(Bilan actualisé, précisions)
JERUSALEM/AMMAN, 18 novembre (Reuters) - Israël a mené mercredi en Syrie une série de frappes aériennes contre des cibles syriennes ou iraniennes qui a coûté la vie à trois militaires selon l'agence officielle de presse syrienne Sana.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui suit quotidiennement la guerre en Syrie grâce à un réseau d'informateurs sur le terrain, a déclaré qu'au moins dix personnes avaient été tuées, dont cinq Iraniens appartenant à la force Al Qods, l'unité d'élite des gardiens de la Révolution.
Un commandant d'une alliance de milices supplétives régionales a démenti que des Iraniens ou des Libanais figurent parmi les victimes.
L'armée israélienne a dit agir en représailles à une opération parrainée par l'Iran visant à installer des engins explosifs près d'une base militaire israélienne sur le plateau occupé du Golan.
Un porte-parole de Tsahal, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, a indiqué que huit cibles avaient été touchées, appartenant à l'armée syrienne ou à la force Al Qods, dans un rayon s'étendant du plateau du Golan à la périphérie de Damas.
Parmi ces cibles : un QG iranien installé à l'aéroport international de Damas, un "site militaire secret" accueillant des délégations militaires iraniennes, et la 7e Division des forces armées syriennes. Les défenses antiaériennes syriennes ont également été touchées après avoir tiré sur les avions et missiles israéliens, a ajouté ce porte-parole.
Un ancien officier de l'armée syrienne a déclaré à Reuters que les raids avaient aussi visé une base du Hezbollah en Syrie proche de la frontière du Liban, ainsi que des bases dans le sud de Damas et des avant-postes sur le plateau du Golan où sont stationnés des membres de la milice chiite libanaise. Jonathan Conricus n'a pas mentionné le Hezbollah.
Israël, qui considère l'Iran comme sa principale menace dans la région, intervient régulièrement en Syrie contre des cibles iraniennes et des milices pro-Téhéran, comme le Hezbollah, qui soutiennent le régime du président syrien Bachar al Assad.
Mais les raids menés mercredi ont visé une palette de cibles plus large qu'à l'ordinaire et l'armée israélienne a largement communiqué sur l'opération, avec la claire intention d'envoyer un message alors que le président américain Donald Trump, battu à l'élection du 3 novembre aux Etats-Unis, a toujours fermement défendu les interventions armées d'Israël contre des cibles iraniennes en Syrie.
Selon des sources au sein des services de sécurité occidentaux, l'Etat hébreu a intensifié cette année ses offensives en Syrie dans le cadre d'une guerre de l'ombre approuvée par les Etats-Unis dans l'objectif de restreindre la portée militaire de l'Iran.
(Jeffrey Heller à Jérusalem et Suleiman al Khalidi à Amman, avec Hesham Abdul Khalek au Caire et Laila Bassam à Beyrouth; version française Jean Terzian et Jean-Stéphane Brosse)
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