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BERLIN/MADRID (Reuters) -Les ministres de la Défense de l'Allemagne, de la France et de l'Espagne se réuniront en octobre afin de relancer le projet d'avion de combat du futur (Scaf), a déclaré jeudi le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius.
Reconnaissant que le projet a connu des revers successifs, Boris Pistorius a précisé que les ministres identifieraient les obstacles et les solutions avant de présenter aux dirigeants des options pour une décision finale à la fin de l'année.
"Nous allons tous nous serrer les coudes, et les intérêts nationaux devront être mis de côté par l'un ou l'autre ou par tous. Il est clair que nous sommes condamnés à réussir, nous avons besoin de ce projet", a-t-il déclaré à la presse en marge d'une réunion avec son homologue espagnole Margarita Robles à Berlin.
Le groupe français Dassault Aviation, Airbus, qui représente l'Allemagne, et l'Espagnol Indra sont impliqués dans ce projet visant à remplacer à partir de 2040 le Rafale français et les Eurofighters allemands et espagnols par un avion de combat de cinquième génération.
Le projet fait toutefois l'objet de différends internes concernant la répartition des tâches et les droits de propriété intellectuelle entre la France et l'Allemagne.
Le gouvernement allemand reproche notamment à l'industrie française de bloquer la prochaine phase de développement en exigeant de diriger seule le projet, dont le coût est estimé à plus de 100 milliards d'euros, selon un document que Reuters a pu consulter mardi.
Une source au sein de l'industrie de la défense a déclaré le mois dernier à Reuters que la France avait fait savoir à l'Allemagne qu'elle souhaitait obtenir une participation d'environ 80% dans le projet.
Dassault Aviation s'est refusé à tout commentaire.
Ces divergences pourraient compromettre l'avancée du projet, à savoir la mise au point de démonstrateurs aptes à voler, qui était initialement prévue pour la fin de cette année, selon des sources du secteur de la défense.
Boris Pistorius a déclaré que la décision de lancer ou non la deuxième phase du projet serait prise au cours du quatrième trimestre.
"La réponse est assez simple : Les contrats sont conclus pour être respectés (...) Si des changements sont souhaités, ils ne sont possibles qu'après de nouvelles négociations entre les partenaires", a-t-il dit lorsqu'on lui a demandé quelles étaient les options disponibles pour relancer le projet avant la fin de l'année.
"Une chose est claire : ce processus ne doit pas durer des années (...) Nous devons accélérer les choses dès maintenant, car le projet ne peut plus être retardé", a-t-il ajouté.
Margarita Robles a quant à elle réaffirmé l'engagement de l'Espagne envers le projet Scaf.
"Il s'agit d'un projet essentiel et fondamental que nous devons dynamiser et que nous devons dynamiser le plus possible", a-t-elle déclaré. "L'engagement de l'Espagne est total et ce programme doit se poursuivre."
Le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré mercredi qu'il était convenu avec le président français Emmanuel Macron de prendre une décision sur l'avenir de leur collaboration au sein du projet d'ici la fin de l'année.
(Reportage Sabine Siebold à Berlin et de Inti Landauro, Emma Pinedo et Andrei Khalip à Madrid ; version française Diana Mandia, édité par Kate Entringer)
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