(AOF) - Outre la baisse du marché liée à l’actualité politique française, le titre Getlink est pénalisé par la dégradation d’UBS. Les analystes de la banque suisse sont passés d’Acheter à Neutre sur le titre de l’exploitant du tunnel sous la Manche, en réduisant légèrement leur cible de cours de 18 à 17 euros. Ils expliquent ce changement par la persistance de la faiblesse de l’activité Camions. UBS relève qu’aucune amélioration n’a été observée pour cette division.
Les analystes estiment également que l'incertitude budgétaire franco-britannique suscite des interrogations quant aux volumes globaux du marché des camions.
Partant, UBS a révisé à la baisse sa prévision d'Ebitda à moyen terme de 7 à 9 %, qui devrait entraîner un repli de son estimation de bénéfice par action de 13 à 17 %. Même si Getlink se négocie avec une décote par rapport à son historique explique la banque suisse, " nous ne voyons aucun catalyseur clair susceptible de conduire à une revalorisation ".
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Transporteur ferroviaire créé en 1986, exploiteur de la ligne transManche en concession jusqu’en 2086, assurant 63 % des traversées de la Manche en voiture et 42 % de celles en camion et diversifié dans le fret sous la marque Eurotunnel, le fret ferroviaire sous la marque Europorte et l’interconnexion électrique sous la marque Eleclink ;
- Revenus de 1,6 Md€ répartis entre Eurotunnel (72 %) dans le transport Royaume-Uni/Europe continentale, Eleclink (17 %) dans la liaison électrique Royaume-Uni/Europe continentale puis par Europorte (10 %) dans le fret ferroviaire ;
- Ambition : élargir la gamme des services d’échanges à longue vitalité -mobilité par train ou navettes marines, interconnexion, services douaniers…- entre le continent européen et le Royaume-Uni ;
- Capital ouvert (20,55 % des actions et 20,72 % pour Eiffage), Yann Leriche étant directeur général, Jacques Gounon présidant le conseil de 15 administrateurs.
Enjeux
- Agilité du modèle d'affaires :
- capacité à générer des revenus additionnels dans la liaison Transmanche pour un coût marginal mineur, les infrastructures étant réalisées et la rentabilité en hausse constante depuis 15 ans,
- complémentarité avec le fret ferroviaire en France et Eleclink,
- hausse de la productivité via les programmes Delight et WAYforward ;
- modernisation des actifs avec montée en puissance progressive des investissements annuels vers 170 à 220 M€ dans les 4 à 6 prochaines années,
- élargissement de l’offre de gestion d’infrastructures via l’acquisition de Electrofer,
- innovation fondée sur 3 piliers : l’optimisation de la maintenance prédictive et des équipements via l’exploitation des données d’une part, plateforme globale assurant collecte, visualisation, prédiction et cybersécurité...;
- Stratégie environnementale répondant à 3 enjeux -transition énergétique & climat, préservation des milieux naturels et déchets & économie circulaire :
- neutralité carbone en 2050 avec objectifs intermédiaires de réduction de 30 % des émissions directes en 2025 (vs 2019) et de 54 % en2030,
- 100 % de consommation énergétique sans émanation de CO2,
- création de 37 hectares naturels, amélioration de la qualité de l’air et réduction des usages d’eau potable,
- partenariats ou offres de services dans l’économie circulaire,
- indicateur financier de marge opérationnelle décarbonée (99 %),
- financement d’Eleclink par « green bonds »;
- Dette encore élevée mais en baisse régulière, d’où le relèvement de sa notation, et agilité financière apportée par 1,7 M€ de trésorerie.
Défis
- Catalyseurs boursiers : nouvelles destinations d’Eurostar, moindre agressivité commerciale des ferries en 2025, variation des tarifs électriques et des taux d’intérêt ;
- Ouverture de la renégociation des accords avec l’Union européenne, notamment sur la simplification des procédures, telles celles portant sur les produits frais ;
- Remise en service d’Electlink dont il est attendu pour 2025 + 190 M€ de chiffre d’affaires (82 % de la capacité) et réflexion en cours sur la construction d’un 2 ème Electlink ;
- Ouverture de la concurrence à l’italien FS qui projette une liaison Paris-Londres à partir de 2029 ;
- Après un repli de 17 % des revenus à fin mars, objectif 2025 : résultat d’exploitation de 780-830 M€ ;
- Dividende 2024 en hausse à 0,58 €.
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