Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

L’automne à haut risque des courtiers en immobilier
information fournie par Newsmanagers 23/08/2023 à 10:30

(NEWSManagers.com) - Le début de l’été a matérialisé les craintes des intermédiaires en crédit. Au mois de juin, la production de prêts à l’habitat a chuté de plus de 40% sur un an, selon les dernières estimations de la Banque de France. La distribution de crédits immobiliers représentait 11,1 milliards d’euros, hors renégociations, contre plus de 19 milliards d’euros au mois de juin 2022. Un niveau comparable à celui connu lors du premier confinement en avril 2020, à 10,5 milliards d’euros.Selon les professionnels, entre 30 et 40% des nouveaux prêts octroyés proviennent de dossiers soutenus par un intermédiaire. «Ce chiffre varie en fonction des banques, des régions et des tranches d’âges, souligne Géraud Cambournac, ancien directeur général de l’Association française des intermédiaires en bancassurance (Afib). Il est difficile d’être précis, notamment avec les bouleversements connus ces quatre dernières années par le marché». A lire aussi: «Les courtiers peuvent se passer des banques!» Pour rappel, au mois de juin, le taux d’intérêt moyen des crédits à l’habitat, hors frais et assurances, s’est établi à 3,26% pour les nouveaux prêts hors renégociations, soit une hausse de 18 points de base en seulement un mois.Réticences bancairesRécemment, la remontée des taux d’intérêt a entravé le marché et crispé la distribution de crédits. «Le secteur ne fait pas face à un manque de clientèle. La volonté des futurs acquéreurs est bien présente, mais le problème se situe au niveau des banques qui sont dans l’attente d’une stabilisation du marché pour prendre des directives commerciales», explique Bérengère Dubus, secrétaire générale de l’Union des intermédiaires de crédit (UIC).Dès le début d’année, les courtiers avaient été nombreux à alerter sur les refus des banques signifiés aux dossiers présentés via des intermédiaires, qu’ils considéraient comme «systématiques». Et ce, en dépit de leur conformité aux règles en termes d’endettement et aux exigences du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF). Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire en personne n’avait pas manqué de rappeler au secteur bancaire son devoir de respect des dispositions légales concernant le mandat confié par les clients aux intermédiaires.Mais face à des marges réduites, les banques voient aujourd’hui l’intervention d’un intermédiaire comme un coût supplémentaire. «Encore aujourd’hui, près de 60% de mes demandes sont refusées», confie un courtier en opérations de banque. Pour la secrétaire générale de l’UIC, le volume d’activité est effectivement en baisse, pour autant, «il est compensé par le besoin grandissant d’accompagnement de la part des clients qui font eux-mêmes face à la fermeté des banques». A lire aussi: Le torchon brûle entre les courtiers et le Crédit Agricole du Languedoc Une rémunération mise à malC’est au tour désormais du modèle de rémunération de subir la pression du marché. La banque versait généralement 1% de commissions à l’apporteur d’affaires lors de la signature. Elles varient à présent de 0 à 0,5% du montant du prêt, selon plusieurs professionnels. De plus, les banques ne seraient plus que 30% à verser des commissions à leurs apporteurs d’affaires, selon l’UIC. Des honoraires sont également aux frais du client. «Les courtiers sont de plus en plus à compter uniquement sur l’honoraire appliqué aux clients pour se rémunérer. Si cela leur permet de signer une vente et de satisfaire le client et l'éventuel apporteur d’affaires, alors ils se disent que c’est mieux que rien», observe l’ancien directeur général de l’Afib.En parallèle, certains professionnels ont préféré se réorienter. Le registre des intermédiaires en assurance, banque et finance, géré par l’Orias, dénombre une baisse significative des intermédiaires en banque sur les six derniers mois. Mi-juillet, il ne comptait plus que 6.068 courtiers en opérations de banque et en services de paiement et 13.691 mandataires d’intermédiaires en opérations de banque, contre respectivement 6.958 et 15.639 en janvier 2023, soit des baisses d’environ 13%. «La réforme du courtage n’est pas la raison de la chute du nombre de professionnels, mais ce sont bien les difficultés rencontrées sur le marché qui ne permettent plus de vivre de cette activité pour certains», affirme Géraud Cambournac.Les intermédiaires mandatés par une banque ne font pas exception. Majoritairement affectés au regroupement de crédits, le nombre de professionnels actifs sur le marché a également baissé de 7% ces six derniers mois, passant de 11.252 à 10.516. A lire aussi: La remontée du taux d’usure s’accélère La lumière au bout du tunnel«Je reste optimiste pour l’avenir. L’évolution des taux devrait jouer en la faveur des intermédiaires et le marché devrait se stabiliser dès 2024. La correction des prix de l’immobilier qui pourrait être d’environ 15% va permettre de compenser la hausse des taux», affirme Géraud Cambournac.La revalorisation mensuelle du taux d’usure pourrait par ailleurs jouer un rôle de dépressurisation du marché en permettant aux intermédiaires d’augmenter leur marge. Il s’élève, depuis le 1er août, à 5,33% pour les crédits à l’habitat de 20 ans et plus, à 5,12% pour ceux entre 10 et 20 ans et 4,17% pour les emprunts de 10 ans. Peut-être un espoir de lumière au bout du tunnel pour les professionnels.

Mathilde Castagna

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.