L’État va annuler une partie de la dette du verrier Arc et lui octroyer un nouveau prêt de 30 millions d'euros, a-t-on appris mercredi auprès de la direction du groupe et du ministère de l'Industrie.

( AFP / DENIS CHARLET )
Le ministre chargé de l'Industrie Marc Ferracci visitait mercredi l'usine française du géant du verre, installée à Arques, près de Saint-Omer (Pas-de-Calais), le jour même où une procédure de sauvegarde financière accélérée de l'entreprise a été ouverte devant le tribunal de commerce de Lille.
Selon Arc, cette usine constitue le plus grand site de production verrière dans le monde pour les arts de la table. Le groupe emploie environ 4.000 personnes en France et 7.000 au total.
La procédure devant le tribunal de commerce doit valider un accord déjà trouvé pour faire entrer deux nouveaux investisseurs au capital, qui apporteront chacun 15 millions d'euros, a détaillé auprès de l'AFP le directeur général d'Arc France Nicholas Hodler.
L'actionnaire majoritaire actuel, l'Américain Dick Cashin, apportera pour sa part 12 millions d'euros supplémentaires, a ajouté M. Hodler.
Selon l'entourage du ministre, l’État a joué un rôle central dans la finalisation de cet accord, qui doit garantir la pérennité de l'entreprise, et fait "un effort massif" en abandonnant sa dette publique à hauteur de 20% et en accordant un nouveau prêt de 30 millions d'euros.
En difficulté depuis plusieurs années sur fond, notamment, de flambée de coût de l'énergie et d'inflation érodant les achats de vaisselle, Arc a déjà bénéficié de plusieurs prêts de l’État ainsi que du dispositif d'activité partielle de longue durée. Entre 2020 et 2023, l’État lui a prêté 138,5 millions d'euros.
Les deux nouveaux investisseurs sont Pascal Cagni, ancien d'Apple et président du conseil d'administration de Business France, agence publique chargée de promouvoir la France auprès des investisseurs étrangers, et Patrick Molis, dirigeant de la Compagnie nationale de navigation, a confirmé mercredi M. Hodler.
"Le retournement entamé il y a quelques années commence vraiment à porter ses fruits", a estimé le directeur général, expliquant qu'Arc avait réduit ses volumes pour se concentrer sur des produits à plus forte valeur ajoutée.
"Pour la première fois depuis 2015, on a des actionnaires tiers qui croient à ce plan et qui souhaitent investir dans la boîte" s'est-il félicité.
Aucun licenciement n'est prévu et Arc espère pouvoir se passer du recours au chômage technique au second semestre 2025, a-t-il encore ajouté.
Le groupe, qui dispose également d'usines aux États-Unis, en Chine et aux Émirats arabes unis, a réalisé un chiffre d'affaires de 736 millions d'euros en 2023.
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