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L'émissaire du Medef en Iran pessimiste pour les sociétés européennes
information fournie par Reuters 18/05/2018 à 16:46

    * Il craint "un retrait massif des entreprises européennes" 
    * La bonne volonté européenne ne suffira pas, juge-t-il
    * Le départ de Total aurait un effet d'entraînement

    par John Irish
    PARIS, 18 mai (Reuters) - Le représentant des intérêts
commerciaux français à Téhéran redoute un exode massif des
entreprises européennes après le retrait des Etats-Unis de
l'accord sur le nucléaire et craint que les efforts européens
pour l'empêcher se révèlent vains.
    L'Union européenne s'est dite vendredi déterminée à sauver
l'accord de Vienne de juillet 2015, qui encadre les activités
nucléaires de l'Iran en échange d'une levée progressive des
sanctions économiques frappant Téhéran.
    "Ce qu'on peut malheureusement craindre, c'est un retrait
massif des entreprises européennes", estime pour sa part
Matthieu Etourneau, directeur général du Centre français des
affaires de Téhéran, lors d'une conférence de l'Institut
français des relations internationales. 
    Le groupe pétrolier français Total  TOTF.PA  a confirmé
mercredi qu'il ne pourrait poursuivre son projet de
développement du plus grand gisement de gaz naturel au monde, en
Iran, qu'à la condition d'obtenir une dérogation le protégeant
contre toute sanction "secondaire" des Etats-Unis.  
    Si l'arrivée de grandes entreprises comme Total a eu un
effet d'entraînement dans la région pour toute une série de
sociétés sous-traitantes, leur départ aura un effet exactement
inverse, estime-t-il.
    "Ce qui se dessine, c'est que les entreprises impliquées
vont faire plusieurs demandes d'exemptions ou de 'waivers' mais
la ligne américaine est extrêmement intransigeante sur la
question, il est donc peu probable que ces exemptions soient
accordées", anticipe-t-il.
    
    CHANGEMENT DE RÉGIME
    Entre autres mesures à l'étude, la Commission européenne a
enclenché vendredi les procédures d'une "loi de blocage" datant
de 1996, encore jamais employée, qu'elle chercher à actualiser
pour protéger ses entreprises des sanctions que les Etats-Unis
s'apprêtent à réinstaurer à l'issue d'un délai de 90 à 180 jours
suivant la décision de Donald Trump.  
    Les sanctions américaines visent notamment le secteur
pétrolier, prépondérant dans l'économie iranienne, et les
transactions passées avec la Banque centrale iranienne.
    Tout en saluant l'initiative européenne, Matthieu Etourneau
est sceptique quant à sa capacité à bloquer à temps les
sanctions, à l'heure où les entreprises sont contraintes de
prendre des décisions rapides avant l'expiration des délais.
    "On a le sentiment que la position américaine c'est le
changement de régime", dit-il "qu'est qu'on peut faire dans ce
cadre-là ?". 
    Certaines petites banques françaises comptant des clients
faisant affaire en Iran ont déjà prévenu qu'il était peu
probable que leurs services dans le pays se poursuivent au-delà
du 6 août, note-t-il, et les sanctions liées aux transactions
avec la Banque centrale vont encore compliquer les choses.
    "En absence d'accompagnement bancaire, l'ensemble des
secteurs économiques seront impactés, y compris ceux qui sont
encore soumis à des exemptions comme la santé et
l'agroalimentaire", prédit-il. Un rééquilibrage passant par un
renforcement des liens économiques entre l'Iran et les pays
asiatiques est à prévoir, ajoute-t-il. 
    "A court terme, le plus facile à mettre en place serait une
prise en charge par les États européens des sanctions
américaines qui serait imposées à certaines entreprises",
estime-t-il.

 (Julie Carriat pour le service français, édité par Yves
Clarisse)
 

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