argent sera gratuit les actions seront chères mais au regard de l'écart de rendement entre supports sans risque et supports « risqués » finalement le prix affiché n'est pas si déraisonnable que cela.

Valorisation des indices

Valorisation des indices. (Source : InFront au 26/02) / valeurs médianes

Valorisation des indices. (Source : InFront au 26/02) / valeurs médianes

Conclusion

Avec le taux de vaccination, le taux d'inflation sera, à n'en pas douter, le nouvel indicateur scruté de près par les investisseurs. Ce dernier risque même de les stresser beaucoup plus car si l'inflation devait vraiment revenir, alors ils vont devoir faire une cure de désintoxication aux liquidités alors même qu'ils pensaient que ce terme barbare faisait partie de la préhistoire.
Heureusement, l'effet de base économique est tellement favorable que cela pourrait gommer en partie ce nouvel élément de stress. Après va se poser un problème de toute autre ampleur si en effet nos économies modernes et surtout l'économie européenne devait à nouveau connaitre une inflation durable mais maîtrisée.

Ce problème c'est le financement des États et notamment des pays dits d'Europe du Sud avec bien sûr la France. En effet, tant qu'ils pouvaient emprunter à taux négatif, tout était possible. En gros c'était open bar. Mais là ça peut tout changer car ça va coûter à nouveau de l'argent d'emprunter et il va donc falloir se remettre à payer les intérêts de la dette. C'est tout le logiciel qu'il faudra alors revoir avec les conséquences en termes de politique budgétaire que l'on peut imaginer.
Nous n'en sommes pas encore là mais les premiers signaux arrivent et l'alerte de cette fin de mois ne doit pas être prise à la légère. Il faudra scruter l'attitude des banques centrales car elles savent qu'elles sont assises sur une bombe à retardement.
C'est donc un nouvel élément de stress qui se fait jour, à tout à chacun de le prendre en considération sans pour autant céder à la panique.

D'ici-là nous sommes impatients de voir ce que va donner le T1 pour les entreprises sachant que l'effet de base ne leur sera véritablement favorable qu'à compter du T2. Ce même T2 sera d'ailleurs certainement le plus dynamique de l'année. Finalement, la vraie tendance ne se verra qu'à compter du T3. Bref on a le temps mais à n'en pas douter nous allons traverser cette année des périodes d'euphorie macro & micro mais aussi de questionnement concernant les politiques budgétaires.

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