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L'euro remonte face au dollar et retrouve son niveau d'avant l'annonce du ''QE'' de la BCE
information fournie par Boursorama 03/05/2016 à 15:12

Depuis plusieurs semaines, le dollar faiblit face aux autres monnaies mondiales, au point de faire remonter la parité euro-dollar à 1.16 USD pour 1 EUR.

Depuis plusieurs semaines, le dollar faiblit face aux autres monnaies mondiales, au point de faire remonter la parité euro-dollar à 1.16 USD pour 1 EUR.

L'affaiblissement du dollar sur le marché des changes provoque un renforcement de l'euro, revenu à son niveau d'il y a plus d'un an. Le mouvement est particulièrement marqué depuis une semaine et pénalise les marchés actions européens face aux marchés américains.

Mardi 3 mai, la parité euro-dollar est momentanément revenue à 1.16 USD pour 1 EUR , l'euro poursuivant son net mouvement haussier face au dollar entamé depuis plusieurs séances.

La parité euro-dollar a ainsi retrouvé son niveau de la mi-janvier 2015, juste avant l'annonce du plan de relance monétaire de la BCE, le fameux « quantitative easing » (QE), qui avait fait chuter l'euro face au dollar jusqu'à 1.05 USD pour 1 EUR.

L'euro se rafermit face au dollar depuis le 3 décembre 2015, revenant désormais à son niveau de janvier 2015. Graphique : Boursorama.

L'euro se rafermit face au dollar depuis le 3 décembre 2015, revenant désormais à son niveau de janvier 2015. Graphique : Boursorama.

Le mouvement d'aujourd'hui est davantage provoqué par une dépréciation du dollar face à toutes les autres monnaies mondiales, qu'à un véritable renforcement de l'euro. Ainsi le dollar s'affaiblissait également face au yen japonais ou à la livre sterling, tandis que la parité euro-yen restait quant à elle plutôt stable face à la veille.

Face au yen japonais, l'euro restait plutôt stable mardi 3 mai, conservant sa tendance baissière sur deux ans. Graphique : Boursorama.

Face au yen japonais, l'euro restait plutôt stable mardi 3 mai, conservant sa tendance baissière sur deux ans. Graphique : Boursorama.

« Le dollar devrait continuer à se replier ces prochains mois »

L'affaiblissement du dollar face aux autres monnaies mondiales est particulièrement notable depuis le début du mois de mars, et s'explique toujours pour les mêmes raisons. Les investisseurs ont le sentiment que la Banque centrale américaine (Fed) gardera une politique monétaire accommodante jusqu'en fin d'année, sans chercher à remonter rapidement ses taux d'intérêt.

Le sentiment des investisseurs évolue sur cette question au gré des publications d'indicateurs américains : plus ceux-ci sont « mauvais » (ventes de biens durables  ou indicateurs d'activité PMI inférieurs aux attentes), moins il semble probable que la Fed remonte ses taux, et plus le dollar s'affaiblit. À l'inverse, lorsque les indicateurs sont « bons » (faibles inscriptions au chômage, hausse des revenus des ménages), plus les craintes d'une remontée des taux américains ressurgissent, et plus le dollar se renforce.

Ainsi, « Sans signaux tangibles de rebond de la croissance américaine au second trimestre, le dollar devrait continuer à se replier ces prochains mois » affirment Christian Parisot et Jean-Louis Mourier, économistes d'Aurel BGC, dans une note de marché publiée mardi 3 mai.

La BCE ne devrait pas réagir au raffermissement de l'euro, ayant déjà beaucoup donné

L'affaiblissement du dollar face à l'euro (mais aussi face au yen) est d'autant plus fort depuis deux mois que « La BoJ ou la BCE semblent avoir atteint leurs limites et manquer désormais d'outils d'intervention » ajoute Aurel BGC.

Pourtant, le raffermissement de l'euro face au dollar va clairement à l'encontre de ce que souhaiterait la BCE, qui avait intentionnellement lancé son plan de relance début 2015 (rachat massif et régulier d'obligations souveraines sur les marchés) pour faire baisser l'euro face aux autres devises. L'affaiblissement de la monnaie européenne devait renforcer la compétitivité des produits européens à l'international, et donc favoriser les entreprises exportatrices européennes, en plus de faire revenir davantage d'inflation pour éviter le piège de la déflation.

En Bourse, l'avantage compétitif conféré aux entreprises européennes grâce à l'euro faible avait poussé les marchés actions européens à surperformer par rapport aux marchés américains en 2015.

Avec le renforcement de l'euro face au dollar depuis décembre dernier, c'est désormais l'effet inverse qui s'observe : les indices européens (Eurostoxx 50, Dax 30, CAC40) restent en baisse depuis le 1 er janvier, tandis que les marchés américains s'affichent en hausse (Dow Jones, S&P 500). Au point qu'Aurel BGC soulève le fait que « La valorisation actuelle de la bourse américaine est clairement élevée, alors que les révisions des prévisions de résultats des entreprises à 12 mois restent orientées à la baisse ».

Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)

Retrouvez tous les articles de la rédaction de Boursorama dans la rubrique dédiée .

5 commentaires

  • 04 mai 09:23

    On verra bien, car le mouvement haussier du dollar de l'an passé contre euro trouve sa source dans les interrogations sur certains dossiers, comme la Grèce et la problématique aujourd'hui du Brexit.. alors en ce qui me concerne, je crois au contraire que le seuil de 1 sud/eur pourrait bien être enfoncé cette année...


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