(Actualisé avec autres citations, précisions)
ADDIS-ABEBA/NAIROBI, 26 novembre (Reuters) - L'armée éthiopienne va lancer la "phase finale" de son offensive dans le Tigré, a déclaré jeudi le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, quelques heures après l'expiration de son ultimatum aux forces de cette région dissidente du nord du pays.
Le chef du gouvernement a sommé dimanche les forces du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui gouverne cette région, de déposer les armes avant mercredi soir, faute de quoi l'armée donnerait l'assaut à Mekele, son chef-lieu. Les autorités éthiopiennes ont affirmé lundi que cette ville de 500.000 habitants était totalement encerclée.
Les organisations humanitaires et de défense des droits de l'homme craignent que de nombreux civils se trouvent pris au piège des combats, qui auraient déjà fait des milliers de morts depuis le début de l'offensive des forces gouvernementales éthiopiennes le 4 novembre.
"La période de 72 heures accordée à la clique criminelle du TPLF pour se rendre pacifiquement est désormais terminée et notre campagne de rétablissement de l'ordre est entrée dans sa phase finale", a écrit Abiy Ahmed sur Twitter.
Le chef du gouvernement a promis que les civils seraient épargnés et a affirmé que des milliers de combattants s'étaient déjà rendus, ce que dément le TPLF.
Reuters n'a pas été en mesure de joindre les forces du TPLF pour obtenir de commentaires de leur part.
Il est impossible de vérifier les affirmations des deux camps, les liaisons téléphoniques et internet avec le Tigré étant coupées et l'accès à la région strictement contrôlé.
Abiy Ahmed, lauréat du prix Nobel de la paix en 2019 pour avoir mis fin au conflit avec l'Erythrée, a invité les habitants de Mekele à "désarmer, rester chez eux et rester à l'écart des cibles militaires".
Selon une source diplomatique, le TPLF "a mobilisé beaucoup de personnes à Mekele. Ils creusent des tranchées et tout le monde a un AK-47".
Selon les experts, les forces du Tigré disposent d'importants stocks militaires et peuvent compter sur 250.000 hommes.
Des médiateurs de l'Union africaine (UA) arrivés en Ethiopie devraient rencontrer Abiy Ahmed vendredi, a-t-on appris de deux sources diplomatiques.
Près de 43.000 Ethiopiens ont déjà fui au Soudan même si le flot de réfugiés s'est réduit ces derniers jours, montrent les données du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Abiy Ahmed a lancé le 4 novembre cette offensive pour reprendre le contrôle du Tigré, dont il accuse les forces d'avoir attaqué une base gouvernementale. Le TPLF, qui a contrôlé l'Ethiopie jusqu'à l'arrivée au pouvoir de l'actuel Premier ministre en 2018, affirme pour sa part que les Tigréens, qui représentent environ 6% de la population éthiopienne, ont été marginalisés par le pouvoir en place.
(Rédaction d'Addis-Abeba, Omar Mohammed, David Lewis et Aidan Lewis version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)
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