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Heurts entre islamistes et police au Pakistan, des villes paralysées
information fournie par Reuters 26/11/2017 à 20:57

    par Asif Shahzad 
    FAIZABAD, Pakistan, 26 novembre (Reuters) - Des 
échauffourées ont continué d'opposer dimanche les membres du 
parti islamiste Tehreek-e-Labaik aux forces de sécurité dans la 
capitale pakistanaise Islamabad, paralysée par les troubles, 
ainsi que dans plusieurs autres villes du pays, ont rapporté les 
autorités. 
    Les protestataires ont incendié plusieurs véhicules aux 
abords de la capitale, avant de se retirer lors d'un face à face 
tendu sur les lieux qu'ils occupent depuis deux semaines, a dit 
la police. 
    Les activistes religieux accusent le ministre de la Justice, 
Zahid Hamid, d'avoir modifié la formulation d'une prestation de 
serment électoral dans un sens qu'ils jugent blasphématoire. En 
proclamant que Mahomet est le dernier prophète de l'islam, il 
n'est plus nécessaire de dire "Je jure solennellement" mais 
simplement "Je crois", un affaiblissement à leurs yeux qui 
équivaut précisément à un blasphème. 
    La question du blasphème est très sensible au Pakistan. En 
2011, le gouverneur progressiste de la province du Pendjab, 
Salman Taseer, avait été assassiné par un garde du corps pour 
avoir remis en question la loi sanctionnant de la peine de mort 
les insultes à l'islam ou au prophète Mahomet. 
    Le Tehreek-e-Labaik considère Mumtaz Qadri, le meurtrier de 
Salman Taseer, qui a été exécuté l'an dernier, comme un héros de 
l'islam. Le Tehreek-e-Labaik est justement né d'un mouvement de 
protestation faisant de Qadri une idole. 
    "Notre mouvement s'est propagé à travers le pays", a dit 
dimanche à Reuters le porte-parole du Tehreek-e-Labaik, Ejaz 
Ashrafi. "Des milliers d'autres personnes nous ont rejoints. 
Nous resterons ici jusqu'à ce que nos revendications aient été 
prises en compte", a-t-il affirmé. 
    Bien que le gouvernement civil ait ordonné samedi soir à 
l'armée d'intervenir pour aider au rétablissement de l'ordre, la 
troupe ne s'est pas déployée dimanche autour du camp des 
protestataires à Faizabad, en lisière de la capitale, ont 
rapporté des témoins. 
     
    POUR LE MAINTIEN DES LOIS SUR LE BLASPHEME 
    Le service de presse de l'armée n'a pas répondu aux 
questions posées sur les consignes données par le gouvernement. 
    Dimanche soir, le ministre de l'Intérieur, Ahsan Iqabal, a 
déclaré la force paramilitaire des Rangers serait autorisée à 
intervenir lors des manifestations. 
    Samedi, au moins sept personnes, dont un policier, ont été 
tuées lors de l'intervention de plusieurs milliers d'agents des 
forces de sécurité qui ont tenté de disperser les manifestants, 
sans parvenir au bout du compte à les chasser des lieux qu'ils 
occupent, ont rapporté des médias pakistanais et un responsable 
de la province. 
    Au moins 187 personnes ont en outre été blessées dans les 
heurts de samedi, a ajouté ce responsable, sous le couvert de 
l'anonymat. Au moins 80 membres des forces de l'ordre sont au 
nombre des blessés, a déclaré un haut gradé de la police, Amir 
Niazi. 
    Tout au long de la journée de dimanche, des partisans du 
Tehreek-e-Labaik, armés de gourdins, ont bloqué plusieurs 
artères de grandes villes du Pakistan. A Lahore, dans l'est du 
pays, des milliers d'islamistes ont campé aux abords du 
parlement de la province et ils s'en sont pris à la résidence 
d'un ministre, ce qui a conduit la police à répliquer par des 
tirs de gaz lacrymogènes, a constaté un journaliste de Reuters. 
    A Faisalabad, près de Lahore, les partisans du 
Tehreek-e-Labaik ont tenté de mettre le feu à la villa d'un 
autre ministre, a dit un responsable de la police, Niaz Mirza. 
    Dirigé par Khadim Hussain Rizvi, le Tehreek-e-Labaik est 
l'un des deux nouveaux mouvements politiques ultra-religieux 
apparus ces derniers mois sur la scène politique pakistanaise. 
Le Labaik, qui milite pour le maintien des lois très strictes 
sur le blasphème, a surpris en obtenant 6% et 7,6% lors de deux 
récentes élections partielles. 
 
 (Gilles Trequesser et Eric Faye pour le service français) 
 

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