( AFP / ADRIAN DENNIS )
Le groupe IAG, maison mère de British Airways et d'Iberia, a continué de grimper au troisième trimestre, affichant un bénéfice en nette hausse qui le distingue de ses pairs européens Air France et Lufthansa, aux résultats en berne.
"La demande reste forte auprès de nos compagnies aériennes et nous prévoyons un bon dernier trimestre 2024", a résumé dans un communiqué Luis Gallego, directeur général d'IAG.
Le groupe a publié vendredi un bénéfice net en hausse de 17% au troisième trimestre, à 1,4 milliard d'euros, porté par une croissance de 7,9% de son chiffre d'affaires "principalement due à une hausse des revenus passagers".
Mais les progrès du transporteur sont aussi imputables à l'amélioration des revenus du fret et, chez Iberia, des revenus de maintenance, réparation et révision, a-t-il détaillé.
En comparaison, Air France-KLM a publié jeudi un bénéfice net en baisse de 13% sur un an au troisième trimestre, pénalisé par des clients ayant évité Paris pendant les Jeux olympiques, tandis que Lufthansa faisait état dix jours plus tôt d'une baisse de 8% en raison de coûts en hausse.
- "Modèle différent" -
"La clé du succès dans le secteur aérien est de veiller à ce que les avions soient aussi remplis que possible, qu'il y ait plus d'avions dans le ciel que l'année précédente, que les coûts soient maîtrisés et que les clients dépensent plus d'argent", souligne Russ Mould, analyste chez AJ Bell, pour qui IAG "a coché toutes les cases".
"Nous avons un modèle différent des autres", a pour sa part assuré M. Gallego lors d'une conférence de presse en ligne vendredi, estimant qu'IAG bénéficie de "très bonnes marques", qui agit "sur de bons marchés".
Le groupe a "également lancé une transformation en 2020 car nous savions qu'après le Covid, nous devions être plus efficaces", ce qui a permis selon son patron d'améliorer les coûts de revenus ou d'améliorer la qualité du service.
Le groupe britannique, qui détient aussi les compagnies Vueling et Aer Lingus, a annoncé vendredi un programme de rachat d'actions de 350 millions d'euros, reflétant sa "confiance dans la stratégie et le modèle commercial, ainsi que dans les perspectives à long terme de l'entreprise".
Ces annonces font s'envoler le titre du groupe de plus de 6% à la Bourse de Londres vendredi.
- "Epine dans le pied" -
"La maison mère de British Airways est désormais fermement en pente ascendante, et l'annonce surprise" du programme de rachat d'actions "est un nouveau témoignage d'une entreprise en forte reprise", a résumé Richard Hunter, analyste chez interactive investor.
"La génération importante de trésorerie a aidé IAG à faire face à sa dette, sans doute sa plus grande épine dans le pied", héritage de la pandémie "lorsque le groupe a été contraint d'augmenter ses emprunts pour survivre", a ajouté l'analyste.
Sa dette nette s'est réduite à 6,2 milliards d'euros à fin septembre, contre 9,2 à la fin de l'an dernier.
Comme les autres transporteurs aériens, IAG a subi des pertes abyssales pendant la pandémie de Covid-19, avant de rebondir fortement. Le groupe avait multiplié par six son bénéfice annuel en 2023.
Il a en revanche revu légèrement à la baisse sa prévision de croissance de capacité de transport pour l'année 2024 dans son ensemble.
IAG a par ailleurs renoncé en août, pour la deuxième fois, à racheter la compagnie aérienne espagnole Air Europa, projet qu'elle caressait depuis 2019 pour renforcer ses liaisons vers l'Amérique latine, en raison des réticences de Bruxelles.
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