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Informer les consommateurs sur la "shrinkflation" : "C'est à l'industriel de le faire", estime Système U
information fournie par Boursorama avec Media Services 03/01/2024 à 14:54

Dominique Schelcher, PDG de Système U, à Paris le 26 septembre 2023. ( AFP / STEFANO RELLANDINI )

Dominique Schelcher, PDG de Système U, à Paris le 26 septembre 2023. ( AFP / STEFANO RELLANDINI )

"Celui qui sait qu'il a modifié son produit, sa recette, son emballage, c'est l'industriel, ce n'est pas nous", a justifié Dominique Schelcher, PDG de Système U, au micro de BFMTV ce mercredi 3 janvier.

"Ce n'est pas à nous de le faire". La réponse de Dominique Schelcher, PDG de Système U, à l'Etat est on ne peut plus claire. Le gouvernement a soumis à Bruxelles un projet d'arrêté contraignant à horizon mars les supermarchés à expliciter davantage les cas de "shrinkflation" ou "réduflation", quand les quantités d'un produit sont réduites avec un prix inchangé voire plus élevé. L'objectif est d'éviter quelques mauvaises surprises aux consommateurs, à défaut de pouvoir faire baisser les prix.

"On respectera évidemment le décret s'il sort. Mais nous on considère, chez U, que ce n'est pas à nous de le faire. Car celui qui sait qu'il a modifié son produit, sa recette, son emballage, c'est l'industriel, ce n'est pas nous. On risque d'être confronté à une usine à gaz, de perdre beaucoup de temps en magasin", a-t-il argumenté au micro de BFMTV ce mercredi 3 janvier. "C'est à l'industriel de le faire", a insisté Dominique Schelcher.

Le ministère de l'Economie travaille à un projet d'arrêté à horizon mars "pour répondre à la demande des consommateurs d'être mieux informés en cas de 'shrinkflation' sur certains produits", a indiqué mardi à l'AFP le cabinet de la ministre déléguée notamment au Commerce Olivia Grégoire. L'arrêté est soumis à Bruxelles pour vérifier la conformité avec une directive européenne de 2015 sur la transparence des règles techniques.

Une pratique qui n'est pas forcément pour tromper le consommateur

Derrière l'anglicisme - du verbe anglais "shrink", rétrécir, et dont il existe un équivalent francophone, la réduflation -, il s'agit d'une pratique des fabricants de produits de grande consommation, agro-industriels ou distributeurs, consistant à réduire les quantités des produits vendus plutôt que d'augmenter - trop - significativement les prix. Cette pratique, qui existe aussi dans la restauration (une entrecôte un peu plus légère, ou un peu moins de frites, pour le même prix), est légale à condition que la mention du poids de la denrée soit modifiée.

Ce n'est pas forcément pour tromper le consommateur : cela peut être pour s'aligner sur la concurrence ou pour éviter de franchir un seuil de prix tel qu'il détournerait l'acheteur du produit. Le distributeur Carrefour avait par exemple réduit drastiquement les quantités de ses légumes "premiers prix" pour rester sous les 1 euro, rappelait en décembre le média 60 millions de consommateurs, évoquant le passage de trois à deux salades ou la réduction d'un tiers du filet de pommes de terre.

Le gouvernement prévoit d'imposer aux supermarchés de faire figurer, sur les références ayant fait l'objet d'une réduction des portions, la mention "pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au (préciser l'unité de mesure concernée) a augmenté de …% ou …€", selon le projet d'arrêté que l'AFP a consulté lundi. Cette mention doit être placée "directement sur l'emballage ou sur une étiquette attachée ou placée à proximité de ce produit, de façon visible, lisible", précise encore le texte.

Les tarifs ont flambé de plus de 20% en moyenne dans l'alimentaire en deux ans

Le projet d'arrêté a été soumis pour avis à la Commission européenne, indique encore le cabinet d'Olivia Grégoire, confirmant une information du média spécialisé LSA. "Si la Commission ne fait aucun commentaire sur le projet notifié, alors la publication au Journal officiel pourra avoir lieu à la fin du mois de mars 2024".

Mi-décembre, le spécialiste du secteur de la distribution Philippe Goetzmann avait publié avec la fondation Jean Jaurès un avis sur cette pratique de réductions des quantités. Le spécialiste y rappelait que "les prix sont libres, ainsi que les grammages" et que les réductions de quantité sont "généralement accompagnés d'évolutions de recette". Comment alors savoir ce qui relève de "l'innovation" alimentaire - un changement de recette, avec par exemple moins de sucre ou de sel -, et ce qui n'est qu'une hausse de prix masquée ? Le cas s'est posé récemment concernant le célèbre fromage fondu Kiri : la portion a perdu 2 grammes en 2022 à l'occasion d'un changement de recette, "plus naturelle, sans additifs" et fabriquée en France à base de lait français, avait alors plaidé son fabricant, l'agro-industriel Bel.

La mesure ne semble en tout cas pas de nature à faire baisser les prix en rayons. Les tarifs ont flambé de plus de 20% en moyenne dans l'alimentaire en deux ans.

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6 commentaires

  • 03 janvier 15:23

    Au lieu des chiffres minuscules actuels, afficher en plus grand le prix au kilo ou au litre des produits serait déjà une très bonne chose !


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