
Un bâtiment se reflète dans la vitrine d'un magasin de vêtements Zara à Bilbao
Inditex, propriétaire de l'enseigne de prêt-à-porter Zara, a fait état mercredi de ventes inférieures aux attentes au premier trimestre et pour sa pré-saison estivale, alors que les tensions commerciales et l'incertitude générée compliquent ses efforts pour maintenir une croissance soutenue.
Les craintes d’un retour de l’inflation et d’un ralentissement économique lié aux droits de douane ont déjà pesé sur l’appétit des consommateurs aux États-Unis comme ailleurs.
Le printemps morose n'a pas non plus aidé le secteur très concurrentiel du prêt-à-porter.
Inditex, qui détient aussi les enseignes Pull and Bear, Massimo Dutti et Bershka, a fait état d'un démarrage plus lent de ses ventes estivales, avec une hausse de 6% de ses revenus entre le 1er mai et le 9 juin, contre 12% sur la même période un an plus tôt. Les analystes s'attendaient à une croissance de 7,3%.
Lors du premier trimestre clos le 30 avril, le groupe a enregistré un chiffre d'affaires de 8,27 milliards d'euros, en deçà de l'estimation moyenne des analystes qui tablaient sur 8,36 milliards d'euros, selon des données LSEG.
Le bénéfice net trimestriel a augmenté de 0,8%, pour atteindre 1,3 milliard d'euros.
A la Bourse de Madrid, le titre Inditex était en baisse de 4,5% vers 8h30 GMT, accusant la plus mauvaise performance de l’indice Stoxx 600.
Inditex n’a pas précisé la raison de la faiblesse de la croissance de ses ventes. Dans un communiqué, le groupe a qualifié ses performances de "solides", après les avoir qualifiées de "très robustes" lors de l'annonce de ses résultats précédents en mars, lorsque les ventes annuelles avaient progressé de 10,5%.
"La croissance globalement plus faible des ventes est une combinaison de la volatilité de la demande au premier trimestre, mais nous devons prendre du recul et considérer qu'une croissance moyenne autour de 5% ("mid single-digit") est en fait assez bonne dans cet environnement", a déclaré William Woods, analyste chez Bernstein.
Les ventes de H&M, grand rival d’Inditex, ont également ralenti, avec une croissance de seulement 1% en mars, contre 4% sur la même période un an plus tôt. Son chiffre d’affaires de décembre à février a augmenté de 2%, en deçà des prévisions des analystes.
Selon les analystes de Bernstein, des températures plus fraîches en Espagne, qui représente 15% des ventes mondiales d'Inditex, ont probablement aussi pesé sur les performances du distributeur.
L’Espagne a connu l’un des printemps les plus pluvieux jamais enregistrés, Madrid ayant reçu trois fois ses niveaux habituels de précipitations pour la saison.
Face à la volatilité des marchés des changes, alimentée par les tensions commerciales, Inditex a déclaré que les fluctuations monétaires auraient un impact plus important que prévu, prévoyant un effet négatif de 3% sur ses ventes en 2025, contre 1% estimé en mars.
(Rédigé par Helen Reid, version française Elena Smirnova, édité par Blandine Hénault)
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