Le Palais Brongniart, ancienne Bourse de Paris
par Diana Mandia
Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse jeudi à l'ouverture avant la publication des données sur l'activité économique en Europe et aux Etats-Unis et alors que les marchés sont confrontés à une vente massive d'obligations américaines sur fond d'inquiétudes quant à la santé budgétaire de la première puissance mondiale.
D'après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien pourrait perdre 0,67% à l'ouverture.
Les contrats à terme signalent une baisse de 0,69% pour le Dax à Francfort et de 0,52% pour le FTSE à Londres. Le Stoxx 600 est quant à lui attendu sur un recul de 0,61%.
La prudence est de mise en Europe avant la publication des chiffres préliminaires de l'indice des directeurs d'achat (PMI) pour le mois de mai, qui constitueront une preuve supplémentaire de la façon dont l'activité a réagi à l'environnement commercial tendu et aux incertitudes concernant les droits de douane américains.
Les craintes d'une impasse budgétaire aux États-Unis n'invitent pas non plus au risque : les rendements des bons du Trésor américain à long terme ont continué à progresser mercredi dans un contexte de vente massive de dette américaine, les investisseurs s'inquiétant du projet de loi de baisse des impôts et de réductions budgétaires de la Maison blanche.
Le projet de loi, qui selon les analystes pourrait accroître la dette publique du pays de 3.000 à 5.000 milliards de dollars, a franchi mercredi soir un obstacle procédural important à la Chambre des représentants en vue d'un vote qui pourrait avoir lieu dans les heures qui viennent.
Les craintes sur la dette renforcent la réticence des investisseurs à acheter des actifs américains, un tendance soulignée mercredi par la faible demande lors de la vente de 16 milliards de dollars d'obligations à 20 ans, ce qui a renforcé la hausse des rendements. L'inclination "Sell America" pèse également sur le billet vert.
"Malgré la baisse des actions, le dollar américain n'a pas fait l'objet d'une demande traditionnelle de valeur refuge, l'or, l'euro et le yen en bénéficiant", note James Kniveton, analyste chez Convera.
En Europe, outre les enquêtes sur l'activité économique dans la zone euro et au Royaume-Uni, les investisseurs suivront de près les déclarations des responsables politiques de la Banque centrale européenne (BCE), notamment Philip Lane et Luis de Guindos, ainsi que la réunion des ministres des Finances du Groupe des Sept (G7) au Canada.
LES VALEURS A SUIVRE :
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en nette baisse mercredi sur fond d'inquiétude que la dette publique des Etats-Unis gonflera si le Congrès approuve le vaste plan de réforme fiscale voulu par le président américain Donald Trump.
L'indice Dow Jones a cédé 1,91%, le S&P-500 .SPX, plus large, a perdu 1,61% et le Nasdaq Composite a reculé de 1,41%.
EN ASIE
Au Japon, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo recule jeudi de 0,96%, dans le sillage de Wall Street la veille.
En Chine, les Bourses évoluent sur de faibles variations, les gains du secteur bancaire et des sociétés minières ayant compensé les inquiétudes concernant la santé budgétaire des Etats-Unis.
En Chine, l'indice composite de la Bourse de Shanghai recule de 0,12% et le CSI 300 des grandes capitalisations abandonne 0,01%
Les craintes suscitées par les États-Unis pèsent davantage sur la Bourse de Hong Kong, qui perd 0,83%.
TAUX
Les rendements du Trésor sont stables jeudi après avoir fortement augmenté mercredi en raison d'une faible demande pour la vente de 16 milliards de dollars d'obligations à 20 ans, ce qui a renforcé l'idée que les investisseurs se détournent des actifs américains.
Le rendement des Treasuries à dix ans recule de 0,4 point de base à 4,5926%. Le deux ans perd 0,2 pb à 4,0155%.
CHANGES
Malmené mercredi par les turbulences de la situation budgétaire américaine, le dollar se stabilise jeudi, en légère baisse (-0,01%) face à un panier de devises de référence, tandis que l'euro grappille 0,01% à 1,1330 dollar.
Le bitcoin a pour sa part atteint jeudi un nouveau record historique à 109.760,08 dollars, les investisseurs cherchant des alternatives au billet vert.
PÉTROLE
Les prix du pétrole sont plutôt stables, les investisseurs se concentrant sur la reprise des négociations sur le nucléaire entre l'Iran et les États-Unis, bien que l'augmentation inattendue des réserves de pétrole et de carburant aux États-Unis ait suscité des inquiétudes quant à la demande.
Le Brent avance de 0,09% à 64,97 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,18% à 61,68 dollars.
(Rédigé par Diana Mandia, édité par Augustin Turpin)
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