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Investir dans l'économie verte peut être plus rentable que dans l'économie "classique" (Candriam)
information fournie par Boursorama 07/12/2015 à 15:52

Alors que les négociations entament leur deuxième semaine à la COP21, nous nous entretenons avec Isabelle Cabie, directrice de l'investissement socialement responsable chez Candriam.

Pour une société de gestion comme Candriam, comment se concrétise au quotidien la prise en compte des enjeux écologiques ?

Isabelle Cabie : Les enjeux écologiques sont au cœur de notre approche de sélection ISR appliquée à notre gamme de fonds et mandats dédiés ISR qui représentent plus de 20% de nos actifs sous gestion.

Les analystes en charge de la sélection ISR ont une expertise sectorielle qui leur permet de tenir compte de manière appropriée des facteurs environnementaux dans l’évaluation des entreprises. Candriam met en avant une double stratégie pour l'investisseur responsable soucieux des enjeux écologiques : la sélection prudente des leaders en terme de respect de l'environnement dans chaque secteur qui stimule à la fois l'efficience écologique et une transition rapide vers des énergies propres ou renouvelables, et la mesure et le pilotage de la réduction de l'empreinte carbone des portefeuilles.

Pouvez-vous nous en dire dire plus sur le fonctionnement des fonds ISR ? Comment se fait la sélection des valeurs qui constituent ces portefeuilles ?

I. C. : Notre analyse couvre la manière dont les biens et services offerts par une entreprise peuvent potentiellement épuiser les ressources et provoquer des émissions de CO 2 , sur l'ensemble de leur cycle de vie, c'est-à-dire de leur production à leur utilisation finale. Nous évaluons les émissions de CO 2 sur l'entièreté de la chaîne d'approvisionnement, et évaluons les pratiques environnementales de l’entreprise à chaque étape.

Nous sélectionnons les entreprises qui s'efforcent activement d'utiliser des sources d'énergie peu polluantes et nous écartons les autres, tout en évitant le piège des secteurs qui comportent par nature des risques (tel que le secteur du nucléaire). Ainsi, nous investissons dans les énergies renouvelables mais nous évitons les entreprises fortement impliquées dans des activités liées au charbon, et nous dialoguons avec les entreprises qui présentent un mix énergétique afin de les amener à réduire l'utilisation de charbon.

Cette sélection s’impose pour la gestion de nos fonds et mandats dédiés ISR et est véhiculée auprès de tous les gérants de portefeuille, ce qui permet d’attirer leur attention sur ces enjeux et de connaître les entreprises qui adoptent les meilleures pratiques dans le domaine environnemental.

De manière générale, les fonds ISR sont des fonds qui prennent systématiquement en compte les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leur gestion, favorisant une économie responsable.

En-dehors des fonds ISR, quelles sont les autres manières de financer une économie moins consommatrice de carbone ?

I. C. : En-dehors des fonds ISR, l’investisseur peut choisir d’investir dans des obligations vertes ("green bonds') qui financent des projets dans les énergies renouvelables et/ou dans les énergies alternatives aux énergies fossiles.

Il est aussi possible d'envisager de piloter l’empreinte carbone dans les secteurs ayant l’impact le plus fort, mais pas aveuglément car cela peut entraîner des effets pervers. En effet, la simple exclusion de tout investissement dans les secteurs à émissions élevées de carbone ne constitue pas une solution durable : bien qu'elle puisse immédiatement réduire l'empreinte carbone d'un portefeuille, elle pénalise également les entreprises qui développent activement des solutions de transition énergétique au sein de secteurs à fort impact. Le désinvestissement aveugle dans un secteur est par ailleurs de nature à perturber l'activité économique dans son ensemble et ne peut que nuire à une bonne diversification de portefeuille.

De manière générale, l’investissement dans ces solutions bas carbone est-il moins rentable que l’investissement dans l’économie « classique » ?

I. C. : La performance livrée par nos fonds ISR nous montre que c’est tout l’inverse. En effet, depuis 2008, notre sélection identifie les leaders en terme de respect de l’environnement dans chaque secteur. Ces leaders allient à la fois des activités avec une intensité carbone plus faible que la moyenne de leur secteur et les meilleures pratiques de gestion des émissions de CO 2 sur l’entièreté de la chaîne opérationnelle et d’approvisionnement.

Pouvez-vous nous citer quelques sociétés françaises qui s’illustrent particulièrement dans le développement des énergies renouvelables ?

I. C. : Parmi les sociétés cotées sur le marché français, on peut citer EDF ou encore Engie qui étend ses activités dans ce domaine.

Propos recueillis par Xavier Bargue

4 commentaires

  • 07 décembre 16:21

    la création d'un "bonus de notoriété" pour les sociétés ayant un comportement favorable contre le réchauffement peut être un moyen de financer les actions écolo des sociétés. Et oui, un peu comme le livret de Peugeot avec son placement qui rapporte plus que son taux, crée une dimension écolo qui donne bonne conscience aux investisseurs peut etre un moyen de réduire le rendement demandé et donc de financer des projets.


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