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L'accord ASML-Mistral AI dope les espoirs de l'Europe dans la technologie
information fournie par Reuters 09/09/2025 à 14:59

par Supantha Mukherjee et Foo Yun Chee

STOCKHOLM/BRUXELLES, 9 septembre (Reuters) - L 'investissement de 1,3 milliard d'euros d'ASML ASML.AS dans la société française d'intelligence artificielle (IA) Mistral AI dope les ambitions européennes en matière d'IA et relance les espoirs en faveur d'une plus grande souveraineté technologique régionale, alors que la domination des rivaux américains et asiatiques s'accroît.

L'opération, d'abord rapportée par Reuters dimanche et confirmée mardi, fait d'ASML le principal actionnaire de Mistral avec une prise de participation de 11%.

Cette annonce a été saluée dans toute l'Europe, Mistral AI étant souvent dépeint comme le champion européen de l'IA dans un secteur dominé par les géants américains et alors que le conflit commercial avec les États-Unis a dévoilé les faiblesses européennes en matière de technologie et d'IA.

"La participation d'ASML dans Mistral AI change la donne pour l'Europe", a déclaré à Reuters Stéphanie Yon-Courtin, députée européenne impliquée dans les questions technologiques régionales. L'opération associe la meilleure expertise de la région en matière de semi-conducteurs à une IA de pointe, ajoute-t-elle.

"Elle renforce notre souveraineté numérique, stimule l'innovation et envoie un signal clair aux grandes entreprises technologiques mondiales : l'Europe est prête à mener, et non à suivre."

Le retard technologique de l'Europe inquiète les dirigeants politiques et industriels européens. Le bloc peine a rivaliser avec les mastodontes américains tels que Meta META.O , Nvidia

NVDA.O , Microsoft MSFT.O ou OpenAI, dont les valorisations atteignent des milliers de milliards de dollars.

Mistral AI, soutenu par des fonds américains tels que DST Global, Andreessen Horowitz et General Catalyst, a été évalué à 11,7 milliards d'euros lors de sa dernière levée de fonds.

Les dirigeants européens, tels que le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz, ont appelé à la souveraineté numérique de l'Europe. Les dirigeants du Vieux continent se méfient de la dépendance de l'Europe à l'égard des entreprises technologiques américaines, d'autant plus qu'ils se sont attirés les foudres du président américain Donald Trump sur des questions commerciales ou militaires.

Pour tenter de riposter, l'ancien président du Conseil des ministres italien Mario Draghi a publié en septembre dernier un rapport de près de 400 pages sur ce que l'Union européenne doit faire pour ne pas se laisser distancer par ses rivaux sur le plan économique.

CHANGEMENT D'ÉTAT D'ESPRIT

Les avantages pratiques du rapprochement entre ASML et Mistral ne sont pas encore visibles, pointent les analystes, même si les deux entreprises ont annoncé leur intention de résoudre les "défis futurs de l'ingénierie grâce à l'IA".

C'est surtout le message politique fort envoyé par l'opération qui a retenu l'attention.

"Cette décision reflète le changement d'état d'esprit qui s'opère en Europe", souligne Sten Tamkivi, partenaire de la société de capital-risque Plural, qui a soutenu des entreprises telles que l'allemande Helsing, une start-up spécialisée dans l'IA et active dans le secteur de la défense.

"Cet accord montre que nous avons la possibilité d'utiliser davantage nos actifs pour renforcer notre souveraineté."

La Commission européenne tente d'encourager les entreprises technologiques à rester en Europe plutôt qu'à s'installer aux États-Unis, grâce à des règles qui leur permettraient d'opérer plus facilement dans les 27 pays de l'Union européenne.

"L'Europe doit disposer de ses propres capacités numériques et investir dans sa souveraineté technologique", a déclaré Thomas Regnier, porte-parole de la Commission européenne, à Reuters.

Des obstacles subsistent malgré tout, les grandes entreprises européennes étant plus lentes à s'associer à des start-ups technologiques locales en tant qu'investisseurs ou clients, et les réglementations régionales étant plus strictes.

Avec l'accord ASML-Mistral, Stéphanie Yon-Courtin s'est dit particulièrement satisfaite de voir "un investisseur européen soutenir un champion européen de l'IA".

"L'Europe fait des progrès", a affirmé mardi Arthur Mensch, directeur général de Mistral, dans un communiqué distinct publié par EU-Inc, une initiative soutenue par plus de 16.000 fondateurs et investisseurs désireux de stimuler les prouesses technologiques de la région.

"Mais cette ambition ne comptera que si la Commission européenne et les gouvernements nationaux sont à la hauteur".

(Reportage Supantha Mukherjee à Stockholm et Foo Yun Chee à Bruxelles ; version française Etienne Breban ; édité par Blandine Hénault)

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1 commentaire

  • 09 septembre 21:07

    Excellente nouvelle avec l'appui de l'Europe


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