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L'économie US à suivre en 2024, l'obligataire à privilégier, selon Natixis WM
information fournie par Reuters 15/01/2024 à 12:18

L'évolution de la croissance américaine sera le principal facteur à surveiller en 2024, selon Benoît Peloille, responsable des investissements chez Natixis Wealth Management (Natixis WM), qui a également mis l'accent sur l'attractivité retrouvée de l'obligataire.

Alors que la Réserve fédérale a porté ses taux directeurs à un niveau record l'an dernier, l'incertitude demeure sur la trajectoire de l'économie américaine.

Les taux réels sont de fait sur le point de dépasser la croissance aux Etats-Unis, ce qui déclencherait un freinage prolongé déjà suggéré par les indicateurs avancés, comme les enquêtes d'opinion auprès des entreprises. L'effort budgétaire américain, qui a soutenu l'économie depuis la sortie de la pandémie, pourrait par ailleurs être remis en cause, relève Benoît Peloille.

Plusieurs facteurs rendent néanmoins plausible une baisse de l'inflation sans retournement de l'activité. Les entreprises sont faiblement endettées, et le sont à de faibles taux d'intérêts, tandis que les volumes de trésorerie, de nouveau rémunérateurs, demeurent importants.

De même, 85% du volume de dette détenue par les ménages est à taux fixe, et est inférieur à sa moyenne de long terme, ce qui limite la transmission de la politique monétaire aux consommateurs tout en éloignant le risque d'une crise financière comparable à celle de 2008, explique Benoît Peloille.

L'effet richesse, lié à la hausse des marchés actions et à la force du marché du travail, soutient également le sentiment et favorise la consommation, moteur de l'économie américaine.

Une reprise de l'inflation déclenchée par des facteurs géopolitiques pourrait faire dérailler ce scénario, mais les pressions sur le pétrole et les chaînes logistiques demeurent actuellement limitées.

MARCHES DIVISES

Les marchés sont également divisés sur les perspectives économiques américaines: les actifs risqués parient sur un atterrissage en douceur, tandis que les actifs obligataires se positionnent pour un ralentissement plus marqué de la croissance.

Natixis WM est légèrement sous-pondéré en actions, dont la prime de risque a retrouvé sa moyenne de long terme - sous 2%, après 15 années durant lesquels la prime évoluait entre 4% et 7%.

Les valorisations demeurent par ailleurs élevées: le consensus des analystes table sur une croissance des bénéfices par action de 11% pour les valeurs du S&P 500 en 2024, contre 7% pour les groupes du Stoxx 600, des projections qui "ne reflètent pas un scénario de récession, ni même de ralentissement significatif de la croissance", prévient Benoît Peloille.

Le ralentissement de l'inflation limitera les capacités de fixation des prix et pèsera sur les marges, et Natixis WM favorise donc les entreprises américaines capables de soutenir plus facilement leurs profits, notamment grâce à un marché du travail plus flexible.

Les marchés obligataires offrent à l'inverse des rendements intéressants, tout en intégrant le scénario d'une récession aux Etats-Unis. Les souverains américains sont préférés par Natixis WM, car ils pourraient profiter à la fois d'un ralentissement économique et d'un potentiel de baisse de taux plus important.

Côté crédit, l'incertitude économique pousse à préférer les titres de bonne qualité ("investment grade"), en particulier en zone euro où les écarts de rendement ("spread"), supérieurs à 200 pb, intègrent le risque d'une récession. Le rendement de ces titres, d'environ 3,8%, est d'ailleurs supérieur depuis mi-2022 à celui du dividende des titres de l'Eurostoxx (environ 3,4%).

Natixis WM prolonge enfin son exposition aux actifs privés, l'horizon de placement long de la classe d'actif aidant à lisser les inquiétudes de court terme. Le gérant demeure néanmoins défensif sur l'immobilier, la correction étant appelée à se poursuivre au moins jusqu'aux premières baisses de taux.

(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)

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