Italie-Draghi va rencontrer les partis politiques pour former un nouveau gouvernement

information fournie par Reuters •04/02/2021 à 15:14

par Crispian Balmer et Angelo Amante

ROME, 4 février (Reuters) - L'ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi va entamer jeudi des discussions avec les partis politiques italiens divisés afin de former un nouveau gouvernement en Italie.

Mario Draghi, l'une des personnalités les plus respectées en Italie, a été chargé par le président italien Sergio Mattarella de former un nouveau cabinet, après la démission du premier ministre Giuseppe Conte, le 26 janvier.

L'économiste et ancien banquier est arrivé au Parlement en milieu de matinée et devrait rencontrer les chefs des partis minoritaires plus tard dans la journée.

Il doit également rencontrer les dirigeants des principaux partis vendredi, alors que beaucoup d'entre eux hésitent encore à lui apporter son soutien ou à rejoindre son futur cabinet.

Les marchés financiers ont salué l'arrivée surprise de Mario Draghi, espérant qu'il puisse devenir le fer de lance de réformes longtemps attendues pour stimuler la croissance de la troisième économie de la zone euro, mais la plus mal en point, et ainsi renforcer le bloc.

Toutefois, il a besoin du soutien de tout l'éventail politique italien avant de pouvoir prendre ses fonctions.

Après avoir assuré qu'il ne soutiendrait pas Mario Draghi, le Mouvement 5 Etoiles (M5S), le plus grand groupe du Parlement, se montre désormais plus nuancé.

"A mon avis, le Mouvement 5 étoiles a le devoir de rencontrer (Draghi), d'écouter et ensuite de prendre position sur la base de ce que nos parlementaires décident", a déclaré Luigi Di Maio, le ministre des Affaires étrangères sortant et président du parti.

"Nous ne cherchons pas l'impasse (...) mais c'est précisément dans ces circonstances qu'une force politique se montre mature aux yeux du pays", a-t-il ajouté.

L'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi, chef du parti conservateur Forza Italia, s'est dit prêt jeudi à soutenir les efforts de Mario Draghi, une démarche qui pourrait provoquer un schisme au sein du bloc d'opposition de droite.

"La décision du président de la République de désigner Mario Draghi pour former un nouveau gouvernement va dans la direction que nous appelions de nos voeux depuis des semaines : celle d'une personnalité institutionnelle de premier plan autour de laquelle nous pourrions créer une unité substantielle", a déclaré Silvio Berlusconi dans un communiqué.

L'un de ses alliés, le parti d'extrême droite les Frères d'Italie, a exclu de voter pour lui.

La Ligue a, de son côté, annoncé envisager de le soutenir s'il s'engageait à organiser des élections anticipées d'ici un an.

Le président Sergio Mattarella s'est empressé d'appeler Mario Draghi à la rescousse après avoir été informé mardi de l'échec de négociations destinées à reconduire la coalition du Premier ministre sortant Giuseppe Conte.

Sergio Mattarella a averti qu'un nouveau gouvernement devait entrer en fonction immédiatement pour permettre à l'Italie de bénéficier du plan de relance de 200 milliards d'euros financé par l'Union européenne.

Un désaccord sur l'usage de ces fonds est à l'origine du départ du gouvernement de Matteo Renzi, le chef du petit parti Italia Viva, qui a déclenché la chute de Giuseppe Conte.

Matteo Renzi a déclaré qu'il espérait qu'un gouvernement Draghi pourrait entrer en fonctions dès la semaine prochaine.

(Avec Giuseppe Fonte, version française Kate Entringer, édité par Jean-Michel Bélot)