(AOF) - Le groupe ADP est confronté aujourd'hui à un contexte urgent et exigeant : réussir la décarbonation du secteur, faire face à une compétition accrue entre les hubs dans un contexte de pression réglementaire et fiscale en France, continuer de se développer pour accompagner la croissance du trafic, certes plus modérée, et gagner en attractivité et différenciation par rapport à ses concurrents. Avec un programme d'investissements de 8,4 milliards d'euros, le groupe ADP entend assumer pleinement son rôle dans la transformation du secteur.
Il propose ainsi de mettre en œuvre un projet industriel qui repose sur une approche plus acceptable des aménagements en étant plus sobre, plus modulaire et plus progressive tout en renforçant la compétitivité de la place de Paris.
Ce projet est exigeant, avec des développements ciblés et séquencés dans le temps, nécessitant une durée de 8 ans pour le réussir. Pour permettre de réaliser les investissements proposés, le groupe ADP propose aujourd'hui de s'engager dans un contrat de régulation économique (CRE), couvrant la période 2027-2034, pour offrir visibilité et stabilité à tous les acteurs.
Comme le prévoit la loi et pour être économiquement viable, le projet doit permettre une juste rémunération des capitaux investis sur le périmètre régulé, c'est-à-dire être tout juste rentable sans possibilité d'avoir une sur-rentabilité.
Ainsi, la proposition de CRE 2027-2034 vise une convergence entre la rentabilité des capitaux régulés investis (ROCE régulé) et le coût moyen pondéré du capital estimé pour ce périmètre (CMPC régulé) à 5,9% en moyenne sur la durée du contrat.
Cette proposition s'articule autour d'une hypothèse de croissance modérée du trafic de 1,6 % par anen moyenne ; d'un plan d'investissements sans précédent de 8,4 milliards d'euros, permettant de créer 18 millions de capacités d'accueil de passagers supplémentaires, tout en privilégiant la progressivité et la modularité des aménagements proposés.
Il s'articule aussi autour d'un effort de maîtrise des charges du périmètre régulé, avec un objectif de plan d'économies de l'ordre de 130 millions d'euros à horizon 2034, permettant de contenir leur évolution à l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPC) +1,2 points en moyenne annuelle sur la période (vs. une trajectoire nominale estimée à IPC +2,4 points) ; d'une proposition d'évolution tarifaire moyenne de IPC+2,6 points pour la période 2027-2034, proportionnée au montant d'investissement ; de mécanismes complémentaires permettant de préserver la valeur et partager équitablement les risques inhérents à un engagement pluriannuel.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clé
- Numéro 1 mondial de la gestion aéroportuaire avec 365 millions de passagers dont 103 à Paris et 26 plateformes, né en 1945 ;
- Chiffre d’affaires record de 6,2 Mds€ réparti en 4 pôles – les activités aéronautiques pour 33 %, l’international & développements aéroportuaires pour 32 %, dont le turc TAV pour 27 %, les commerces et services pour 31 %, dont Extime Duty Free Paris (13 %) et Extime Travel Paris (3 %) puis l’activité immobilière des terminaux (ADP étant l’un des plus grands propriétaires fonciers d’Ile-de-France) pour 5 % ;
- Ambition : consolidation de la place de numéro 1 mondial dans la conception, la construction et l’exploitation d’aéroports, s’appuyant sur les accords avec les compagnies aériennes et sur une stratégie environnementale volontariste ;
- Capital détenu à 50,6 % par l’État français (60,3 % des droits de vote), le groupe Vinci (8 % et 9,7 %) et Crédit agricole assurances (7,7 %), Philippe Pascal étant président-directeur général du conseil de 18 administrateurs assisté de Justine Coutard à la direction générale déléguée.
Enjeux
- Agilité d’un modèle d’affaires décloisonné et mené par une direction exécutive remaniée en 5 pôles -aménagement & parties prenantes, innovation, finances & stratégie, distribution & hôtellerie, ressources humaines :
- focus sur les services aux clients visant pour 2025 au moins 65 % des vols partant à l’heure, une offre à 50 % des passagers d’un parcours biométrique (8 aéroports du groupe parmi les 100 meilleurs, Roissy étant au 7 ème rang),
- partenariat avec Air France « Connect France » pour les aéroports parisiens : concentration des investissements, amélioration des correspondances avion-train-RER, refonte des terminaux…,
- stabilisation à 28 ans de la maturité moyenne du portefeuille de concessions,
- exploitation du parc immobilier avec l’extension de l’offre d’hospitalité Extime, à Paris et à l’international,
- gestion dynamique de la dette,
- écosystème digital global centré sur la donnée, via 100 routes internationales et la smartisation des aéroports, l’innovation étant focalisée sur les prestations télécom & mobilités via le Hub One ;
- Stratégie environnementale de neutralité carbone en 2050 :
- 2030 : réduction de 68 %, vs 2019, des émissions directes de CO2 à Paris,
- 2035 : réduction de 90 % à Paris,
- amélioration de la qualité de l’air, valorisation des déchets, usage de 10 % d’énergies bas carbone, électrification de la flotte de roulage et préservation de la biodiversité,
- budget carbone pour les cycles de vie des investissements de + 5 M€,
- partenariat avec Saclay dans les projets durables suivis dans le nouveau Green Hub d’innovation dans l’aéroport de Roissy,
- en 2025, intégration de critères RSE dans la rémunération de tous les salariés ;
- Situation financière encore tendue : à fin juin, dette de 8,7 Mds€ supérieure aux fonds propres (5,1 mMds€) avec un effet de levier de 4,1 mais garantie de la dette par l’État et trésorerie de 1,7 Md€.
Défis
- Forte corrélation à la santé financière des compagnies aériennes, notamment EasyJet et AirFrance-KLM, 1er et 2ème opérateurs à Paris ;
- Évolution du taux de dépense par passager à Paris (niveau record de 32,1 €) ;
- Après la liaison Paris-Orly en 2024, attente de la livraison du Paris-Roissy-CDG Express ;
- Préparation pour 2027 du CRE ou contrat de régulation économique de l’aéroport de Roissy, fondé sur une hypothèse de croissance annuelle de 1,5 % du trafic passagers, avec attente du vote prochain d’une loi portant à dix ans la durée d’un CRE ;
- Poursuite du déploiement de l’indien GMR Airports, détenu à 45,7 % et gérant 7 aéroports, en Inde, Indonésie et Grèce (110 M de passagers) ;
- Après une hausse de 9,6% du chiffre d’affaires et une chute de 72 % du résultat net, affecté par les dépréciations de la livre turque et de la roupie indienne et par la contribution fiscale exceptionnelle, objectifs 2025 confirmés : trafic en hausse de 2,5 % à + 4 % pour Paris Aéroports, investissements de 1,4 Md€ et hausse de + 7 % du bénéfice opérationnel, levier de la dette de 3,5 à 4.
- Dividende 2024 de 3 €, soit le bas du plancher cible d’une politique de distribution à 60%, et engagement sur ce plancher pour 2025.

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