
Cent milliards d'euros: c'est le chiffre d'affaires que pourrait atteindre en 2030 la filière du sport français si son "potentiel énorme" est mieux structuré et fédéré, estime la banque publique d'investissement Bpifrance ( AFP / ERIC PIERMONT )
Cent milliards d'euros: c'est le chiffre d'affaires que pourrait atteindre en 2030 la filière du sport français si son "potentiel énorme" est mieux structuré et fédéré, estime la banque publique d'investissement Bpifrance qui organise jeudi à Paris une journée présentée comme "le plus grand rassemblement du sport business".
Clubs sportifs, entrepreneurs, investisseurs, athlètes, experts, équipementiers: quelque 4.000 participants sont attendus à l'Adidas Arena pour la deuxième édition de "Sport Définition".
Au menu, des espaces de discussion, des ateliers thématiques et des témoignages d'acteurs du secteur pour favoriser les connexions et organiser un "match gagnant"
"Pour les acteurs économiques, le sport est un terrain de jeu incroyable. Il faut vraiment travailler ensemble, créer des synergies entre le monde de l'entreprise et le monde du sport. Et l'organisation d'événements internationaux est un levier majeur sur lesquels on doit exceller", a déclaré à l'AFP Marie Barsacq, la ministre des Sports, qui a ouvert l'événement.
L'économie du sport "est très diluée, il y en a de partout, on ne se voit jamais, chacun est dans son couloir de nage" alors que c'est un secteur "qui plonge très profond dans l'imaginaire national", a renchéri le directeur général de Bpifrance, Nicolas Dufourcq.
L'écosystème du sport français a un "potentiel énorme, c'est juste qu'il n'a jamais été structuré en tant que marché, alors que c'est une vraie économie en soi", résume Julien Noronha, directeur exécutif de la banque publique Bpifrance, en charge de la communication.
Près de 130.000 entreprises constituent la filière, en grande majorité des micro-entreprises et des auto-entrepreneurs, pour un total de 450.000 salariés, "soit davantage que l'aéronautique et les télécoms", selon une étude publiée en 2024 par Bpifrance, HEC et le cabinet EY.
En 2023, elle avait généré quelque 75 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont la moitié réalisés grâce à la fabrication et la distribution d'équipements et d'articles de sport.
Ce marché du sport français pourrait même atteindre "les 100 milliards d'euros de chiffre d'affaires dans les cinq ans" s'il améliore sa compétitivité et arrive à attirer plus d'investisseurs, estime Bpifrance, partenaire d'une trentaine de clubs sportifs, dont le Paris FC ou encore le Stade Français.
- "Répondre ensemble aux appels d'offres" -
"On cherche à accompagner la création d'une vraie filière sport business, à aider à sa structuration", ce qui peut par exemple se traduire concrètement par "la création d'équipes qui vont aller ensemble répondre aux appels d'offres des grandes compétitions mondiales, et non plus les chasser individuellement, par exemple pour les JO de Los Angeles en 2028 ou la Coupe du monde de football au Maroc" en 2030, met en avant Julien Noronha.
Car le constat est que "si le sport et les grandes compétitions mondiales permettent d'agréger plein de marchés qui se mettent à vibrer" ensemble, comme les équipementiers, l'événementiel, les sponsors, les médias..., "ils ne se parlaient pas beaucoup entre eux, les filières fonctionnaient en vertical, il y avait des ponts mais pas assez".

Les Jeux olympiques de Paris 2024 ont permis de "créer une énergie positive, au niveau business et au niveau mental" ( AFP / Thomas SAMSON )
Les JO de Paris 2024 ont permis de "créer une énergie positive", mais "ce qui manque encore, c'est l'investissement dans le sport, et comment on crée des vrais champions dans l'économie du sport", souligne M. Noronha.
Début avril, la banque publique avait rassemblé une centaine d'"acteurs clés" pour débattre de la structuration du sport business français - dont des responsables de clubs, des entrepreneurs ou encore l'ambassadeur pour le Sport, Samuel Ducroquet.
"Il a fallu y aller à la masse pour casser les silos", avait souligné lors d'un groupe de travail Sébastien Moreau, adjoint au délégué interministériel aux grands événements sportifs.
"Il faut continuer ce travail en commun (...) dans la perspective des JO dans les Alpes en 2030, on ne travaille pas suffisamment ensemble avec nos propres organisateurs d'événements. Mais c'est du temps long, car il faut de la confiance entre les acteurs", avait-il dit.
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