(AOF) - Getlink (-1,26 %, à 15,69 euros) a publié des résultats semestriels dans l’ensemble supérieurs aux prévisions d’UBS. L’exploitant du tunnel sous la Manche a notamment généré un chiffre d’affaires de 739 millions d’euros (- 9 %) et un Ebitda de 366 millions d’euros (-14 %), là où les analystes de la banque suisse tablaient respectivement sur 722 et 356 millions d’euros. Parmi les points positifs soulignés par UBS, il y a la hausse de 3 % du trafic dans les Navettes Eurotunnel sur le premier semestre, alors qu’il n’avait augmenté que de 1 % sur l’ensemble de l’exercice 2024.
En revanche, la banque suisse a moins apprécié le fait que l'Ebitda de la Liaison fixe a été inférieur de 1,5 % aux attentes du consensus, principalement en raison de dépenses d'exploitation plus élevées que prévu, incluant des dépenses d'exploitation exceptionnelles et de périmètre de plus de 8 millions d'euros sur un an.
Getlink a également confirmé viser un Ebitda annuel compris entre 780 et 830 millions d'euros. De son côté, UBS, vise le haut de cette fourchette et table sur un Ebitda de 815 millions d'euros, tout en confirmant sa recommandation à l'Achat avec une cible de cours fixée à 18 euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Transporteur ferroviaire créé en 1986, exploiteur de la ligne transManche en concession jusqu’en 2086, assurant 63 % des traversées de la Manche en voiture et 42 % de celles en camion et diversifié dans le fret sous la marque Eurotunnel, le fret ferroviaire sous la marque Europorte et l’interconnexion électrique sous la marque Eleclink ;
- Revenus de 1,6 Md€ répartis entre Eurotunnel (72 %) dans le transport Royaume-Uni/Europe continentale, Eleclink (17 %) dans la liaison électrique Royaume-Uni/Europe continentale puis par Europorte (10 %) dans le fret ferroviaire ;
- Ambition : élargir la gamme des services d’échanges à longue vitalité -mobilité par train ou navettes marines, interconnexion, services douaniers…- entre le continent européen et le Royaume-Uni ;
- Capital ouvert (20,55 % des actions et 20,72 % pour Eiffage), Yann Leriche étant directeur général, Jacques Gounon présidant le conseil de 15 administrateurs.
Enjeux
- Agilité du modèle d'affaires :
- capacité à générer des revenus additionnels dans la liaison Transmanche pour un coût marginal mineur, les infrastructures étant réalisées et la rentabilité en hausse constante depuis 15 ans,
- complémentarité avec le fret ferroviaire en France et Eleclink,
- hausse de la productivité via les programmes Delight et WAYforward ;
- modernisation des actifs avec montée en puissance progressive des investissements annuels vers 170 à 220 M€ dans les 4 à 6 prochaines années,
- élargissement de l’offre de gestion d’infrastructures via l’acquisition de Electrofer,
- innovation fondée sur 3 piliers : l’optimisation de la maintenance prédictive et des équipements via l’exploitation des données d’une part, plateforme globale assurant collecte, visualisation, prédiction et cybersécurité...;
- Stratégie environnementale répondant à 3 enjeux -transition énergétique & climat, préservation des milieux naturels et déchets & économie circulaire :
- neutralité carbone en 2050 avec objectifs intermédiaires de réduction de 30 % des émissions directes en 2025 (vs 2019) et de 54 % en2030,
- 100 % de consommation énergétique sans émanation de CO2,
- création de 37 hectares naturels, amélioration de la qualité de l’air et réduction des usages d’eau potable,
- partenariats ou offres de services dans l’économie circulaire,
- indicateur financier de marge opérationnelle décarbonée (99 %),
- financement d’Eleclink par « green bonds »;
- Dette encore élevée mais en baisse régulière, d’où le relèvement de sa notation, et agilité financière apportée par 1,7 M€ de trésorerie.
Défis
- Catalyseurs boursiers : nouvelles destinations d’Eurostar, moindre agressivité commerciale des ferries en 2025, variation des tarifs électriques et des taux d’intérêt ;
- Ouverture de la renégociation des accords avec l’Union européenne, notamment sur la simplification des procédures, telles celles portant sur les produits frais ;
- Remise en service d’Electlink dont il est attendu pour 2025 + 190 M€ de chiffre d’affaires (82 % de la capacité) et réflexion en cours sur la construction d’un 2 ème Electlink ;
- Ouverture de la concurrence à l’italien FS qui projette une liaison Paris-Londres à partir de 2029 ;
- Après un repli de 17 % des revenus à fin mars, objectif 2025 : résultat d’exploitation de 780-830 M€ ;
- Dividende 2024 en hausse à 0,58 €.
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