L'Afrique du Sud et l'Union européenne ont signé jeudi un partenariat dans les minéraux critiques en amont du sommet du G20 organisé ce week-end à Johannesburg.
"Nous n'allons plus nous contenter d'extraire des minéraux. Nous voulons extraire ces minéraux, les transformer sur le lieu-même de leur extraction (...) afin que l'Afrique du Sud puisse commencer à monter en gamme", a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa lors d'une conférence de presse commune avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Antonio Costa.
Par cet accord, présenté comme "sans précédent" par Cyril Ramaphosa, l'UE cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine et à sécuriser son approvisionnement en une dizaine de métaux essentiels pour les technologies de la défense ou des énergies renouvelables.
"Nous avons besoin de ces intrants pour alimenter la transition énergétique propre, ici comme en Europe. L'avenir de notre économie repose donc sur des chaînes d'approvisionnement équitables et fiables", a commenté Ursula von der Leyen.
L'UE prévoit également la mise en place d'une autorité centrale pour coordonner l'achat et le stockage des minéraux critiques, a déclaré le commissaire européen à l'Industrie Stéphane Séjourné dans un entretien publié mercredi par le Financial Times, expliquant que l'initiative visait à empêcher les Etats-Unis de s'approvisionner "sous notre nez".
Les Etats-Unis ont annoncé qu'ils ne participeraient pas au premier sommet du G20 organisé en Afrique en accusant le pays hôte, dirigé jusqu'en 1994 par une minorité blanche au sein d'un régime raciste d'apartheid, de maltraiter les Blancs désormais.
Selon Cyril Ramaphosa, l'Afrique du Sud a toutefois reçu récemment une note de Washington au sujet d'une participation sous une forme ou une autre au sommet de Johannesburg.
Alors que Donald Trump a rejeté les priorités avancées par l'Afrique du Sud avant ce sommet, telles que promouvoir la solidarité internationale et aider les pays en développement à s'adapter aux conséquences du changement climatique, Cyril Ramaphosa a réaffirmé jeudi son attachement à la démocratie, le multilatéralisme, les droits de l'Homme et l'Etat de droit.
(Rédigé par Tim Cocks, Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Kate Entringer)

0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer