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L'Australie va acquérir des sous-marins nucléaires américains
information fournie par Reuters 16/09/2021 à 03:26

par Trevor Hunnicutt, Nandita Bose, David Brunnstrom et Colin Packham

WASHINGTON/CANBERRA, 16 septembre (Reuters) - Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie ont annoncé mercredi la constitution d'un nouveau partenariat de sécurité et de défense dans le cadre duquel Washington et Londres vont aider l'Australie à acquérir des sous-marins à propulsion nucléaire, alors que la Chine renforce son influence dans la région Indo-Pacifique.

Le nouveau partenariat (appelé "AUKUS") reposera sur un partage d'informations et une intégration technologique et industrielle accrue en matière de défense, ont dit le président américain Joe Biden et les Premiers ministres britannique Boris Johnson et australien Scott Morrison lors d'un sommet virtuel.

Les trois dirigeants ont souligné que l'Australie ne déploiera pas d'armes nucléaires mais utilisera des systèmes de propulsion nucléaire pour les navires, afin de se prémunir contre d'éventuelles menaces.

"Nous reconnaissons l'importance de maintenir la paix et la sécurité sur le long terme dans la région Indo-Pacifique", a déclaré Joe Biden.

"Nous devons être en mesure d'aborder à la fois l'environnement stratégique actuel de la région et la manière dont il pourrait évoluer," a-t-il précisé.

Le président américain a ajouté que "le futur de nos nations, et du monde, dépend d'une zone Indo-Pacifique libre et ouverte dans les décennies à venir".

Scott Morrison a annoncé que les sous-marins seraient construits à Adélaïde, dans le sud de l'Australie, en coopération avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

"Nous continuerons à respecter toutes nos obligations en matière de non-prolifération nucléaire", a-t-il ajouté.

Boris Johnson a souligné l'importance de cette décision pour l'Australie, et qu'elle contribuerait à rendre le monde plus sûr.

LES YEUX RIVÉS SUR LA CHINE

Washington et ses alliés cherchent des moyens de contrer l'influence de la Chine, en particulier son renforcement militaire, ses pressions sur Taïwan et son déploiement en mer de Chine méridionale.

Les trois dirigeants n'ont pas fait mention de la Chine, et des représentants de l'administration Biden ont assuré que le partenariat n'était pas destiné à contrer Pékin.

L'ambassade de Chine à Washington a néanmoins réagi, déclarant que certains pays "ne devraient pas créer des blocs ciblant et nuisant aux intérêts de pays tiers".

"Ils devraient, en particulier, se défaire de leur mentalité de Guerre froide et de leurs préjugés idéologiques", a-t-elle ajouté.

Un ancien directeur du renseignement américain, James Clapper, a souligné à CNN l'importance de la décision australienne, compte tenu de sa dépendance économique à la Chine, précisant: "La Chine va sans aucun doute prendre cette décision pour une provocation".

FIN DU CONTRAT AVEC LA FRANCE

Le partenariat annoncé mercredi met fin au contrat pour 12 sous-marins à propulsion classique de la classe Attack conclu il y a deux ans entre l'Australie et la France.

L'accord avec la France, qui était alors l'un des accords de défense les plus lucratifs au monde, avait connu de nombreux problèmes et des retards en raison de l'exigence de Canberra que la majorité de la fabrication et des composants soient fournis localement.

La France a regretté jeudi la décision de l'Australie, ajoutant qu'il s'agissait d'une "décision contraire à la lettre et à l'esprit de la coopération qui prévalait entre la France et l'Australie".

"Le choix américain qui conduit à écarter un allié comme la France d'un partenariat structurant avec l'Australie, au moment où nous faisons face à des défis sans précédent dans la région Indo-Pacifique, marque une absence de cohérence que la France ne peut que constater et regretter", ont déclaré les ministres des Affaires étrangères et des Armées dans un communiqué conjoint.

(Reportage Steve Holland, Nandita Bose, David Brunnstrom, Mike Stone, Trevor Hunnicutt et Colin Packham, avec John Irish; version française Camille Raynaud )

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