(AOF) - Les niveaux de valorisation actuels de l’immobilier coté sont "historiquement bas". C’est ce qu’a déclaré Laurent Saint Aubin, directeur de la gestion actions chez Sofidy, lors d’un déjeuner de presse organisé à Paris sur le thème "Immobilier coté : bilan et perspectives". Selon lui, le secteur traite actuellement en moyenne avec une décote de 34% par rapport aux derniers ANR (actifs nets réévalués) publiés, un niveau jamais vu depuis 2008. "Rapportée à la valeur des actifs, la baisse anticipée ressort aujourd’hui à 20%".
"La performance de l'immobilier coté restera très dépendante de la macro-économie dans les prochains mois, avec un fort potentiel de rebond", prévoit le gérant, soulignant que ce sera le cas "surtout si des signes de récession se matérialisent forçant les banques centrales à détendre leur politique monétaire".
"La vérité sur les prix viendra du marché de l'investissement" annonce Sofidy, qui relève une chute de 57% des investissements au troisième trimestre en Europe. "Le résidentiel et les bureaux affichent la plus forte baisse" précise-t-il: "acheteurs et vendeurs jouent la montre" les premiers s'attendent à des baisses de prix, les seconds à des baisses de taux.
"Deux thèmes vont être déterminants en matière de performance relative au sein du secteur" affirme Laurent Saint Aubin, "le ‘pricing power' et la gestion du bilan". Le premier thème pousse à recommander d'abord les actifs alternatifs, comme les entrepôts urbains ou les résidences étudiantes, ensuite les bureaux où "la centralité domine la périphérie" comme le télétravail réduit les besoins en m2 , orientant les locataires vers la qualité plutôt que la quantité". Le secteur du commerce "bénéficie d'un fort rebond post-Covid sur le bon format" : commerce de destination de proximité ou de gare.
Le concept de "mur de la dette" "n'a pas prouvé sa pertinence" dans le domaine de l'immobilier coté car les foncières cotées "n'ont jamais perdu l'accès au marché depuis 2021", déclare le gérant. "Elles ont émis beaucoup d'obligations et quand celles-ci arrivent à échéance elles se refinancent auprès des banques".
Le potentiel supplémentaire induit par le cours de Bourse actuel est "très fort sur toutes les classes d'actifs sauf sur la logistique", "relativement plus modéré sur les centres commerciaux" déclare Laurent Saint-Aubin. Sur l'immobilier de bureaux, le gérant observe une "divergence" centre le bureau de centre-ville et le bureau de périphérie, la périphérie étant le secteur "le plus sensible à la conjoncture économique ainsi qu'à l'évolution du télétravail".
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